Tebboune : «L’opposition est un droit garanti»

Il a estimé que les acquis de l’Algérie doivent être préservés par tous

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C’est à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’étudiant, coïncidant avec le 19 mai de chaque année, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est adressé à l’opposition, et ce, lors de l’inauguration du pôle scientifique et technologique chahid «Abdelhafid Ihaddadene» dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, à Alger. Partant de son appel aux jeunes pour «investir» le champ politique, M. Abdelmadjid Tebboune a estimé que «les citoyens ont le droit d’avoir une opinion différente et un projet autre que celui des autres». Il a insisté sur le fait que «l’opposition est un droit», rappelant, dans ce sillage, que ce même droit «est garanti par la Constitution». «Opposez-vous à qui vous voulez, mais pas à l’Algérie», a-t-il dit, ajoutant, dans ce contexte, que «les acquis de l’Etat algérien sont les nôtres». Il a appelé, ainsi, «toutes les citoyennes et tous les citoyens à préserver ces acquis arrachés par plusieurs générations de femmes et d’hommes de valeur». «Nous n’exigeons rien de personne», a encore martelé le chef de l’Etat, «sauf l’amour de l’Algérie», a-t-il ajouté. «L’Algérie ne laissera personne en marge», a-t-il encore dit, estimant que «certes, l’Algérie n’est pas un paradis sur Terre», mais «elle est loin, très loin d’être un enfer». «A l’aube de l’indépendance, nous n’avions presque rien», mais «aujourd’hui, nous avons parcouru un grand chemin vers le développement», a dit le président Tebboune, considérant que l’Algérie «peut le dire avec fierté qu’elle est un pays émergent qui a pris la voie du développement». Concernant toujours les avancées réalisées depuis l’indépendance nationale, le président Tebboune a rappelé, non sans préciser que ses dires ne relèvent nullement de la «démagogie», que «notre pays est ciblé». «Oui, je le dis non pas pour faire peur, mais pour que vous soyez informés que notre patrie est visée et la stabilité de notre pays dérange plus d’un», a-t-il déclaré. «Nous sommes la cible à cause de nos positions qui ne plaisent pas», a encore dit le président Tebboune, appelant, par ailleurs, les jeunes «à participer massivement lors des prochaines élections», rappelant que la loi «incite les jeunes à investir les assemblées élues et l’activisme politique».

Une main tendue aux jeunes

Dans son allocution, le chef de l’Etat ne s’est pas contenté de parler uniquement des étudiants. Ainsi, il a généralisé à toute la frange juvénile du pays, à laquelle il s’est également adressé. Dans ce sillage, il a rendu hommage aux jeunes qui «maîtrisent les technologies modernes et jaloux de leur patrie». Dans son allocution prononcée devant les étudiants, le président de la République a souligné que «les jeunes porteurs de projets et maîtrisant les technologies modernes sont jaloux de leur patrie». Après avoir écouté les interventions et les préoccupations des étudiants, le président Tebboune a assuré que «l’Etat est disposé à financer tous les projets et recherches relatifs aux start-up», soulignant que «le financement ne saurait entraver le développement du pays». «Les finances ne peuvent être un obstacle au développement», a-t-il encore précisé, mettant en exergue les efforts consentis pour promouvoir l’Université algérienne, classée, aujourd’hui, parmi les premières au niveau arabe et africain. Le président de la République s’est dit, en outre, convaincu que l’Algérie atteindra «les plus hauts rangs grâce aux capacités des jeunes et des étudiants». Le président Tebboune a souligné, dans ce contexte, que le processus de numérisation permet «de construire une économie moderne basée sur des chiffres réels loin de toute opacité», affirmant que l’Etat «compte sur les compétences des étudiants et les capacités des jeunes qui maîtrisent la technologie». Faisant le parallèle entre les pays «numérisés» et ceux qui ne le sont pas, il a souligné que «l’économie ne s’accommode guère d’imprécisions et d’approximations», appelant «à accélérer le processus de numérisation pour aboutir à un traitement juste des données et des statistiques». «Au-delà, a-t-il insinué, c’est la guerre contre la corruption qui sera remportée», estimant que «personne ne peut tricher avec un outil informatique». Concernant le processus de numérisation et l’essor économique, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’année 2027 sera «une année charnière» pour l’Algérie après «le parachèvement du processus de numérisation et la récolte des fruits du développement de l’économie nationale».

Implication dans la prise de décision

Evoquant la symbolique de la Journée nationale de l’étudiant, le président de la République a rappelé qu’«en ce même jour, un groupe d’étudiants avait décidé d’entrer en grève et de rallier la Révolution contribuant ainsi à son rayonnement». Toujours à l’adresse des étudiants présents, le président Tebboune a affirmé qu’«aucune décision ne sera prise concernant les jeunes et les étudiants sans les consulter au préalable et sans l’aval du Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ)», ajoutant qu’il «veille personnellement sur cette question». En réponse aux préoccupations de plusieurs étudiants, le Président a indiqué que «plusieurs questions intéressant les étudiants et l’Université seront revues de concert avec la famille universitaire dont les étudiants, les enseignants et les organisations estudiantines», soulignant que «l’ère où l’administration imposait ses décisions aux chercheurs et aux étudiants est révolue». Dans ce contexte, le président Tebboune a précisé que d’importants moyens matériels étaient mobilisés au profit des étudiants dans le cadre des œuvres universitaires, ajoutant que l’excellence dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique «est une chose importante» et «toute réussite requiert des mesures incitatives spécifiques». Après avoir rappelé la décision de la revalorisation de la bourse des étudiants, le président de la République a instruit le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à l’effet d’œuvrer, de concert avec l’ensemble des établissements du secteur, à «l’examen de mesures incitatives relatives à certaines spécialités scientifiques et à la revalorisation de la bourse dédiée aux étudiants de ces spécialités». Le président de la République s’est félicité, à cette occasion, de «la présence d’éminents chercheurs algériens dans plusieurs pays», estimant que leur réussite reflétait le niveau de la formation dispensée par l’Université algérienne. A préciser que la journée d’hier était organisée sous le slogan «L’étudiant algérien : de la résistance et la libération à la science et l’édification». La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts responsables de l’Etat, de membres du gouvernement et de responsables d’institutions et d’organismes nationaux, ainsi que de représentants de la famille estudiantine et universitaire.

Mohamed Mouloudj