Au quatrième jour de l’attaque sans précédent lancée par le Hamas, la bande de Ghaza est
complètement assiégée et fait face à une riposte aveugle. Tsahal, l’armée de l’occupant, compare le
«Déluge al-Aqsa» au 11 septembre des Etats-Unis. La colère monte et les Israéliens appellent à une
riposte sans merci pour venger le désastre subi.
Après le déluge, l’enfer
La réponse des colons sionistes à l’offensive massive des groupes armés de la résistance
palestinienne du mouvement Hamas se renforce. Sur le terrain, la promesse du Premier ministre de
l’entité sioniste semble bien tenue. L’agence palestinienne de presse Wafa a indiqué que les forces
d’occupation sionistes ont poursuivi pendant la nuit de lundi à mardi le massacre de civils
palestiniens assiégés, avec des familles entières ensevelies sous les décombres de leurs maisons
détruites par les bombardements aveugles en cours. Lors de sa déclaration de guerre contre les
combattants du Hamas, Benjamin Netanyahou a promis l’enfer. «Ce que le Hamas va vivre sera
difficile et terrible (…), nous allons changer le Moyen-Orient», a-t-il menacé dimanche à l’issue de la
première réunion de son gouvernement en réponse à l’attaque du «Déluge d’al-Aqsa». Depuis,
Tsahal multiplie les bombardements, les attaques impitoyables contre les combattants du Hamas,
alors que toute la bande de Ghaza est assiégée. «Entre samedi et lundi matin, plus de 1200 cibles ont
été touchées par des avions israéliens dans la bande de Ghaza, notamment des sites de stockage et
de fabrication d’armes, des centres de commandement et de contrôle, et bien plus encore», affirme
l’armée israélienne, indiquant : «Aujourd’hui, (lundi, ndlr), nous avons doublé ce chiffre».
Vengeance aveugle
Sur le terrain, les combats se sont poursuivis lundi et mardi. Et une fois de plus, les civils sont les
victimes directes de ce conflit qui dure depuis des décennies. Le bilan provisoire des morts ne cesse
de s’alourdir : plus de 1000 Israéliens et 704 Palestiniens ont été tués. Il y a des milliers de blessés et
plus d’une centaine de citoyens et de soldats israéliens sont retenus en otage. Lundi soir, après le
tour de vis israélien, le Hamas a menacé de tuer les otages israéliens un à un à chaque fois qu’un
bombardement visait un centre d’habitation et qu’il diffuserait les images de chaque exécution. Du
côté du Hamas, les roquettes des brigades Al-Kassem continuent de semer la panique dans les villes
israéliennes. Des scènes inimaginables encore il y a quelques jours ont été filmées, comme ces
Israéliens à terre dans le métro, les gares pendant les alertes et à l’aéroport Ben Gourion, où un vent
de panique générale s’est emparé des passagers désemparés suite à l’annulation de pas moins de
500 vols par les compagnies qui desservent Tel-Aviv. Par ailleurs, la tension n’a pas tardé à monter à
la frontière Nord avec le Liban, où les milices du Hezbollah circulent librement. Les Brigades al-Qods,
la branche militaire du Jihad islamique, «revendiquent la responsabilité de l’opération lancée
dimanche à la frontière du Sud Liban». Le Hamas aurait aussi tiré plus de 40 000 roquettes,
submergeant les défenses israéliennes et transperçant le réputé Dôme de fer. Des tirs dont certains
ont même affecté ledit aéroport. Lundi, l’armée israélienne affirme avoir tué sept hommes armés qui
ont tenté de pénétrer sur le territoire. Les médias confirment avoir constaté, images à l’appui, des
explosions dans le sud-ouest du Liban.
Ghaza assiégée
L’armée israélienne a ordonné lundi le «siège complet» de la bande de Ghaza contrôlée par le
Hamas, au troisième jour de l’offensive surprise lancée samedi par la résistance islamiste
palestinienne. Au troisième jour de l’attaque, la bande de Ghaza est complètement assiégée. La
situation des civils dans cette petite enclave est catastrophique. Les hôpitaux sont pleins et les
morgues saturées. Le porte-parole du ministère de la Santé de Ghaza explique que «malgré la
détresse des Palestiniens, les Israéliens ont décidé de couper l’électricité et l’eau et d’empêcher tous
les approvisionnements en carburant et en alimentation à la bande de Ghaza. L’ONU affirme que des
dizaines de milliers de personnes, plus de 137 000, ont été déplacées dans la bande de Ghaza et que
beaucoup d’entre elles se sont réfugiées dans 83 écoles gérées par l’organisation mondiale
UNRUWA. Mais même celles-ci ne sont pas à l’abri. Les chiffres des personnes déplacées sont
susceptibles d’augmenter avec la poursuite des violents bombardements et des frappes aériennes
sur les villes de l’enclave palestinienne menées sans interruption par l’armée d’occupation sioniste.
L’une d’entre elles abritant plus de 225 personnes a été directement touchée par des tirs provenant
des régions bordant Ghaza à l’Est, faisant des morts parmi les enfants. Réagissant au siège total
imposé à Ghaza, sous blocus depuis une décennie au moins, l’ONU a rappelé mardi que «le siège est
interdit par le droit international humanitaire». «L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie
des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international
humanitaire», a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un
communiqué. L’UNRWA a appelé à la protection des Palestiniens à tout moment, soulignant la
nécessité d’épargner les écoles et autres infrastructures, y compris celles abritant des familles
déplacées à la suite des violents bombardements de l’armée sioniste par air, par mer et par terre
depuis samedi. Tsahal a averti l’Egypte de représailles contre tout convoi acheminant de l’aide
humanitaire via le passage de Rafah, sous peine d’être bombardée. La menace, proférée hier mardi,
survient quelques heures seulement avant le bombardement de cette passerelle entre Ghaza et
l’Egypte.
S.B.