Saïd Tafils, expert économique et auditeur international, à e-Bourse : « Voilà pourquoi l’Algérie doit tabler sur un tissu de PME-PMI épais »

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Expert international en économie, auditeur qui a roulé sa bosse en Afrique, en Europe et en Asie, bardé de diplômes et de références, Saïd Taflis est aujourd’hui ce qu’on appelle un networker, consultant et accompagnateur d’entreprise.

Il a fait partie, il y a quelques semaines, du panel d’experts algériens qui a rencontré des délégués de l’Union européenne à Ghardaïa, une rencontre de sensibilisation autour du Programme d’appui à la diversification industrielle et à l’amélioration du climat des affaires dit «PADICA».

Pour Taflis, « des pays comme la Chine, mais aussi le Japon et les pays asiatiques, sont en train de réussir économiquement parce que le tissu industriel constitué par les petites et moyennes entreprises est dense et très varié, ce qui permet une suffisance domestique et une pléthore de production destiné à l’exportation ; et c’est de la sorte que ces pays sortent la tête de l’eau et envahissent les autres pays, y compris les pays d’Europe ».

Concernant la récente rencontre en Algérie, avec les experts de l’Union européenne, elle avait pour objectifs, nous dit-il, notamment, « de débattre des principaux axes de ce programme, les différentes modalités y afférentes, et d’apporter des réponses précises et concrètes aux diverses questions des industriels, jeunes entrepreneurs et porteurs de projets ». Cofinancée par Alger et l’UE, l’objectif en était de booster l’entreprise algérienne en général, et de manière plus ciblée les petites et moyennes entreprises ».

Comment procéder ? Par quoi commencer et sur quoi miser en premier ? Telles sont les questions qui constituent une rampe de lancement, et de ce fait, doivent être mûrement réfléchies. Pour l’expert Taflis, « il y a eu un diagnostic général du tissu industriel économique à faire comme il y a plusieurs actions de formation et de sensibilisation à entreprendre afin de mettre sur les bons rails ces PME-PMI ».

   Il est impératif, dit-il que « les PME-PMI doivent devenir la charpente de toute économie ». Cependant, pour l’Algérie, « on a recensé 1,3 millions de PME algériennes, avec 98% environ de très petites entreprises dont l’effectif est de moins 10 ». Est-ce suffisant ? Non, loin s’en faut, car « ce chiffre demeure proportionnellement chétif par rapport à la réalité économique du pays, aux objectifs de l’Etat en termes de croissance du produit intérieur brut, de modernisation des entreprises et en matière de certification par rapport aux standards internationaux ».

De ce fait, Taflis propose « un sursaut de la part des entreprises, parce que l’urgence commande qu’il y ait un besoin du développement du produit national tant sur le plan quantitatif que qualitatif ; et bien sûr, il faut penser à également l’exportation de ces produits pour la rentabilité de l’investissement ».

F.O.