Tourisme de croisière en Algérie

La grande attirance d'un beau pays, mais…

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C’est à bord du 3e navire de la flotte britannique de Swan Hellenic, que le «SH Diana» a mis le cap vers l’Algérie, avec à son bord 144 touristes de plusieurs nationalités. Avant-hier, il a accosté au port d’Annaba, dans le cadre d’un programme de séjour comprenant plusieurs escales, notamment Oran, Alger, Béjaïa et Annaba. La prise en charge des circuits touristiques proposés aux touristes de la croisière est assurée par des guides spécialisés dans le domaine de la culture et l’histoire du patrimoine algérien.

Un véritable regain de l’activité des navires de croisière

Le regain de la fréquentation de la destination Algérie témoigne d’une importante reprise de l’activité du tourisme maritime. Oran la radieuse, Alger la blanche, Béjaïa la capitale des Hammadides, et Annaba la coquette, ne sont que quelques villes-références de la richesse et de la beauté de notre merveilleux pays. Lors de notre bref entretien avec Larbi Mourad, le directeur de l’agence de voyages Majic Tour, qui a pris en charge des croisiéristes une fois dans notre pays, nous a fait savoir qu’il exerce cette activité depuis l’année 2005, ce qui lui a valu le qualificatif de pionnier dans ce domaine. M. Larbi estime que son agence touristique fait face à de nombreuses difficultés actuellement pour les touristes qui souhaitent réaliser leur projet touristique et découvrir de visu les trésors du patrimoine algérien dans sa diversité. A ce propos, notre interlocuteur regrette l’imposition d’un tarif de 60 euros la journée pour chaque touriste concernant les frais de visa, alors que cet obstacle de taille n’arrange pas les choses. Dans ce sens, le directeur de Majic Tour parle d’annulations en cascade des séjours en Algérie. Cependant, cela n’empêche pas notre interlocuteur de continuer à travailler dans l’espoir que cette situation négative pour la promotion du tourisme soit résolue dans les meilleurs délais. Pour revenir au sujet de la récente croisière après une première escale à Oran, le navire de croisière «SH Diana» a accosté le 16 août au port d’Alger. Des Italiens, des Espagnols, des Américains et des Portugais, les croisiéristes ont entamé leur périple en visitant La Casbah et le mythique jardin du Hamma et le centre-villed’Alger, avant larguer les amarres le jour même en direction de Béjaïa, une autre ville du littoral algérien, pour poursuivre leur découverte de l’Algérie. Ce voyage, programmé par l’agence Magic Tour, est une expérience à encourager puisqu’elle est synonyme de relance de la fréquentation des bateaux de croisière. Force est de constater que le récent accostage du navire de croisière «MS Diana» dans les ports d’Oran, Alger, Béjaïa et Annaba va permettre une prise de conscience des acteurs de l’industrie touristique dans le but de redorer le blason de la destination Algérie, qui est en train de capter l’intérêt des pouvoirs publics en particulier et de la population en général. Dans ce cadre, il faut également mettre les bouchées doubles pour relever le défi de la reprise tous azimuts des activités touristiques qui sont, faut-il le rappeler, une plus-value sûre et durable dans la sphère économique nationale. 

Un premier pas vers la construction de bateaux de plaisance en Algérie

L’entreprise de fabrication et de réparation navale Ecorep de Bouharoun (Tipasa), a levé le voile, en juin dernier, sur son premier bateau de plaisance fabriqué par des compétences 100% algériennes pour le compte d’un investisseur privé dans le secteur du tourisme, ce qui reflète les efforts sérieux du gouvernement visant à encourager l’industrie navale, a estimé le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. L’entreprise publique «Ecorep» a dévoilé, samedi, le premier bateau de plaisance, d’une capacité de 72 passagers et d’une longueur de plus de 16 mètres, en présence de M. Aoun, ainsi que des ministres des Transports, Mohamed El Habib Zahana, et du Tourisme et de l’Artisanat, Mokhtar Didouche et du wali de Tipasa, Abou Bakr SeddikBoucetta, qui ont coprésidé la cérémonie d’inauguration du bateau. Ce projet est le premier modèle élaboré et réalisé par l’entreprise Ecorep, de l’étude jusqu’à l’ingénierie, la conception et la fabrication, avec un taux d’intégration de 87%, et une durée des travaux de 12 mois, avant de procéder aux essais techniques et à sa mise en conformité aux normes internationales en vigueur dans le domaine, selon le PDG de l’entreprise, Hamid Benderradji. A cette occasion, M. Aoun a relevé une «amélioration significative» des performances de l’entreprise Ecorep en général, car ayant réussi à surmonter les difficultés rencontrées auparavant et à respecter ses engagements envers ses clients à hauteur de 85%, notamment dans la construction de remorqueurs en aluminium pour le compte du groupe Sonatrach, entre autres commandes. L’entreprise Ecorep, qui est entrée «en force» » sur le marché, est appelée à intensifier ses efforts et à diversifier ses produits en fonction des besoins du marché local, soulignant avoir émis des instructions pour concrétiser la stratégie du gouvernement visant à accompagner et à soutenir le développement de l’entreprise, à rendre son industrie plus compétitive et contribuer ainsi au développement de l’économie nationale dans le domaine du transport maritime, de la gestion portuaire et du secteur du tourisme. Après avoir appelé les acteurs de l’industrie navale à investir dans la construction de bateaux de plaisance le long du littoral algérien, M. Aoun a souligné que le secteur industriel œuvre à mettre en place un cadre réglementaire pour l’établissement d’une véritable industrie navale et à encourager les investissements nécessaires à son développement, notamment en ce qui concerne la production et la maintenance de grands navires, tout en encourageant l’émergence de start-up dans différents domaines de la construction et de l’industrie navales, permettant l’émergence d’un «cluster» spécialisé dans la construction et la réparation navale. Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mokhtar Didouche a, de son côté, affirmé que ce genre de projets en lien avec la construction des bateaux de plaisance était à même d’apporter «une valeur ajoutée au secteur du tourisme à travers la promotion des différentes destinations et la découverte de la beauté des plages algériennes».

Rabah Karali