Un événement historique s’est produit jeudi à Laghouat avec l’exportation de la première cargaison de câbles électriques vers le Togo. Cette opération commerciale pionnière a été réalisée par l’entreprise privée Azan Energy, implantée dans la commune de Ksar El-Hirane, à l’est de la wilaya.
Cette première livraison internationale marque une étape importante dans le développement du secteur industriel algérien et son ouverture sur les marchés africains. Le wali de Laghouat, Fodil Douifi, présent lors de cette opération d’exportation, a mis en avant la portée significative de cet accomplissement qui « marque l’aboutissement des efforts continus de l’État pour encourager l’investissement et les industries nationales, tout en visant l’autosuffisance dans plusieurs secteurs vitaux ». Azan Energy s’est imposée comme l’un des leaders dans la fabrication de câbles électriques en Algérie, selon ses responsables. L’entreprise a développé des produits respectant les normes internationales, ce qui lui permet aujourd’hui de franchir les frontières nationales et de s’aventurer sur le marché international, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Dans son intervention, M. Douifi a également souligné l’impact positif de tels projets
d’investissement sur la création d’emplois et le renforcement du développement socioéconomique dans la région. Il a insisté sur l’importance de « lever les obstacles entravant les promoteurs afin de créer un climat propice à l’investissement ».
Cette percée commerciale s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification des exportations hors hydrocarbures, une priorité pour l’Algérie qui cherche à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers et gaziers. Le choix du Togo comme première destination n’est pas anodin, ce pays d’Afrique de l’Ouest représentant une porte d’entrée vers un marché régional en pleine expansion.
Le secteur des câbles électriques constitue une niche industrielle stratégique, en lien direct avec
les infrastructures énergétiques dont le continent africain a cruellement besoin. Selon les experts du domaine, la demande pour ces produits devrait connaître une croissance significative dans les années à venir, portée par les grands projets d’électrification et de modernisation des réseaux électriques en Afrique. Azan Energy, dont l’implantation à Ksar El-Hirane remonte à quelques années seulement, a su rapidement se positionner sur ce marché porteur. L’entreprise a bénéficié des différents dispositifs de soutien à l’investissement mis en place par les autorités algériennes, notamment dans le cadre de la politique de développement des Hauts Plateaux.
La wilaya de Laghouat, traditionnellement connue pour ses activités liées aux hydrocarbures, voit ainsi son tissu économique se diversifier avec l’émergence d’industries manufacturières tournées vers l’exportation. Cette évolution s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation du paysage économique des régions intérieures du pays. D’après les responsables d’Azan Energy, cette première exportation n’est que le début d’une stratégie d’expansion internationale ambitieuse. L’entreprise « prévoit d’élargir sa portée à
l’international en ciblant de nouveaux marchés en Afrique de l’Ouest », une région où les besoins en infrastructures électriques sont considérables. Le succès de cette opération pourrait également avoir un effet d’entraînement sur d’autres entreprises algériennes du secteur industriel, en démontrant la capacité des produits nationaux à répondre aux exigences des marchés internationaux. Il confirme par ailleurs la pertinence des politiques publiques visant à encourager l’émergence d’un secteur privé dynamique et exportateur.
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays d’Afrique subsaharienne, bien qu’en progression, restent encore modestes comparés au potentiel existant. Des initiatives comme celle d’Azan Energy contribuent à renforcer les liens économiques sud-sud, conformément aux orientations stratégiques prônées par les plus hautes autorités du pays.
Cette exportation de câbles électriques vers le Togo s’inscrit également dans le sillage de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont l’Algérie est signataire. Ce cadre commercial devrait faciliter à l’avenir les échanges intra-africains en réduisant progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires.
M.N