En raison de la grave pénurie observée sur le marché depuis juin dernier,
les producteurs de batteries automobiles demandent au ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, de revenir sur la décision d’autoriser l’exportation de lingots et de la poudre de plomb, la matière première qui compose 85% des batteries automobiles.
Cela pourrait entraîner la fermeture de 14 usines, le licenciement de 5 000 travailleurs et la perte de 240 millions de dollars par an, dans le cas de l’importation de ces matériaux de l’étranger.
La correspondance adressée au ministre du Commerce par le Syndicat des producteurs de batteries automobiles concernant l’instruction ministérielle du 23 juin 2021, qui autorise l’exportation du plomb à travers les lingots et la poudre de plomb. «Nous regrettons les mesures prises pour permettre l’exportation de lingots et de poudre de plomb, et le reste des produits classés comme matières premières pour l’activité de recyclage des batteries qui représente 85 % de la matière première que nous utilisons», déclarent les producteurs.
Dans ce sillage, les industriels soulignent : «Notre branche comprend 14 usines de production de batteries automobiles, dont 3 unités de production générale, en plus d’autres projets qui ne sont pas encore entrés en service. Le secteur emploie également 5 000 travailleurs dans des postes directs, et des dizaines de milliers de postes indirects, alors que ces usines couvrent, à 70 %, les besoins nationaux en batteries de véhicules, avec une capacité de 3 millions de batteries par an.
Le porte-parole du Syndicat des fabricants de batteries de voiture, Salim Haouari, déclare à la chaîne de nos confrères d’Echourouk que «dans le cas où la décision d’autoriser l’exportation de plomb n’est pas annulée, l’importation de la matière première de l’étranger aura lieu dans un proche avenir, cela drainera 20 millions d’euros par mois pour fournir du plomb brut à 14 unités de production. De plus, une telle décision peut entraîner la fermeture des unités de recyclage», a-t-il indiqué.
L’intervenant affirme que « l’importation de matières premières rendra les prix des batteries de véhicules plus chers que ceux actuellement approuvés, par rapport à ceux importés de l’Union européenne sans droits de douane, et cela peut mener à la suspension immédiate de l’activité de cette branche de produits destinés à la vente. » Et de poursuivre : «L’exportation du plomb brut approvisionne les usines mondiales en cette substance qui est rare sur le marché international et provoque un grave déficit sur le marché local.»
A cet effet, le porte-parole du Syndicat s’est adressé au ministre du Commerce : «Nous avons une grande confiance en votre soutien à l’industrie locale et à la protection du produit national, conformément à ce qui a été précédemment ordonné par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Pour cela, nous vous demandons de bien vouloir annuler la décision d’exporter cette substance qui équivaut à sa facture d’importation de 200 millions de dollars en 2016, alors qu’elle est actuellement à moins de 30 millions de dollars. »
Le porte-parole du Syndicat des fabricants de batteries de voiture explique que le simple fait d’arrêter l’exportation de plomb et de le fournir sur le marché aux producteurs, le prix des batteries locales sera inférieur à 40% par rapport aux batteries importées. Il estime qu’avec la fabrication locale de ce produit, le taux d’intégration pourrait atteindre 85% du marché national, comme il préservera les postes d’emploi de 5 000 travailleurs.
M. B.