Depuis Nairobi où se déroulent les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), le ministre des Finances et gouverneur de la BAD pour l’Algérie, Laaziz Faid a appelé à l’adoption des mécanismes innovants permettant d’attirer davantage de capitaux privés afin de libérer l’énorme potentiel du continent africain. Lors du dialogue des gouverneurs, M. Faïd a déclaré que les pays africains doivent développer de nouveaux mécanismes pour exploiter les capitaux privés et cela nécessite la mise en place de mécanismes financiers et de garanties afin d’encourager les investissements privés, surtout dans les secteurs à haut risque. Il a révélé, dans ce sens, l’importance des besoins financiers de l’Afrique face aux défis complexes auxquels sont confrontés les pays du continent dans le contexte du changement climatique, de la pauvreté et du manque de diversification économique, en précisant que malgré les efforts déployés, les investisseurs hésitent en raison des risques potentiels en Afrique considérée sous le prisme des risques plutôt que des opportunités. Dans le même sillage, il a souligné que pour inverser la situation, les pays africains doivent adopter plusieurs mesures, à savoir l’amélioration du climat des affaires, la facilitation des démarches administratives, la lutte contre la corruption, le renforcement de la sécurité juridique, la protection des investisseurs, et enfin le développement des systèmes fiscaux stimulants. Les pays du continent sont également tenus d’améliorer leurs opportunités d’investissement, échanger des expériences réussies et encourager l’accès à la technologie et à l’innovation, selon M. Faid. Evoquant le rôle de la BAD dans ce processus, le ministre algérien a estimé que les défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui imposent une adaptation stratégique dont la BAD devrait se positionner comme un acteur-clé de la transformation économique de l’Afrique, pour une meilleure promotion de la croissance inclusive et durable, notamment à travers le développement d’un secteur privé plus solide. Pour une stimulation de la croissance économique, le ministre des Finances a fait savoir qu’il est impératif d’investir davantage dans les infrastructures et créer un environnement propice à la promotion du partenariat public-privé, en favorisant les collaborations entre les deux secteurs pour la conception et la mise en œuvre de projets de développement. Et d’ajouter : «Les pays du continent doivent également mieux promouvoir leurs opportunités d’investissement, partager les expériences réussies et encourager l’accès aux technologies et à l’innovation». Enfin, il convient de rappeler que les Assemblées annuelles de la BAD ont rassemblé plus de 3000 délégués venant des différents pays africains pour débattre de la réforme de l’architecture financière mondiale comme une nécessité pour accélérer la transformation économique en Afrique. Cet événement se déroule du 28 au 31 du mois en cours dans la capitale du Kenya.
R.E