Droit de grève : ce que prévoit désormais la réglementation
Le Premier-ministre, Aïmene Abderrahmane, a signé, tout récemment, un décret exécutif portant sur la liste des secteurs d’activités et des postes de travail nécessitant la mis en œuvre d’un service minimum obligatoire et la liste des secteurs, des personnels et des fonctions auxquels le recours à la grève est interdit. Le décret portant le n° 23-361 du 2 Rabie Ethani 1445 correspondant au 17 octobre 2023 a été publié dans le dernier «Journal officiel». Concernant les secteurs d’activités où le service minimum en cas de grève est obligatoire, le décret énumère les services publics de santé de permanence, des urgences, de dispensation et de distribution des médicaments et les laboratoires d’analyses médicales. Il y a rajouté les services chargés de la production, de l’approvisionnement et de la distribution de produits sanitaires, notamment les produits pharmaceutiques et les dispositifs médicaux, les services de l’administration publique chargés des activités diplomatiques de l’Etat, les services de l’administration de la justice, les services de manutention portuaire et aéroportuaire et de transport des produits reconnus dangereux, rapidement périssables ou liés aux besoins de la défense nationale ; – les services des inhumations et des cimetières, les services liés au fonctionnement du réseau national de télécommunications, de la radio, de la télévision et de la télédiffusion, et les services liés directement à la production d’énergie destinée à alimenter le réseau de télécommunications, ainsi que les services indispensables au fonctionnement des centres de transit des télécommunications nationales et à la maintenance du réseau des transmissions nationales, les services liés à la production, au transport, au chargement et à la distribution de l’électricité, du gaz, des hydrocarbures, des produits pétroliers et de l’eau, les services municipaux d’enlèvement des ordures au sein des structures sanitaires et des abattoirs, les services de contrôle sanitaire, y compris les services phytosanitaires et vétérinaires opérant aux frontières, au niveau des ports et aéroports, les services vétérinaires publics et privés, et les services de désinfection, les services d’enlèvement, de transport, d’entreposage, de traitement, de transformation ou d’élimination des ordures ménagères et de tous déchets ménagers, ainsi que les déchets similaires provenant des activités industrielles, commerciales, artisanales et autres qui, de par leur nature et leur composition, sont assimilables aux déchets ménagers relevant des municipalités et des autres secteurs concernés. Les services responsables des relations financières avec l’étranger auprès de la Banque d’Algérie et des banques commerciales, ceux des administratifs des impôts, du Trésor public, du contrôle budgétaire, les services administratifs responsables de l’application de la législation et de la réglementation douanière et de la perception des droits et taxes à l’importation et à l’exportation, les services administratifs du Domaine national et de la Conservation foncière, sont aussi concernés par cette disposition. Le décret précise que les secteurs liés aux premiers cités sont également concernés par cette disposition. Concernant les secteurs où le recours à la grève est formellement et légalement interdit, le décret souligne que les secteurs englobent les domaines de la défense et de la sécurité nationales, ainsi que les secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté ou de maintien des services essentiels d’intérêt vital pour la Nation. Cette décision, explique le décret, «vise à maintenir la continuité des services publics essentiels et à assurer l’approvisionnement en besoins essentiels du pays et de la population dont l’interruption pourrait exposer le citoyen à des risques pour sa vie, sa sécurité ou sa santé, ou potentiellement conduire, par les conséquences de la grève, à une crise grave». Détaillant les secteurs, le décret précise qu’il s’agit des services de la justice, de l’Intérieur, de la Protection civile, des Affaires étrangères, des finances, des Affaires religieuses, de l’énergie, des transports, de l’agriculture, de l’éducation et de la formation et de l’enseignement professionnels. «La liste des personnels et des fonctions dans les secteurs prévus dans les dispositions de l’article 8 ci-dessus, ou de ceux assurant des fonctions d’autorité au nom de l’Etat et interdits de recourir à la grève comprend les magistrats, les fonctionnaires nommés par décret ou en poste à l’étranger, les personnels des services de sécurité, les agents de sécurité interne en mission de protection des sites et établissements, les personnels des services de la Protection civile, les agents des services d’exploitation du réseau des transmissions nationales des ministères chargés de l’Intérieur et des Affaires étrangères, les agents actifs des douanes, les corps de l’administration pénitentiaire, les imams des mosquées, les contrôleurs de la navigation aérienne et maritime, les personnels des établissements comprenant des installations sensibles et stratégiques, les personnels des centres de contrôle des installations, de téléconduite du système électrique national et des réseaux d’énergie, les agents appartenant aux corps spécifiques de l’administration des forêts, les directeurs d’établissements publics de l’éducation nationale et le personnel d’inspection dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement professionnels».