Une révolution administrative dans le système de gouvernance locale

La Daira n’a plus raison d’exister

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L’un des objectifs de la création en 1966 des daïras en Algérie dans le cadre d’une réforme administrative visait l’amélioration de l’administration locale mais aussi assister les communes dans la gestion des affaires de la population, mais aussi en assurant la délivrance de documents administratifs tels que les passeports, cartes d’identité et permis de conduire. Nonobstant quelques modifications opérées à partir de l’année 2015 s’agissant notamment de la délivrance des passeports et des cares d’identités nationales biométriques qui est passée sous l’autorité des communes (APC), le rôle de cette institution administrative est remis en cause. Ceci dit, depuis les premières réformes engagées en 1963, le processus se poursuit à nos jours. En témoigne, la rente installation de la commission Ould Kablia sous la supervision de président de la République Abdelmadjjid Tebboune, d’où l’important intérêt accordé à
ce travail axé sur une nouvelle vision du découpage administratif du pays. Il faut rappeler que cette commission qui est déjà à pied d’œuvre a pour mission de réformer en profondeur les Codes des Collectivités locales, en vue de garantir une gouvernance locale plus participative, transparente et efficace. Composée d’experts et d’élus des différentes assemblées populaires, cette commission incarne
un esprit pluraliste et vise à s’assurer que les futures réformes profiteront à tous les territoires du pays, sans négliger les régions périphériques. Par ailleurs, l’objectif principal de cette réforme est de renforcer la décentralisation, d’accroître l’autonomie des collectivités et de favoriser un développement local. Aussi, des partis politiques avaient recommandé dans leur discours concernant la dernière campagne présidentielle, la suppression pure et simple de la Daïra, jugeant cette dernière comme une entrave au développement locale. Du coup, le candidat du Mouvement de la société pour la paix à l’élection présidentielle, Abdelali Hassani Cherif, s’était engagé à revoir le découpage administratif pour parvenir à un développement local durable et équitable, avec la suppression de la daïra pour se consacrer à la wilaya la commune. D’après Hassani Cherif qui a fait cette annonce lors d’un rassemblement populaire a Djefa a toutefois expliqué que le programme électoral de sa formation politique «Forsa», prévoit deux cellules dans le découpage administratif, qui sont la wilaya et la commune. «Nous travaillons à réévaluer l’administration avec la présence de deux espaces
administratifs, la wilaya et la commune et la suppression de la daïra», a-t-il affirmé, en arguant que cette dernière est, selon lui, «un appareil bureaucratique entravant le développement». Dans ce même sens, à diverses occasions d’autres hommes politiques ont exprimé leur avis sur le sujet en évoquant, la dissolution des daïras, qui selon leurs arguments sont inutiles voire budgétivores. En outre, « tous les élus locaux savent que ces entités sont le goulot qui empêche toute intercommunalité au profit d’un contrôle drastique de l’action des élus » ont-ils ajouté.

Rabah Karali