Les décisions prises par le président de la République en faveur du secteur de l’enseignement supérieur lors du dernier Conseil des ministres ont suscité un accueil favorable de la part des chercheurs algériens, qui y voient une opportunité de valoriser l’université et de renforcer ce domaine en tant que pilier du développement national. C’est ce qu’a expliqué le directeur de recherche à l’USTHB, Abdelkrim Chelghoum, lors d’une intervention à la radio chaîne 3.
Selon lui, la recherche scientifique en Algérie a longtemps été négligée, avec une part du PIB consacrée à la recherche représentant seulement 0,28%, dont une grande partie était allouée aux salaires. Cette allocation limitée a entravé la réalisation des objectifs du secteur de la recherche. Ayant longtemps attendu des mesures concrètes pour valoriser l’université, les chercheurs se réjouissent de la décision prise par le président de la République.
Avec 1,7 million d’universitaires, 100 institutions réparties entre universités et centres de recherche, ainsi que plus de 1200 laboratoires de recherche, l’Algérie dispose d’un potentiel scientifique considérable. Cependant, Abdelkrim Chelghoum insiste sur la nécessité de revoir, compartimenter et évaluer ces établissements lors des prochaines assises de la recherche scientifique prévues dans les jours à venir.
Dans cette optique, le directeur de recherche souligne l’importance de l’introduction de la «recherche appliquée». Il estime qu’il est essentiel de fixer des objectifs clairs pour les laboratoires et les chercheurs afin de produire des recommandations concrètes applicables sur le terrain. Il plaide également en faveur de la création de partenariats entre les entreprises et les centres de recherche afin de favoriser l’intégration des résultats de la recherche dans le monde professionnel. Pour lui, il est crucial que la recherche soit étroitement liée aux besoins des entreprises, avec des résultats tangibles dans tous les domaines de la recherche.
Le directeur de recherche à l’USTHB a également souligné que l’objectif essentiel de la valorisation de la recherche étant de promouvoir le développement et souligné que la R&D, «Research and Development» (Recherche et le Développement) doivent être instaurés au sein de chaque groupe industriel et holding, en lien direct avec les centres de recherche et les universités.
Abdelkrim Chelghoum a mis en avant les efforts du ministre de l’Enseignement supérieur, en exprimant sa confiance quant aux prochaines assises du secteur. Il est convaincu que ces sessions apporteront des solutions aux «carences» de l’université et proposeront des perspectives prometteuses pour la valorisation de la recherche scientifique grâce à l’établissement de partenariats fructueux avec le gouvernement et les entreprises.
Par ailleurs, l’invité de la radio estime qu’il est nécessaire d’instaurer un pacte gagnant-gagnant avec les entreprises, incitant les responsables de ces dernières à s’impliquer davantage dans l’université en prenant en compte la valorisation de la recherche scientifique, ce qui pourrait multiplier leurs profits par cinq.
Quant à l’évaluation de l’université et à la révision des programmes universitaires, notamment du système LMD (Licence-Master-Doctorat), M. Chelghoum a indiqué que des évaluations sont en cours. Cependant, il assure que cette question sera largement discutée lors des assises nationales, offrant ainsi une opportunité de corriger les lacunes de ce système et de trouver des méthodes pour son adaptation à l’environnement national.
Abdelkrim Chelghoum a expliqué que les prochaines assises du secteur de la recherche scientifique sont attendues par l’ensemble de la communauté scientifique, indiquant que les chercheurs sont prêts à relever ce défi et à contribuer activement au développement du pays.
En effet, ces assises offriront une plateforme pour identifier et résoudre les problèmes existants et permettront également d’établir des partenariats solides entre les différents acteurs. Il s’agit d’une occasion unique de favoriser la recherche scientifique, l’innovation et le développement dans le pays.
La valorisation de la recherche scientifique est un enjeu crucial pour l’Algérie, car elle permettra de stimuler la croissance économique, de résoudre les défis nationaux et de promouvoir le bien-être de la population. En mettant l’accent sur la recherche appliquée et en encourageant la collaboration entre les universités, les centres de recherche et les entreprises, le pays pourra exploiter pleinement son potentiel scientifique et technologique.
Il est essentiel que les mesures prises par le président de la République soient mises en œuvre de manière efficace et que des ressources adéquates soient allouées à la recherche scientifique. Cela nécessitera un engagement continu de la part du gouvernement, des entreprises et de l’ensemble de la société pour soutenir et promouvoir la recherche.
L’Algérie possède une richesse intellectuelle et scientifique qui ne demande qu’à être valorisée. En investissant dans la recherche et en établissant des partenariats fructueux, le pays peut réaliser des avancées significatives dans de nombreux domaines, tels que la santé, l’agriculture, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication, et bien d’autres secteurs.
I. K.