Washington et ses alliés entravent tout effort sérieux

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La communauté internationale impuissante face à la tragédie à Ghaza

Les violentes frappes de l’aviation israélienne sur la bande de Ghaza ont fait, en seulement 19 jours, au moins 6546 martyrs palestiniens, dont 2704 enfants, dont des nourrissons, 1584 femmes et 364 personnes âgées, en plus de 17 439 blessés. Le bilan publié hier mercredi par le ministère de la Santé dans l’enclave assiégée, ajoute ainsi plus de 750 morts à celui de la veille, Ghaza ayant été le théâtre d’une intensification des bombardements israéliens ces dernières vingt-quatre heures. Sur le plan diplomatique, les efforts internationaux pour aboutir à une cessation des bombardements de l’armée sioniste et la levée du blocus sur Ghaza pour permettre l’entrée des aides humanitaires butent toujours sur le refus de l’entité sioniste à laisser passer plus de camions de vivres, de médicaments, d’eau et de carburant, bénéficiant de l’impunité et de la protection de ses protecteurs patentés. Les agences des Nations unies affirment que Ghaza a besoin de milliards de dollars d’aide pour mettre fin aux années de siège de l’armée d’occupation et réparer les graves dommages subis dans ce territoire. L’Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déploré hier que trois ses éléments ont été tués, portant le total à 38 membres du personnel tués depuis le 7 octobre. Elle a averti que «si le carburant n’arrive pas [dans la bande de Ghaza], nous devrons réduire et, dans certains cas, arrêter nos opérations humanitaires dans tout Ghaza», ce qui signifie que la situation humanitaire risque de devenir désastreuse.

L’Occident s’oppose à toute idée de cessez-le-feu

Alors qu’un sommet des dirigeants des Etats membres de l’Union européenne est attendu aujourd’hui et demain (jeudi et vendredi) à Bruxelles pour formuler une position commune sur la situation à Ghaza, Washington et ses alliés européens continuent toujours à s’opposer à un cessez-le-feu à Ghaza, malgré l’ampleur de la tragédie humaine et humanitaire et l’appel insistant, avant-hier, du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guerres, à stopper la guerre et qu’aucun Etat n’a le droit de surpasser le droit international. Hier, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a appelé à des «pauses» dans les opérations militaires, et non pas à un cessez-le-feu total, pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza. Lors de la séance hebdomadaire au Parlement britannique de questions au Premier ministre, Rishi Sunak a prétexté qu’«Israël a le droit de se défendre», feignant d’oublier que l’Etat sioniste est l’agresseur et que les personnes qu’elle tue sont des enfants, des femmes, des civils, mais l’Occident ne s’intéresse aux civils que lorsqu’il s’agit d’Ukrainiens. De son côté, l’Allemagne a plaidé hier pour que des «fenêtres humanitaires» permettent l’acheminement de l’aide à Ghaza, estimant cependant qu’un cessez-le-feu n’était pas adapté à la situation. Le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, Steffen Hebestreit, a défendu, lors d’une conférence de presse, la mise en place de «fenêtres spatiales et temporelles pendant lesquelles il n’y aura pas de tirs» pour que «les collaborateurs de l’ONU qui accompagnent les convois humanitaires soient sûrs de pouvoir faire entrer ces convois sains et saufs dans la bande de Ghaza».

«Deux poids, deux mesures»

Lors d’une conférence de presse commune à Doha (Qatar) entre le chef de la diplomatie qatarie, Mohammed Ben Abderrahmane Al-Thani, et son homologue turc, Hakan Fidan, les deux pays ont dénoncé hier la politique du «deux poids, deux mesures» de certains pays occidentaux concernant le conflit entre l’entité sioniste et le Hamas. «Il n’est pas permis de condamner le meurtre de civils dans un contexte et de le justifier dans l’autre», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, Mohammed Ben Abderrahmane Al-Thani, jugeant que «l’incapacité de certains pays d’Amérique et d’Europe à condamner et à empêcher le désastre à Ghaza constitue une politique de deux poids, deux mesures très grave». Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a eu ensuite des contacts avec Ismaïl Haniyeh, chef du Bureau politique du Hamas. Selon un compte rendu de la chaîne Al Jazeera, les deux dirigeants ont examiné la situation dans la bande de Ghaza, les moyens de mettre fin à l’agression sioniste et d’apporter de l’aide dans la bande assiégée. Dans un discours devant le Parlement turc, le président Tayyip Erdoğan, dont le pays est considéré comme un puissant membre de l’OTAN, a fait savoir hier qu’il a annulé tous ses déplacements prévus en Israël en raison de la situation à Ghaza. «Vous ne trouverez aucun Etat dont l’armée se conduit avec une telle inhumanité», s’est indigné Erdoğan, estimant par ailleurs que «le Hamas n’est pas un groupe terroriste, c’est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre». Le Président turc a fustigé par la même occasion l’hypocrisie et le double langage des démocraties occidentales : «Que ceux qui ont mobilisé le monde en faveur de l’Ukraine ne se soient pas prononcés contre les massacres à Ghaza est le signe le plus flagrant de leur hypocrisie». En Iran, le pays auquel l’Occident reproche son soutien franc à la résistance palestinienne et à la légitimité de son combat libérateur, l’ayatollah Ali Khamenei a accusé hier les Etats-Unis de «diriger en quelque sorte» les opérations menées par l’entité sioniste contre le Hamas dans la bande de Ghaza. «Les Etats-Unis sont les complices incontestables des crimes» perpétrés à Ghaza, a déclaré le guide suprême dans un discours prononcé lors d’une cérémonie à Téhéran, ajoutant que les Américains ont «sur les mains (…) le sang des opprimés, des enfants, des patients, des femmes et des civils».

De nouvelles preuves accablant l’entité sioniste

Le service de vérification et de lutte contre les fake news du quotidien français «Le Monde» est parvenu à démontrer la provenance de la roquette tirée sur l’hôpital d’Al Ahli à Gaza, dans la soirée du 17 octobre. Le quotidien a réussi à obtenir de nouvelles images montrant le départ d’un projectile depuis l’Etat sioniste, le même projectile qui est en fait visible sur des images diffusées le soir même par la chaîne panarabe Al Jazeera. Pour rappel, l’entité sioniste a aussitôt accusé le mouvement du Jihad islamique d’être derrière l’attaque meurtrière, suivie ensuite par Washington et Londres qui prétendaient que leurs services secrets détenaient des preuves de leurs affirmations. «‘‘Le Monde’’ est en mesure d’affirmer que le projectile visible sur la vidéo d’Al Jazeera est en fait un projectile tiré depuis Israël. Plus précisément, il provient d’une zone où se trouve une batterie du Dôme de fer, le système de défense antiaérienne israélien, à moins de 2 kilomètres à l’est de Nahal Oz», est-il écrit sur le site du quotidien français hier.

Une nouvelle agression sioniste contre la Syrie

C’est le quatrième raid depuis le début de la guerre entre le Hamas et l’Etat sioniste que l’aviation de l’armée d’occupation a mené sur l’aéroport syrien d’Alep. «Israël a réitéré ses agressions aériennes contre la Syrie (…) en bombardant l’aéroport international d’Alep», a déclaré l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cependant, le correspondant de l’agence russe «Sputnik» en Syrie a rapporté que la défense aérienne syrienne avait répondu à l’agression sioniste contre l’aéroport international d’Alep, ajoutant que «les bruits des explosions entendues dans le gouvernorat de Lattaquié ont été provoqués par des missiles syriens interceptant les missiles d’agression qui visaient l’aéroport international d’Alep».

La résistance palestinienne se mobilise

Selon une information relayée par les médias libanais, une rencontre a rassemblé hier le chef du Hezbollah avec des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique palestiniens pour évoquer les moyens de soutenir ces mouvements palestiniens dans leur guerre contre l’entité sioniste. Sur le terrain, l’armée d’occupation a reconnu hier, selon des médias sionistes, qu’un de ses chars a été ciblé par un missile guidé antichar lancé depuis le Sud du Liban. La même source a nié qu’il y a eu des morts ou des blessés, mais le Hezbollah, qui a revendiqué l’attaque plus tard hier, a affirmé que sa frappe a causé plusieurs décès et de blessés parmi les soldats sionistes. Le Hezbollah a encore lancé hier des roquettes sur la colonie de Kiryat Shmona, alors que l’armée d’occupation a affirmé avoir répondu avec des tirs d’artillerie. Les autorités de l’Etat sioniste ont fait état de 4 roquettes qui sont tombées dans la région de Galilée depuis le territoire libanais. Les sirènes d’alerte ont retenti toute la journée d’hier dans les colonies limitrophes à la frontière libanaise, de crainte des missiles du Hezbollah. Toutefois, des médias libanais ont rapporté qu’une personne avait été tuée et une autre blessée à la suite de deux frappes de missiles lancées par des drones de l’armée d’occupation à Kfar Shuba, dans le Sud Liban.

Hamid Mecheri