Réunion des six chefs historiques

L'appel du 1er Novembre, premier acte d'un long combat libérateur

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La réunion des six figures historiques à Alger, il y a 70 ans, cet évènement a marqué un tournant essentiel qui a ouvert la voie à la glorieuse révolution du 1er novembre 1954.

Mohamed Bouadiaf, Larbi Ben M’hidi, Mustapha Benboulaid, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat, ces six leaders venus de différentes régions du pays, se sont rassemblés en toute discrétion le 23 octobre 1954. Leur rencontre s’est tenue chez le moudjahid Mourad Boukechoura à Rais Hamidou (Alger). Ils ont élaboré les contours de la guerre de libération, ancrant ainsi les principes de la lutte du peuple algérien dans l’histoire et affirmant l’importance de l’unité pour atteindre l’objectif suprême qui est la libération du joug colonial dans le but de retrouver l’indépendance. La détermination des six chefs historiques a donné lieu au déclenchement de la guerre contre le colonialisme français sous un slogan unifié « Par le peuple et pour le peuple » et sous la direction du Front de libération nationale (FLN), voulant ainsi que cette guerre soit une révolution populaire sans dirigeant ni commandement individuel ni leadership partisan. Des historiens ont évoqué les circonstances de la tenue de cette réunion marquée par une discrétion sans précédent avec, pour ordre du jour, la fixation de la date du déclenchement de la guerre de libération. D’ailleurs, la délégation extérieure de la révolution algérienne au Caire n’a été informée de cette date ni de la Déclaration du Premier Novembre qu’à la veille du déclenchement de la guerre, après le déplacement de Boudiaf en Egypte pour en informer Ahmed Ben Bella, Hocine Ait Ahmed et Mohamed Khider.  La plupart des historiens affirment que l’élaboration de la Déclaration du Premier Novembre s’est faite avec la participation de tous et les discussions entre les six chefs n’ont jamais été divulguées au vu du caractère confidentiel de cet évènement historique important. Parmi les résultats issus de cette réunion historique, la définition de la date et du mot d’ordre du déclenchement de la révolution à travers tout le territoire national outre la mise en place d’une carte militaire pour les sites de déploiement des forces françaises et l’adoption de la décentralisation dans la gestion de la révolution en accordant à toutes les région la liberté de gestion en fonction des spécificités de chaque région tout en accordant la priorité à l’intérieur sur l’extérieur. Ils ont également convenu de la répartition de l’Algérie en six régions dirigées par, Mostefa Benboulaïd (1ère région – Aurès), Didouche Mourad (2ème région – Nord Constantinois), Krim Belkacem (3ème région – Kabylie), Rabah Bitat (4ème région – Centre) et Larbi Ben M’hidi (5e région – Ouest). Ensuite, Mohamed Boudiaf rejoint le Caire en vue de prendre attache avec les membres de la délégation extérieure pour les informer des décisions prises et la diffusion de la Déclaration du 1er novembre sur les ondes de « Sawt El Arab ». Parmi les décisions prises lors de la réunion figure également, l’attribution d’une appellation à la nouvelle organisation qui remplacera le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) à savoir, le Front de libération nationale (FLN) auquel il faut adhérer à titre individuel et non partisan. Ils ont convenu également d’appeler l’organe militaire du FLN « Armée de libération nationale » (ALN). Bien avant, le Groupe historique des 22 avaient tenu le 24 juin 1954 une réunion au domicile du militant Ilyes Deriche  à El Madania (Alger) sous la présidence de Mostefa Benboulaïd, un tournant crucial dans le processus de préparation de la révolution nationale.

Lilia.S