Edito
Par Mohamed Mouloudj
Dans un climat politique souvent marqué par des tensions et des divisions, l’initiative présidentielle, ou plutôt l’engagement du second mandat, d’ouvrir un dialogue national représente une lueur d’espoir pour l’avenir de la démocratie et de la pratique politique. L’écho favorable qu’elle a suscité au sein de la classe politique, unanime dans sa volonté d’y participer sans poser au préalable de conditions, témoigne d’une prise de conscience collective. L’heure est venue de mettre de côté les intérêts partisans pour privilégier l’intérêt
général, semble être le message que veut transmettre la classe politique qu’elle soit dans la périphérie du pouvoir ou dans l’opposition. Ce dialogue national se distingue par son caractère inclusif, tel que présenté par le président Tebboune. Tous les partis politiques, qu’ils soient représentés ou non dans les assemblées élus, ont été invités à participer à cette démarche. Des associations et des acteurs de la société civile ont été, également conviés. Cet élargissement du champ de consultation est une première dans l’histoire récente de notre pays. Il illustre la volonté de recueillir toutes les voix, même celles qui se situent en dehors des cercles traditionnels du pouvoir. En guise de preuve tangible de cette démarche, tous les partis politiques ont reçu l’avant- projet de loi portant sur le nouveau code communal et de wilaya, actuellement en débat à l’APN. Cette initiative ne se résume pas à un simple exercice de communication. Les réformes locales sont au cœur de la démocratie participative, de proximité, et il est important que les acteurs politiques, quelle
que soit leur affiliation, puissent contribuer à façonner ce nouveau cadre juridique et politique pour les mieux gérer les Collectivités. Le processus ne doit pas s’arrêter à cette consultation initiale. Un débat doit suivre. Il permettra aux différents acteurs de discuter, d’échanger, et de proposer des amendements. Cette phase de débat est essentielle. Elle garantit que les réformes ne soient pas imposées d’en haut mais résultent d’une réflexion collective. En cela, le dialogue national se présente comme une opportunité unique de renforcer les bases d’une gouvernance participative qui implique tous les acteurs.
Cependant, cette initiative ambitieuse ne doit pas se heurter à des intérêts égoïstes ou à des postures dogmatiques, voire des positionnements idéologiques. Elle exige un engagement sincère de toutes les parties prenantes, prêtes à faire des compromis pour le bien du pays. Les citoyens, quant à eux, doivent être vigilants et veiller à ce que ce dialogue reste fidèle à ses objectifs de transparence et d’inclusion. En somme, le dialogue national représente une occasion rare de rebâtir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. En impliquant toutes les forces politiques, en ouvrant le débat sur des questions importantes, et en faisant preuve de transparence, notre pays peut poser les jalons d’une démocratie plus forte et plus résiliente. Mais cette réussite repose sur une condition essentielle. Que chacun, à son niveau, s’engage avec sincérité et détermination. Le dialogue national n’est pas seulement une opportunité. C’est une responsabilité commune.