L’Algérie ouvre ses portes à des sources de financement diversifiées tout en préservant le contrôle national sur les choix économiques.
La récente modification de l’article 108 de la loi n° 19-14 portant loi de finances pour 2020 marque une étape significative dans la manière dont le financement des projets d’intérêt national sera abordé en Algérie. Cette révision, qui introduit des dispositions plus flexibles et inclusives, vise à faciliter l’accès aux financements nécessaires pour des initiatives cruciales au développement économique et social du pays.
L’article modifié stipule que le financement des projets d’intérêt national peut désormais provenir d’institutions financières internationales, bilatérales ou multilatérales, ainsi que d’autres partenaires financiers, sous réserve de l’autorisation préalable du Conseil des ministres. Cette ouverture vers une diversité de sources de financement est essentielle, surtout dans un contexte économique mondial où les options se multiplient.
Auparavant, le texte initial se concentrait sur des projets qualifiés de “stratégiques et structurants”, une terminologie qui s’est révélée difficile à interpréter et à mettre en œuvre, entraînant des retards dans l’approbation des financements. En remplaçant cette terminologie par celle de “projets d’intérêt national”, la nouvelle rédaction cherche à lever les ambiguïtés et à faciliter le processus de sélection des projets.
L’exposé des motifs souligne l’importance de cette réforme pour accroître l’efficacité et la transparence dans la recherche de financements extérieurs. La définition plus large des projets d’intérêt national permet de considérer un éventail plus important d’initiatives, pas seulement en fonction d’intérêts sectoriels, mais aussi selon leur potentiel à dynamiser l’économie et à améliorer les conditions de vie des citoyens.
Les nouvelles dispositions encouragent également l’utilisation de mécanismes de financement innovants, tels que les partenariats public-privé (PPP), favorisant ainsi un écosystème financier plus adaptable aux besoins actuels du pays.
Bien que la modification ouvre la porte à un accès élargi aux financements extérieurs, elle maintient la nécessité d’une autorisation préalable des autorités compétentes. Cette exigence garantit que tous les engagements financiers pris au nom de l’Etat demeurent sous le contrôle des instances nationales, préservant ainsi la souveraineté du pays sur ses choix économiques.
Sonia.H.