Rect’Angle
Par : Mohamed Mouloudj
L’activité boursière reprend du souffle après plusieurs années de léthargie. Une énergie revitalise cette activité, avec une croissance de 37 % pour le premier semestre de l’année en cours par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données de la Bourse d’Alger. L’enjeu principal n’est plus dans le nombre d’entreprises entrant ou sortant du marché, mais plutôt la capitalisation boursière, qui, en augmentant, entraînera l’arrivée de nouvelles sociétés cotées en bourse. Ce regain d’activité est renforcé par des mesures concrètes, telles que l’introduction en Bourse de la BDL, qui apportera un nouvel élan au marché. Elle permettra de diversifier les sources de financement, au-delà des canaux bancaires traditionnels. Cependant, malgré des réductions d’impôts sur les bénéfices des sociétés mises en place depuis neuf ans, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Les entreprises hésitent encore à s’engager pleinement, et des incitations supplémentaires s’avèrent nécessaires. Les experts suggèrent plusieurs solutions pour rendre le marché boursier plus attractif. Parmi celles-ci figurent la bonification des émissions obligataires, l’augmentation des taux d’intérêt ou encore le remboursement partiel des frais d’introduction en Bourse, notamment pour les PME. Ces mesures visent à encourager les entreprises à se tourner vers la Bourse et à offrir des moyens supplémentaires pour financer leur croissance. Toutefois, ces initiatives ne pourront porter leurs fruits que si une volonté sincère et affirmée de dynamiser l’activité boursière est mise en place. Cela nécessite également de garantir le respect des règles afin de maintenir la confiance des investisseurs et des entreprises. Au cours des dernières années, plusieurs décisions majeures ont été prises pour stimuler la Bourse et diversifier les sources de financement. Le président Tebboune a ainsi décidé d’introduire les banques publiques en Bourse et de renforcer le rôle des Intermédiaires en Opérations de Bourse (IOB). De plus, la sensibilisation des investisseurs aux opportunités offertes par le marché secondaire, y compris la possibilité d’acheter et de vendre des titres, commence à porter ses fruits, comme le montrent les chiffres de la Bourse d’Alger. En parallèle, une politique de soutien aux PME a été mise en place par les autorités, car ces dernières sont considérées comme un moteur essentiel de l’économie nationale. En simplifiant l’accès au marché boursier et en transformant le marché des PME en un véritable marché de la croissance, l’objectif est de favoriser leur financement et leur développement. Cette stratégie s’inscrit dans les engagements pris par le président Tebboune lors de la campagne électorale, visant à atteindre un PIB de 400 milliards de dollars et à dépasser les 20 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. La Banque mondiale a récemment confirmé la faisabilité de ces objectifs, renforçant ainsi les espoirs d’une réelle relance économique. Bien que des progrès aient été réalisés, il reste crucial de renforcer les incitations et de maintenir un cadre réglementaire stable pour assurer une croissance durable de l’activité boursière et de l’économie nationale.