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Sonatrach: une virginité post-Hirak pour le P-dg

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Sonatrach: une virginité post-Hirak pour le P-dg
Toufik Hakkar avec le représentant de Total

Il est des responsables qui défendaient bec et ongles les projets de Ould Kaddour à Sonatrach, en dépit de leur conscience quant au préjudice causé aux intérêts de l’Algérie. Notamment quand il s’agissait de brader les richesses sur le tapis rouge, chaque fois déroulé pour l’accueil des responsables français de Total.

A cinq (5) jours seulement du déclenchement du Hirak, soit le 17 janvier 2019, Sonatrach avait signé avec Total, les statuts de la société mixte, Sonatrach-Total Entreprise Polymères (STEP). La Joint-venture, imposée de force par Abdelmoumene Ould Kaddour, consiste en la réalisation, à Arzew, d’une usine  de déshydrogénation du propane,  pour la production du polypropylène (PDH-PP).

Au préalable, en juin 2018, Ould Kaddour et Ahmed Ouyahia avaient ouvert la voie à ce projet, à travers l’accord obtenu auprès du Conseil des participations de l’Etat (CPE). C’était un pas important pour faire admettre à Paris, l’idée d’un cinquième mandat pour l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Cinq jours après la signature des statuts de la JV, le peuple avait investi la rue pour dénoncer le cinquième mandat et demander le départ de ceux qui ont pillé le pays. Mais, à Sonatrach, le cri du peuple ne signifiait pas grand chose. Bien au contraire, il a incité les responsables à accélérer  le rythme du travail pour la réalisation du projet. L’assemblée générale des actionnaires et la nomination du conseil d’administration de la JV n’a pris que quelques heures. Idem pour l’élaboration de l’acte notarial.

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Au passage, il faut noter que la présidence du conseil d’administration a été confiée à Rais Ali Abdelhamid, un opportuniste qui avait déjà bouclé ses 66 ans d’âge. Il avait accepté cette sale besogne juste pour ne pas être éjecté de Sonatrach et ses privilèges retirés….

Le 25 février 2019, soit trois jours seulement après le déclenchement du Hirak, la JV Sonatrach-Total avait déjà obtenu son registre de commerce (N° 19B0117708). Dotée d’un capital de 4,74 milliards de dinars, la STEP avait pour seul objet d’activité, la fabrication d’hydrocarbures acycliques, cycliques ou aromatiques, dérivés d’hydrocarbures et autres composes organiques N.D.A. Autrement dit, la discussion sur la question de la commercialisation a été reportée pour une échéance ultérieure. De toute évidence, Total allait prendre en charge la vente, sur le marché international, du produit fini et la réalisation, par -là même, d’une marge conséquente.

Surfacturation et pillage des matières premières

D ‘une capacité de production de 550.000 tonnes par an de polypropylène, l’usine proposée par Total, devait consommer un volume de 650.000 tonnes/an de propane, en provenance des installations de séparations de GPL d’Arzew.

Comme pour l’usine de Fertial, gérée conjointement avec les espagnols de Vilar Mir, cette usine d’Arzew allait consommer une matière première à prix très bas, qui permettrait à Total la réalisation d’une plu value jamais égalée à travers le monde.

Sonatrach n’a jamais communiqué sur le prix de cession du propane au profit de la JV montée avec les français de Total.

L’autre arnaque orchestrée par Ouyahia et Ould Kaddour, réside dans la surfacturation de l’usine en question. D’un budget initial, lors de sa présentation devant le CPE, de 1,4 milliards de dollars US, une pseudo-réévaluation, inventée de toute pièce, allait porter l’investissement à 1,8 milliards de dollars US.

En outre, le montage financier de ce projet a été pris en charge par la BNA, qui avait reçu comme instruction, l’octroi d’un crédit de 1,3 milliards de dollars. Les  initiés du secteurs savent que la banque de Sonatrach est sans conteste, le BEA. Alors pourquoi la BNA. Tout simplement parce que son P-dg, Abboud Achour ne sait jamais dire non à Ouyahia et Ould Kaddour (d’où d’ailleurs ses déboires avec la justice).

En fait, selon le schéma directeur de cette opération, Total n’allait investir que la modique somme de 250 millions de dollars et tout le reste du budget allait être fourni par la partie algérienne, en capitaux propres et en crédits. Total n’aurait trouvé nulle part ailleurs, un paradis pareil.

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Tout cela a été imaginé et mis en place pour gagner la sympathie de la France. La notion de droit du  peuple n’avait aucune place dans l’esprit de nos responsables qui jouissaient en bradant les richesses du pays.

Toutefois, il est juste et surtout utile de rappeler que Ould Kaddour et Ouyahia n’étaient pas seuls sur cette démarche. L’un des acteurs majeurs du montage de cette opération avec total, s’appelle Toufik Hakkar qui occupait le poste de directeur exécutif auprès de Sonatrach.

Comme si de rien n’était, Hakkar est aujourd’hui à la tête de Sonatrach. Il se réjouit d’une image qu’il se fait de lui-même, flamboyant de patriotisme et d’abnégation pour le bien du pays…

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