L’aviation civile connaît un regain d’intérêt pour les avions turbopropulseurs, ces appareils qui
allient les avantages d’une turbine à gaz à ceux d’une hélice. Cette technologie, développée dans
les années 1940, séduit aujourd’hui par sa sobriété énergétique et sa pertinence sur les liaisons
régionales.
Un turbopropulseur consomme environ 25% de carburant de moins qu’un turboréacteur
comparable, tout en offrant une vitesse de croisière satisfaisante de 600 km/h en moyenne. Des
constructeurs comme ATR, qui détient 75% du marché mondial des turbopropulseurs régionaux,
ou Textron Aviation avec sa gamme Beechcraft, continuent d’investir dans le développement de
ces appareils.
Ces aéronefs excellent particulièrement sur les distances courtes et moyennes, jusqu’à 1 500
kilomètres. Ils présentent aussi l’avantage de pouvoir opérer sur des pistes courtes ou peu
aménagées, un atout considérable pour désenclaver les régions isolées. En Afrique, plusieurs
compagnies ont fait le choix des turbopropulseurs pour développer leur réseau régional.
Le marché des turbopropulseurs connaît une croissance soutenue depuis 2010, portée par les
préoccupations environnementales et la recherche d’économies d’exploitation. Les prévisions du
secteur tablent sur une demande de 2 500 appareils neufs d’ici 2035, principalement pour
remplacer les flottes vieillissantes et répondre aux besoins des marchés émergents.
La maintenance de ces appareils, plus simple que celle des jets, représente également un
argument de poids pour les compagnies aériennes. Le coût d’exploitation par siège-kilomètre
s’avère inférieur de 15 à 20% par rapport aux avions à réaction de capacité similaire.
Y.M