Saïda Neghza et deux autres candidats sous le coup d’accusations de fraude

Les trois prétendants sont placés sous contrôle judiciaire en attendant la suite de l'enquête

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L’élection présidentielle de septembre 2024 en Algérie est marquée par une série de controverses sans précédent. Trois candidats, saïdaNeghza, Belkacem Sahli, et Abdelhakim Hamadi, se sont retrouvés sous les feux des projecteurs après que leurs candidatures ont été rejetées par la cour constitutionnelle. Selon un arrêt de la cours constitutionnel.

A l’origine de cette décision, des accusations graves de fraude électorale et de corruption ont secoué la scène politique nationale. La décision de la cour constitutionnelle est le résultat d’une enquête approfondie menée par les autorités judiciaires. Le 31 juillet, les dossiers de candidature des trois prétendants ont été examinés par l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Sur les 16 dossiers reçus par l’ANIE, seuls trois ont été retenus, écartant ainsi Neghza, Sahli et Hamadi.
Les candidats avaient déposé des dossiers contenant des parrainages d’élus, conditions indispensable pour participer à l’élection. Cependant, un nombre important de ces parrainages a été rejeté par l’ANIE en raison de la duplication des signatures, une pratique interdite par la loi électorale.


Les candidats devaient présenter un minimum de 600 signatures d’élus locaux répartis sur au moins 25 wilayas pour être éligibles. Cependant, des irrégularités majeures ont été relevées dans plusieurs dossiers.


Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), avait soumis 635 parrainages d’élus, dont 96 ont été rejetés parce qu’ils avaient également été retrouvés dans les dossiers d’autres candidats.  Abdelhakim Hamadi, directeur d’un laboratoire de produits vétérinaires, avait déposé 807 formulaires de souscription, dont 388 ont été rejetés pour des raisons similaires. Saïda Neghza, présidente de la confédération générale des entreprises algérienne (CGEA), a vu son dossier rejeté malgré 665 parrainages soumis, car 168 signatures étaient dupliquées, signées par des élus pour d’autres candidats. Selon des sources proches de l’enquête, Neghza aurait utilisé son influence pour obtenir des soutiens politiques, offrant en contrepartie des avantages économiques à plusieurs élus locaux. Les accusations portées contre elle incluent « l’abus d’influence » et « l’octroi d’avantages indus », des délits qui, s’ils sont confirmés, pourraient ternir son image dans le milieu des affaires. 


Selon le procureur de la république près du pôle judiciaire national économique et financier de Sidi M’Hamed, une enquête a révélé l’existence d’un réseau d’achat de signatures d’élus en échange de parrainages.


Plus de 50 élus locaux ont été interrogés, la plupart ayant avoué avoir reçu des sommes d’argent allant de 20 000 à 30 000 dinars pour signer des formulaires en faveur de certains candidats. Cette pratique a conduit à la mise sous contrôle judiciaire des trois principaux candidats concernés par ces accusations : Saïda Neghza, Belkacem Sahli, et Abdelhakim Hamadi.


Le ministère public avait demandé leur mise en détention provisoire, estimant que la gravité des faits justifiait cette mesure. Cependant, le juge d’instruction a opté pour le contrôle judiciaire, une décision confirmée le 13 août par la chambre d’accusation du conseil judiciaire d’Alger.


Les trois candidats exclus continuent de clamer leur innocence, soutenant que le système mis en place par l’ANIE pour éviter les duplications de signatures a échoué. Malgré cela, leurs recours ont été rejetés, et ils devront répondre de leurs actes devant la justice.

Sonia.H