The Jewish Current charge le gouvernement israélien

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Tous les critères d’un génocide rassemblés à Ghaza

Le bilan des morts en Palestine s’élève à 2329 et celui des blessés est passé à 9040, a annoncé, hier, un communiqué palestinien de la Santé. Un chiffre effarant et terrifiant. Un génocide conforté par le silence et les différents appuis de l’Occident qui trouve des excuses pour justifier un tel carnage. Un crime contre l’humanité, impuni, au vu de tous sans faire sourciller les grandes puissances internationales, qui prétendent défendre les droits de l’homme et la paix.

Vendredi 13 octobre, le site électronique Jewish Current est revenu sur ces terribles événements, surtout sur les attaques de l’entité sioniste contre Ghaza, les qualifiant de génocidaires. Il présente une analyse pertinente du journaliste juif Raz Segal, qui revient sur ce qui s’est déjà passé dans la bande de Ghaza et continue d’être perpétré par l’armée sioniste. Il dénonce ce génocide maquillé par la légitime défense. A travers cet article, il veut alerter les gouvernements occidentaux sur ce que subit le peuple palestinien. Des gouvernements qui se voilent la face, refusant de se rendre à l’évidence et de voir la réalité d’un drame considéré comme un crime contre l’humanité.

Vendredi, le gouvernement de Benyamin Netanyahu a «ordonné à la population assiégée de la moitié nord de la bande de Ghaza d’évacuer vers le Sud (…)» est-t-il rapporté dans l’article. Car il allait intensifier son attaque contre la moitié supérieure de Ghaza. Un ordre qui «a laissé plus d’un million de personnes, dont la moitié sont des enfants, tenter frénétiquement de fuir au milieu des frappes aériennes continues, dans une enclave fortifiée, où aucune destination n’est sûre», écrit Raz Segal. Il étaye ses propos en citant le journaliste palestinien Ruwaida Kamal Amer depuis Ghaza : «Les réfugiés du nord arrivent déjà à Khan Younis, où les missiles ne s’arrêtent pas. Nous sommes à court de nourriture, d’eau et d’électricité». Un fait sur lequel l’ONU s’est prononcée, avertissant que «la fuite de personnes du nord de Ghaza vers le sud créerait des ‘‘conséquences humanitaires dévastatrices’’ et ‘‘transformera ce qui est déjà une tragédie en situation calamiteuse’’», peut-on lire dans l’article. La violence de l’occupant sioniste «a déplacé plus de 400 000 personnes dans la bande» de Ghaza. Une violence qui va crescendo. D’ailleurs, Netanyahu «a promis aujourd’hui (vendredi, ndlr) que ce que nous avons vu n’était que le début», est-il rapporté dans l’article.

Un scénario de déjà-vu !

Pour Raz Segal, «la campagne israélienne visant à déplacer les Ghazaouis – et à les expulser complètement  en Egypte – est un autre chapitre de la Nakba, dans lequel environ 750 000 Palestiniens ont été chassés de leurs maisons pendant la guerre de 1948 qui a conduit à la création de l’Etat d’Israël». Et de développer : «(…) L’assaut contre Ghaza peut aussi être compris en d’autres termes : comme un cas de génocide qui se déroule sous nos yeux. Je dis cela en tant que spécialiste du génocide, qui a passé de nombreuses années à écrire sur la violence de masse israélienne contre les Palestiniens. J’ai écrit sur le colonialisme des colons et la suprématie juive en Israël, la déformation de l’Holocauste pour stimuler l’industrie israélienne des armes, les accusations d’antisémitisme pour justifier la violence israélienne contre les Palestiniens, et le régime raciste d’apartheid israélien. Aujourd’hui, à la suite de l’attaque du Hamas samedi et du massacre de plus de 1000 civils israéliens, le pire du pire se produit». Des propos qui démontent les arguments de victime et de légitime défense avancés par l’occupant israélien et confortés par ses alliés occidentaux.

Pour renforcer son écrit, le journaliste juif cite la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide en décembre 1948 qui définit le crime de génocide par «l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel». Et de détailler que la Convention des Nations unies pour le génocide énumère cinq actes qui relèvent de sa définition. «A l’heure actuelle, trois d’entre eux sont en train de se commettre à Ghaza : meurtre des membres du groupe ; problèmes graves de lésions corporelles ou mentales pour les membres du groupe ; infliger délibérément aux conditions de vie de groupe calculées pour entraîner sa destruction physique en tout ou en partie». Ce qui vient confirmer et appuyer ce que rapporte le journaliste Raz Segal.

Opération génocide…

Dans son article, le journaliste juif rapporte les propos de Yoav Gallant, ministre de la Défense de l’entité sioniste, qui a déclaré le 9 octobre dernier : «Nous imposons un siège complet à Ghaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant. Tout est fermé. Nous luttons contre les animaux humains, et nous agirons en conséquence». Des termes clairs, sans ambages sur la réelle volonté de l’occupant israélien. Une volonté bénéficiant de l’appui des dirigeants occidentaux. Ces derniers ont «renforcé cette rhétorique raciste en décrivant le massacre de civils israéliens par le Hamas – un crime de guerre au regard du droit international qui a provoqué à juste titre l’horreur et le choc en Israël et dans le monde entier – comme un «acte de pur mal», selon les mots du président américain Joe Biden, ou comme une initiative qui reflétait un «mal ancien», dans la terminologie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen», écrit-il. «Ce langage déshumanisant est clairement calculé pour justifier la destruction à grande échelle de la vie des Palestiniens (…)», peut-on lire.

Pour l’auteur de l’article, ce ne sont pas seulement les «dirigeants israéliens qui utilisent un tel langage». Une personne interrogée sur le canal pro-Netanyahou 14 a appelé à «faire tourner Ghaza à Dresde». La chaîne 12, la station d’information la plus regardée d’Israël, a publié un rapport sur les Israéliens de gauche appelant à «danser sur ce qui était autrefois Ghaza». Pendant ce temps, les verbes génocidaires – appelant à «effacer» et «aplatir» Ghaza – sont devenus omniprésents sur les médias sociaux israéliens. A Tel-Aviv, une banderole portant la mention «Zéro Ghazaoui» a été suspendue à un pont».

Et de conclure son article : «L’assaut génocidaire israélien contre Ghaza est tout à fait explicite, ouvert et sans honte. Les auteurs de génocide n’expriment généralement pas leurs intentions de manière aussi claire, bien qu’il y ait des exceptions. (…) Les ordres de Gallant du 9 octobre n’étaient pas moins explicites. L’objectif d’Israël est de détruire les Palestiniens de Ghaza».

Amine Idjer