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Réunion du Parlement espagnol jeudi pour former un nouveau gouvernement

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Réunion du Parlement espagnol jeudi pour former un nouveau gouvernement

Un pacte entre Sánchez et Feijóo est-il possible ?

Les partis politiques espagnols se penchent toujours sur les négociations en perspective de lasession de la Constitution, la réunion du Parlement de jeudi prochain, avec la possibilité que les groupes nationalistes soient représentés dans l’organe de contrôle du Congrès et puissent même le présider.

Le roi d’Espagne Felipe VI rencontrera ensuite les chefs de partis pour déterminer quel candidat pourrait gagner le soutien des députés pour devenir le prochain Premier ministre.

Le candidat choisi par le roi participerait à un débat d’investiture, suivi d’un vote qui requiert une majorité absolue de 176 des 350 sièges de la Chambre basse espagnole. 

Si le candidat n’atteint pas les 176 sièges – ce qui est susceptible d’être le cas -, un deuxième vote aura lieu 48 heures plus tard, au cours duquel une majorité simple – plus de voix pour que contre – suffira.

Si cela ne se produit pas, les députés ont deux mois pour nommer un Premier ministre. 

Lorsque ces deux mois seront écoulés, le Parlement sera dissous et de nouvelles élections seront convoquées pour la fin de l’année.

Sorti vainqueur des élections générales de 23 juillet dernier, le leader du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, a vite revendiqué son droit de gouverner à travers une alliance avec la formation de l’extrême droite Vox.

Mais ses 136 sièges – 137 en comptant le vote des Espagnols expatriés – n’ont pas suffi. Ni en ajoutant les 33 de Vox. 

Et depuis, le PP a redoublé d’efforts en vue de tisser une alliance plus large avec d’autres partis minoritaires, seule option pour Feijóo d’obtenir la majorité requise pour composer un Exécutif.

Ces consultations ont touché toutes les tendances, y compris les formations qui ne partagent pas l’idéologie et les idéaux des conservateurs : Feijóo est allé même à demander une rencontre avec Pedro Sánchez, son rival principal, pour le convaincre afin que son parti, le PSOE, ne s’oppose pas à sa candidature au Parlement – chose peu probable -, et entamé des pourparlers avec Junt, le parti du séparatiste catalan Carl Puigdemont.

Le PP cherche à obtenir le consensus politique le plus large pour l’investiture de Feijóo lors de la réunion du Parlement de ce jeudi.

Le premier parti à être officiellement contacté en vue d’un accord par les responsables du PP est le Parti nationaliste basque (PNV), mais les pourparlers se sont avérés sans issue, après que la formation basque se soit opposée à toute alliance au gouvernement avec Vox.

Son rival acharné, le PSOE, du Premier ministre sortant Sánchez, ne fait pas mieux, ce qui a fait suggérer à certains responsables du PP de proposer l’idée que le PSOE s’abstienne pour faciliter l’investiture du Feijóo.

Ce dernier a ensuite lancé un appel aux socialistes pour tenter de parvenir à un pacte entre les deux «partis dominants», mais Sánchez ne semble pas digérer les critiques acerbes que lui avait adressées Feijóo pendant la campagne électorale, en affirmant lors d’une conférence de presse qu’il voterait contre le PP.

Pour rappel, le 30 juillet, Núñez Feijóo a envoyé une lettre à Sánchez, dans laquelle, après s’être présenté comme le «vainqueur des élections générales», il a demandé un rendez-vous urgent pour se rencontrer. 

Le but de la rencontre, indique-t-il dans la lettre, était «d’établir un dialogue responsable au profit de la stabilité politique et institutionnelle de l’Espagne», pour assurer «la meilleure gouvernabilité». 

La réponse du chef du PSOE est arrivée quelques heures plus tard, également sous forme de lettre. 

Dans ce document, Sánchez a appelé le président du PP à attendre après la session de la Constitution au Parlement et à ce que le roi désigne un candidat à la présidence du gouvernement pour tenir une réunion avec lui.

Depuis, les apparitions de Feijóo ont été comptées et il a laissé la responsabilité des sorties médiatiques aux autres membres de sa direction. 

Ceux qui ont monopolisé l’attention ont été le coordinateur général, Elías Bendodo, et le secrétaire général, Cuca Gamarra, qui se sont vantés de ne pas être partis «en vacances», dans une allusion à peine voilée à Sánchez, qui a pris une pause estivale à Marrakech (Maroc) et a reporté les négociations pour son investiture après le 17 août, date à laquelle le Parlement est constitué.

Une étape importante sur le chemin des pourparlers s’est produite le 28 juillet, lorsque le PP a remporté un siège du PSOE à Madrid par un vote externe. 

Ce manque de députés fait que Sánchez a besoin du oui de Junts et pas seulement de son abstention. 

Dans ce scénario, Feijóo a pris 171 sièges pour acquis, ajoutant aux siens 33 de Vox et UPN. La députée de la Coalition des îles Canaries, Cristina Valido, avec qui Feijóo avait entretenu des contacts téléphoniques occasionnels, est devenue un élément-clé, car si le PSOE obtenait son vote favorable, il reviendrait à la situation antérieure : n’exiger que l’abstention de Puigdemont.

C’est à ce moment-là que le PP a commencé à hésiter sur la possibilité d’engager un dialogue avec Junts, puisque Sánchez avait perdu le pouvoir de négociation avec les séparatistes catalans après les résultats du vote des expatriés.

Le premier à s’engager dans ce dialogue possible a été le sous-secrétaire à la politique locale du PP, Pedro Rollán, un jour après le décompte des voix des expatriés, lorsqu’il affirma que les populaires étaient disposés à «parler» avec la formation de Puigdemont «au sein de la Constitution». 

Une position qui a été endossée quelques heures plus tard par des responsables de la direction du PP.

Hamid Mecheri