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mardi, mars 18, 2025

Un nouveau mandat pour Sánchez aurait des conséquences désastreuses

Alors que des semaines sont passées depuis la tenue des élections anticipées espagnoles sans que le paysage politique se clarifie, dans les plus hautes sphères de l’Etat espagnol, l’ère d’un nouveau quadriennat pour Pedro Sánchez commence à prendre forme.

En effet, la poursuite de la même politique prônée sous l’Exécutif précédent dont l’une des décisions les plus controversées était d’annuler la position historique de neutralité de Madrid sur le Sahara occidental en s’alignant sur le plan marocain de l’autonomie de ce territoire – ce qui n’a pas été bien accueilli par le Parlement et la classe politique en Espagne – inquiète les services secrets, ou le CNI, du royaume ibérique.

Les retombées d’un gouvernement pro-Maroc auraient des implications plus compliquées et coûteuses qu’une simple perte de «statut traditionnel de l’Espagne sur son ancienne colonie».

Les quatre prochaines années seront critiques pour l’Espagne, admet-on secrètement au sein du CNI.

Ces inquiétudes concernant le Sahara occidental sont centrées autour du fait qu’une telle concession exposerait Madrid au risque de perdre son emprise sur les deux enclaves de Ceuta et Melilla, dont le Maroc ne cache plus ses revendications comme faisant partie intégrante de son territoire.

C’est pourquoi un autre mandat pour Sánchez suscite la méfiance des institutions espagnoles.

Et la feuille de route de celui qui continue à assurer l’intérim de la chefferie du gouvernement dérange à plus d’un titre, à commencer même par son parti (PSOE) et son principal allié (Sumar).

Cela est particulièrement vrai maintenant, depuis que des sources du CNI, selon une information divulguée par le site «moncloa.com», qui affirme que la «reconnaissance par lettre de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’a pas fait disparaître la menace que fait peser le pays de Mohammed VI sur Ceuta et Melilla».

Les décisions prises par le chef de file ses socialistes espagnols concernant la politique étrangère à l’endroit du Maroc et le Sahara occidental font l’objet d’une observation de très près par les services secrets espagnols, après les sérieuses allégations sur la sécurité nationale du royaume.

Alors que les contrepoids internes au CNI qui ne sont pas du tout d’accord avec les décisions prises unilatéralement par le Premier ministre, Pedro Sánchez, remontent maintenant à des mois, ce qui est différent dans un nouveau mandat pour le président de PSOE, c’est qu’il est hautement politico-stratégique, ont précisé les sources du CNI rapportées par «moncloa.com».

Il s’avère que dans les listes de Yolanda Díaz, vice-présidente de l’Exécutif et leader de Sumar, il y a un militant sahraoui comme Tesh Sidi qui est une réelle menace pour la stabilité des relations entre l’Espagne et le Maroc au cas où un gouvernement de coalition porte Sidi au Conseil des ministres.

Les démarches de Pedro Sánchez pour améliorer et rétablir de bonnes relations diplomatiques avec le Maroc notamment sur le dossier de Sahara occidental n’ont pas empêché Rabat d’accentuer sa pression pour revendiquer l’annexion sur les deux villes autonomes.

A en croire l’analyse de «moncloa.com», le tableau pourrait être encore compliqué par un futur Exécutif de Sánchez : la récupération de Ceuta et Melilla est aussi importante pour le Maroc que la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental, concluant que ce dilemme «ne sera résolu qu’en éloignant Sánchez du palais de la Moncloa».

Hamid Mecheri 

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