13.9 C
Alger
mercredi, février 19, 2025

Suite des plaidoiries dans l’affaire de Djamel Bensmaïl

La défense dénonce des irrégularités

Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies, jeudi, au tribunal criminel de Dar El Beïda, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl, en août 2021 à Larbaa Nath Irathen. Tous les avocats qui ont plaidé en faveur des accusés ont tenu à relever des irrégularités. Certains ont même dénoncé des «entorses» à la loi, faites «sciemment» pour condamner le maximum de personnes. Un ancien bâtonnier a expliqué que notre pays «doit abolir la peine de mort», indiquant que le dernier condamné à la peine capitale a été exécuté en 1993. «A quoi cela sert-il de condamner des gens à la peine capitale puisque la sentence ne sera jamais exécutée ?» s’est-il interrogé pour conforter son appel à l’abolition de la peine de mort. L’avocat a considéré que les condamnations prononcées par le tribunal de première instance «vont rester dans l’histoire». «A Nuremberg, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce tribunal n’a prononcé que six condamnations à mort contre des gens qui ont été responsables de la mort de 60 millions de personnes à travers le monde», a-t-il rappelé, précisant que «le tribunal criminel de première instance a prononcé 49 peines capitales contre des gens qui n’étaient même pas sur le lieu du crime». Me Aït Larbi a, pour sa part, dénoncé la célérité avec laquelle l’affaire est traitée, considérant que le tribunal n’a pas «garanti» tous les droits des prévenus, notamment «le fait qu’ils sont menottés lors des procès». N. Yacine, ancien militant du mouvement classé terroriste MAK, est condamné à la peine de mort. Ses avocats au nombre de six ont estimé qu’il est «inconcevable» pour une justice dite indépendante «de condamner un citoyen qui n’était pas sur le lieu du crime». «On n’a pas le droit de faire d’autres victimes à travers ce procès», ont dit les avocats, qui ont tenté de battre en brèche «les arguments» du parquet contre leur mandant. «Y. Nechak habite en face du commissariat. Il n’était pas là-bas le jour de l’assassinat de Djamel ; donc, sur quel argument pouvez-vous l’inculper ?» a dit Me Ben Amrouche. D’autres avocats ont évoqué les «contradictions» contenues dans l’arrêt de renvoi. Pour eux, la justice doit prendre le temps nécessaire pour traiter ce dossier. «Nous allons rester le temps qu’il faut pour rendre justice», a dit un avocat, appelant le jury «à prendre en considération tout ce qui a été dit lors de ce procès» pour «ne pas condamner des innocents». Concernant l’accusé N. Yacine, il a reconnu avoir adhéré au MAK de 2016 jusqu’à 2019. Selon ses avocats, il a déclaré que les raisons de son retrait étaient surtout liées à «la nouvelle ligne politique imprimée au mouvement, à savoir l’indépendance de la Kabylie qu’il a toujours contestée». Un avocat a révélé que le jeune accusé a été parmi les citoyens de la région qui ont reçu un ministre et le wali de Tizi Ouzou à Larbaâ Nath Irathen quelques jours avant les incendies criminels qui ont touché la région. Il faut noter que les plaidoiries devraient être clôturées aujourd’hui.    

L. Hichem      

Related Articles

Version PDF

spot_img

Derniers articles