Dans un contexte de diversification économique, l’Algérie mise sur le taux d’intégration comme indicateur clé de son autonomie industrielle. Le Code de l’Investissement 2021 fait de cet outil un véritable levier de transformation, avec des objectifs ambitieux dans des secteurs stratégiques comme l’automobile (30-50%) et l’agroalimentaire (jusqu’à 70%).
Le président Tebboune engage une révision « souple et amicale » de l’Accord d’association avec l’Union européenne. Cette démarche vise à adapter le partenariat à la nouvelle réalité économique algérienne, marquée notamment par une production locale diversifiée et des capacités d’exportation accrues dans l’électroménager et le manufacturier.
L’Entreprise nationale de l’industrie pétrolière se positionne comme un acteur majeur de la transition vers l’économie circulaire. Face aux défis environnementaux, l’ENIP développe des solutions innovantes dans la transformation et le recyclage du plastique, tout en renforçant ses partenariats avec les startups du secteur.
Le géant algérien des hydrocarbures franchit une étape décisive dans son expansion internationale avec la construction d’une usine de polypropylène en Turquie. Ce partenariat avec Rônesans, qui vise une production annuelle de 450.000 tonnes, permettra de réduire la facture d’importation de plastique qui dépasse actuellement les 600 millions de dollars.
L’alliance entre le leader algérien Condor et le géant chinois Hisense marque un tournant dans l’industrie électronique nationale. Avec un taux d’intégration allant jusqu’à 85% et une capacité de production de 4,5 millions d’unités en 2023, cette collaboration illustre la montée en puissance de la production locale dans le secteur.
R.N
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Le Code de l’investissement en a fait un levier stratégique
Taux d’intégration : un signe d’une économie résiliente
Le taux d’intégration en Algérie, qui désigne la part des composants ou matières premières locales dans la production de biens, s’affirme comme un indicateur essentiel pour évaluer l’autonomie industrielle du pays. Dans un contexte mondial de plus en plus complexe, où la dépendance aux importations peut fragiliser l’économie, l’Algérie s’engage à renforcer sa capacité d’autosuffisance. Ce taux constitue donc un levier stratégique dans les efforts de diversification économique visant à réduire la forte dépendance aux hydrocarbures. L’importance du taux d’intégration se manifeste à plusieurs niveaux. D’une part, un taux élevé permet de diminuer les importations, contribuant ainsi à un meilleur équilibre de la balance commerciale. Cela renforce non seulement l’économie locale, mais permet également de stabiliser la monnaie nationale face aux fluctuations du marché international. D’autre part, en favorisant l’utilisation de ressources locales, les entreprises sont en mesure de créer des emplois, ce qui stimule le développement des compétences au sein de la population. Cette dynamique favorise l’émergence d’une classe ouvrière qualifiée, indispensable à la transformation industrielle du pays. Enfin, le renforcement de l’industrie locale par un taux d’intégration accru favorise la croissance économique et l’innovation, en permettant aux entreprises d’explorer de nouveaux marchés et de diversifier leurs produits. Le Code de l’Investissement de 2021 joue un rôle central dans la mise en œuvre des politiques d’intégration. Ce cadre législatif ne se contente pas d’établir des objectifs ambitieux ; il propose également des incitations fiscales et douanières pour les projets qui atteignent des niveaux élevés d’intégration. Ainsi, les entreprises qui dépassent les seuils définis peuvent bénéficier de mesures incitatives significatives, les poussant à maximiser l’utilisation de ressources locales. Des taux d’intégration spécifiques sont fixés pour des secteurs jugés stratégiques, tels que l’automobile et l’agroalimentaire. Le gouvernement a mis en place des objectifs clairs pour chaque secteur, favorisant ainsi une approche ciblée pour stimuler la production locale. Le code prévoit également des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer l’impact des politiques d’intégration. Cela permet aux autorités d’ajuster les incitations en fonction des résultats obtenus et d’optimiser les stratégies en cours. Par ailleurs, les partenariats entre le secteur public et privé sont encouragés, facilitant le transfert de technologies et de compétences indispensables à l’augmentation des taux d’intégration. Dans le secteur automobile, par exemple, l’Algérie vise un taux d’intégration de 30 % à 50 %, avec des initiatives qui encouragent l’assemblage local et la production de pièces. Cette stratégie vise à bâtir une industrie automobile compétitive sur le marché régional et international. Dans l’agroalimentaire, des efforts sont également déployés pour atteindre des taux d’intégration pouvant aller jusqu’à 70 % pour certains produits, ce qui permet de soutenir le secteur de l’agriculture et de réduire les importations alimentaires. L’industrie pharmaceutique, quant à elle, se fixe des objectifs d’intégration similaires, entre 30 % et 50 %, afin de favoriser la production locale de médicaments, contribuant ainsi à la souveraineté sanitaire du pays. Cependant, plusieurs défis subsistent. La qualité des produits locaux et leur compétitivité sur le marché international doivent être améliorées. Cela nécessite des investissements conséquents dans la recherche et le développement, ainsi que dans la formation de la main-d’œuvre. De plus, le développement d’infrastructures adéquates, notamment en matière de transports et de logistique, est crucial pour soutenir l’industrialisation et garantir un approvisionnement régulier en matières premières. Malgré les progrès réalisés, des obstacles administratifs persistent. Bien que le Code de l’Investissement ait permis de simplifier certaines procédures, la bureaucratie peut encore freiner l’essor des entreprises. Un effort concerté est nécessaire pour alléger ces contraintes et favoriser un environnement d’affaires propice à l’innovation et à la croissance. En conclusion, l’Algérie se trouve à un tournant crucial dans sa quête d’une autonomie industrielle. Si le pays parvient à surmonter les défis en matière de qualité, d’infrastructure et de bureaucratie, il pourrait non seulement atteindre des taux d’intégration significatifs, mais aussi bâtir une économie plus résiliente et diversifiée. L’engagement des acteurs gouvernementaux et privés, ainsi qu’une stratégie claire et bien coordonnée, seront déterminants pour réaliser ces ambitions. Les mesures prises dans le cadre du Code de l’investissement et les initiatives en cours représentent une opportunité unique pour transformer le paysage industriel national et en faire un moteur de croissance durable.
L. Hichem