
Coup de tonnerre dans les relations algéro-francaises. Entre Alger et Paris, rien ne va plus depuis mercredi soir date de projection d’une émission diffusée au même moment sur deux chaines de télévisions cotées en France.
Au menu, des reportages traitant de la situation actuelle en Algérie, livrés à une heure de grande audience et annoncés à grand coups de pub plusieurs jours à l’avance. Les images réductrices, les commentaires qui les accompagnent dressent un tableau qui hérisse les internautes algériens et pousse les officiels à réagir au quart de tour. La suite est connue : dans un communiqué au ton vif, le ministère des affaires étrangères s’insurge contre le caractère reçurent des reportages en question et qualifie son contenu de provocations à l’encontre des citoyens algériens de ses institutions et de son armée. Alger rappelle son ambassadeur et affiche son intention d’aplanir les différents.
L’origine de cette nouvelle crise semble cependant remonter bien plus loin dans le temps. Le texte publié par le MAE ne manque pas de le laisser deviner en évoquant «l’activisme de certaines parties malveillantes». Les mêmes apparemment que celles incriminées quelques semaines auparavant par le président de la république. Sans les identifier, Abdelmadjid Tebboune avait alors évoqué l’existence de lobbyes qui s’affairent depuis de longues années à nuire au pays.
Tebboune n’en avait pas à dire davantage, l’essentiel avait été dévoilé peu avant décembre dernier. En réaction à une couverture des marches hebdomadaires se déroulant en Algérie, il s’en était pris à France 24, accusée d’orienter ces reportages et au ministre français des affaires étrangères qui plaidait alors pour une période de transition.
Paris « prend acte »
La campagne prend fin, la France officielle qui offrait le visage d’un pays voulant éviter tout faux pas, en commet pourtant un : comme Macron, Jean Yves Le Drian se suffit de «prendre acte» de l’élection du nouveau président. Ces réactions n’auguraient en rien d’un réchauffement réel des relations altérées par la lenteur des réparations mémorielles et des erreurs stratégiques accumulées au cours des années précédentes.
Pour autant, le nouveau président algérien maintien le distinguo entre la France officielle, partenaire avec lequel le pays entretien des relations multiformes durables, et les parties qui s’activent pour nuire au pays comme elles ont tenté de le faire durant la décennie noire…
Dans ce contexte, la réaction du Quai d’Orsay, qui a réaffirmé ce jeudi le droit à la liberté d’expression dont jouissent les médias français, semble bien en deçà des attentes d’Alger.
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