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samedi, janvier 18, 2025

Week end d’enfer: le monde ébranlé par la corruption

C’est dans l’air. Le monde entier est mobilisé contre la corruption. Des têtes, et non des moindres, sont tombées ce week end.

Le groupe de services pétroliers américain Halliburton a écopé d’une amende de 29,2 millions de dollars aux Etats-Unis pour solder une enquête sur des soupçons de corruption en Angola, a annoncé la SEC, le gendarme de la Bourse.
En 2008, Halliburton s’était vu signifier par Sonangol, une compagnie d’énergie publique angolaise, qu’il devait avoir des partenaires locaux pour remporter des contrats en Angola, indique la SEC dans un communiqué.
Au lieu de lancer un appel d’offres public transparent, le groupe américain avait chargé un de ses responsables, Jeannot Lorenz, de trouver des associés potentiels. Ce dernier a choisi une société fondée par un ancien employé local d’Halliburton, qui était par ailleurs « ami » avec un des dirigeants de Sonangol.
Halliburton a finalement remporté sept contrats lucratifs auprès de l’entreprise publique angolaise et octroyé en retour des affaires d’un montant total de 13 millions de dollars à la société de son ex-employé.
Le groupe américain affirme jeudi n’avoir pas reconnu les faits, une pratique courante dans ce genre d’affaires car elle permet aux entreprises de continuer à fonctionner normalement et de ne pas s’exposer à des poursuites judiciaires de tiers.
Outre la pénalité financière, Halliburton a également accepté d’embaucher un consultant indépendant pour passer en revue sa politique interne anti-corruption en Afrique.
M. Lorenz a pour sa part écopé d’une amende de 75.000 dollars.
Le département de la Justice (DoJ) a de son côté décidé de classer sa propre enquête sans suite, a indiqué Halliburton.

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Méga scandale à Airbus

Pour sa part, l’enquête judiciaire franco-britannique pour corruption visant Airbus porte sur des centaines de millions d’euros de commissions occultes présumées. Révélations sur un système qui a prospéré pendant quinze ans, et qui menace aujourd’hui les plus hauts dirigeants du groupe aéronautique européen.

C’est le plus gros scandale financier depuis l’affaire Elf, il y a vingt ans. Selon nos informations, l’enquête judiciaire franco-britannique pour corruption, qui vise depuis l’an dernier Airbus (l’ex-EADS), porte sur des centaines de millions d’euros de commissions occultes présumées versées lors de ventes d’avions civils, mises au jour par des enquêtes internes du groupe. Pour mémoire, l’affaire de la compagnie pétrolière Elf, qui est pour l’instant la plus importante affaire de corruption conduite en France, portait « seulement » sur 300 millions de fonds détournés.

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La fille de l’ex-président Karimov est en prison

La fille de l’ancien président ouzbek, Goulnara Karimova, a été emprisonnée pour des fraudes atteignant des sommes gigantesques.

Mettant fin au silence des autorités de l’ex-république soviétique sur ce sujet, le parquet général a indiqué dans un communiqué que la fille de l’ex-président ouzbek, Gounara Karimova, qui a vécu à Cologny de 2009 à 2013 quand sa soeur était installée à Vandoeuvres, avait été inculpée notamment pour fraude, blanchiment d’argent et recel de devises étrangères, sans donner de sommes. « Elle a été placée en détention », est-il précisé.

Selon la même source, elle avait déjà été condamnée en 2015 à une peine de contrôle judiciaire pour cinq ans, confirmant les rumeurs indiquant ces dernières années qu’elle était assignée à résidence.

Ex-ambassadrice de son pays à l’ONU mais aussi connue pour avoir organisé des défilés de mode, lancé une ligne de bijouterie ou sorti des chansons pop, son nom apparaît dans des affaires de corruption à grande échelle dans de nombreux pays.

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Le premier ministre pakistanais démissionne

La Cour suprême du Pakistan a rendu, vendredi 28 juillet, un arrêt prononçant la « disqualification » du premier ministre, Nawaz Sharif, et sa destitution de fait à la suite d’une affaire de corruption. Une annonce qui a entraîné dans la foulée la démission de M. Sharif, selon les agences Reuters, Associated Press et la BBC.

« Il est disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d’occuper le poste de premier ministre », a déclaré le juge Ejaz Afzal Khan devant une foule compacte réunie au siège de la Cour. L’arrêt ordonne aussi à l’autorité anticorruption de lancer une nouvelle enquête sur les soupçons pesant sur M. Sharif.

La Cour a pris sa décision sur la base des travaux d’une commission d’enquête mise sur pied après la révélation du scandale par les « Panama papers » l’an dernier. Il est reproché au premier ministre, Nawaz Sharif, d’avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus par l’intermédiaire de holdings offshore par ses enfants, notamment sa fille Maryam Nawaz, pressentie comme son héritière en politique.

Une ministre poursuivie pour ses antécédents chez  Danone

En France, la ministre du travail a été interpellée, jeudi, au Sénat sur une opération de 1 million d’euros réalisée lorsqu’elle était DRH chez Danone et alors que le groupe s’apprêtait à supprimer 900 emplois.

Ils n’allaient pas bouder leur plaisir, en plein examen de la loi sur la réforme du code du travail. Dans un Hémicycle désert, jeudi 27 juillet, les sénateurs du groupe communiste ont accueilli la ministre du travail, Muriel Pénicaud, en brandissant des exemplaires de L’Humanité en guise de banderoles.

Dans son édition du jour, le quotidien raconte en effet dans le détail comment, en avril 2013, celle qui était alors directrice des ressources humaines (DRH) de Danone a vendu des actions de l’entreprise et réalisé un joli bénéfice de près de 1,13 million d’euros, alors qu’un plan de départs volontaires frappait 900 salariés cadres du groupe d’agroalimentaire, dont 230 en France.

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L’ancien émir du Qatar sous enquête

Les conditions du rachat par Hamad ben Khalifa Al Thani du Vista Palace de Roquebrune font l’objet d’une information judiciaire. Alors que celle-ci touche à sa fin, l’ancien propriétaire s’active pour relancer les investigations sur ce dossier sensible. Enquête.

Les nids d’aigles se transforment parfois en repaires de vautours. Perché à 333 mètres sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), le Vista Palace offre une vue à couper le souffle sur la baie de Monte-Carlo, la principauté, les côtes ligures. Un pied ancré dans la falaise, l’autre comme suspendu dans le vide, cet hôtel cinq étoiles, construit dans les années 1970 par l’industriel allemand Max Grundig, compte parmi les plus beaux hôtels de la Riviera.

De ce perchoir de luxe autrefois fréquenté par Leonardo DiCaprio ou Roger Moore, la vue est également imprenable sur les mœurs locales : depuis trois ans, le mythique palace, ayant servi de décor pour le film « l’Arnacœur », avec Romain Duris et Vanessa Paradis, se retrouve en effet au centre d’une féroce bataille judiciaire.

Elle met aux prises l’ancien propriétaire et investisseur italien Bruno Arosio, le nouveau maître des lieux et ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani, et un administrateur judiciaire bien connu, Pierre-Louis Ezavin. Un incroyable sac de nœuds au-dessus duquel planent l’ombre de la franc-maçonnerie, celle des réseaux d’influence qataris et de fonds pas toujours aussi clairs que la Méditerranée.

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