Le 20 janvier prochain, la Bourse d’Alger vivra un événement majeur avec l’ouverture du capital de l’ABDL, une banque publique
algérienne. Cette opération verra la mise en vente de plus de 44 millions de nouvelles actions, représentant 30% du capital de la
banque. Le prix de l’action est fixé à 1400 dinars, avec des dividendes annuels estimés à 13%. Cette introduction en bourse s’inscrit dans un projet plus large visant à dynamiser le marché financier national.
M. Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d’Alger, a souligné lors de son passage à la radio Algérienne, l’importance de
cette opération, qualifiant l’introduction de l’ABDL comme une étape clé après celle du CPA, la première banque publique à s’introduire en bourse. Selon M. Benmouhoub, l’arrivée de l’ABDL sur le marché financier algérien renforcera la capitalisation boursière et permettra
d’attirer davantage d’investissements, notamment grâce à une offre accessible à la fois pour le grand public (40% de l’offre) et pour les
investisseurs institutionnels (30%).
L’ABDL, une banque réputée pour ses bilans financiers solides et sa longue expérience dans le financement des PME, représente une
entreprise publique saine et profitable. Son introduction en bourse est perçue comme une occasion unique pour les investisseurs de
diversifier leur portefeuille et de bénéficier d’un placement à fort potentiel, tout en soutenant l’économie nationale. La souscription à cette offre se fait simplement, avec 1300 agences réparties sur le territoire national pour accompagner les investisseurs. Ceux qui sont déjà clients de l’ABDL pourront même souscrire directement en ligne, facilitant ainsi l’accès à cette opération.
L’introduction en bourse de l’ABDL fait suite à celle du CPA, qui a été un véritable succès en 2024. La capitalisation boursière de la Bourse d’Alger a augmenté de manière spectaculaire, passant de 71 milliards de dinars à plus de 522 milliards, soit une hausse de 662%. Ce bond spectaculaire témoigne du potentiel de financement que peut offrir la Bourse d’Alger, y compris pour des entreprises privées et publiques de taille importante. Les investisseurs, notamment ceux intéressés par les dividendes élevés, se sont montrés nombreux à souscrire à l’offre du CPA, un signe de la viabilité et de l’attrait de la bourse algérienne.
Un autre événement marquant de l’année 2024 fut l’introduction de Moustachir, la première start-up algérienne à faire son entrée en
bourse. Grâce à la simplification des conditions d’accès, cette jeune entreprise a levé 94 millions de dinars et connu une sur souscription, avec une demande de titres supérieure de 20% à l’offre initiale. Cette introduction représente un pas important dans la diversification du marché boursier algérien, qui commence à inclure des entreprises de plus petite taille mais au potentiel de croissance rapide.
Dans le cadre des réformes financières, l’Algérie prévoit également la mise en place des soukouks, des titres de dette conformes à la
finance islamique. Ces instruments permettront au Trésor national de lever des fonds pour financer des projets structurants tout en
offrant aux investisseurs un produit adapté à leurs croyances et besoins financiers. Le succès des soukouks pourrait également ouvrir
la voie à de futures émissions de soukouks par des entreprises, élargissant ainsi les possibilités de financement au-delà des
instruments classiques.
L’année 2024 a été exceptionnelle pour la Bourse d’Alger. En plus de l’introduction du CPA, la valeur transigée sur le marché a augmenté
de manière spectaculaire, passant de 500 millions de dinars à plus de 2,7 milliards de dinars, soit une hausse de 441 %. Cette dynamique est le signe de l’essor de la Bourse, qui devient un acteur clé du financement économique.
Avec l’arrivée de nouveaux produits financiers, tels que les obligations islamiques et l’introduction d’entreprises privées comme
Tosiali, la Bourse d’Alger est bien partie pour jouer un rôle de premier plan dans le financement des projets de développement en
Algérie.
Sonia.H