Le président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil, a souligné l’importance cruciale des fermes pilotes dans la revitalisation du secteur agricole, l’une des priorités du programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, comme l’a rapporté un communiqué du Conseil vendredi. Lors de l’ouverture de la séance d’audition du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Youcef Cherfa, par la Commission de l’agriculture et du développement rural, axée sur «Le cadre juridique des fermes pilotes et des coopératives agricoles et leur rôle dans la concrétisation de la nouvelle orientation agricole», M. Goudjil a mis en exergue le rôle central des fermes pilotes, en particulier des coopératives agricoles. Il a déclaré que ces entités jouent un rôle essentiel pour rompre avec la dépendance extérieure et renforcer l’indépendance politique par l’indépendance économique, notamment en réalisant l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, piliers de la nouvelle Algérie. M. Goudjil a également rappelé avoir discuté de cette question avec le ministre du secteur et l’Union nationale des paysans algériens (UNPA). Il a souligné que «le produit agricole suit un long parcours avant d’atteindre le consommateur, passant par plusieurs étapes et intermédiaires. D’où l’idée de créer des coopératives pour raccourcir ce processus et permettre aux agriculteurs de s’organiser afin de commercialiser leurs produits directement au consommateur». Il a insisté sur «l’importance de promouvoir la création de coopératives pour toutes les filières agricoles stratégiques, telles que le lait, les céréales, et autres, ce qui contribuera à réguler le marché, à réduire les prix et à garantir la disponibilité des produits pour satisfaire les besoins des consommateurs». Il a également appelé à «s’inspirer des expériences des pays développés en matière d’agriculture, notamment en ce qui concerne la création et le développement des coopératives agricoles». Cette séance, organisée conformément aux dispositions de l’article 157 de la Constitution, a été présidée par le président de la Commission, Ahmed Beda.
Restructuration du groupe GVAPRO
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a annoncé, jeudi à Alger, la restructuration du Groupe de valorisation des produits agricoles (GVAPRO) en une Entreprise publique économique par actions, visant à développer les cultures agricoles stratégiques. M. Cherfa a précisé que cette initiative s’inscrit dans les nouvelles orientations du secteur agricole, conformément aux instructions du président de la République, lors de la réunion du Conseil des ministres du 18 février 2024. Cette nouvelle entreprise aura pour mission de développer des cultures stratégiques, telles que les légumineuses, les graines oléagineuses, notamment le tournesol, ainsi que des arbres résistants comme l’arganier et le pistachier. Elle sera également responsable de la multiplication des semences. Au total, 174 unités de production agricole, couvrant plus de 114 000 hectares de terres cultivables, seront rattachées à cette entreprise. Quatre sociétés seront créées pour gérer quatre filières spécifiques. L’EPE-SPA SODELSEC sera chargée de la filière des légumineuses, avec une superficie de plus de 38 500 hectares dédiée à des cultures telles que les lentilles et les pois chiches. Pour sa part, l’EPE-SPA SODEOL prendra en charge la filière des graines oléagineuses, avec plus de 33 300 hectares pour la culture de plantes oléifères, incluant la production de graines de tournesol. La filière des arbres résistants sera gérée par l’EPE-SPA SODEAR, avec 2925 hectares destinés à la plantation d’arganiers et 1400 hectares aux pistachiers. La société EPE-SPA SODESEM se chargera de l’intensification des semences sur une superficie de 21 000 hectares. Un plan d’action triennal a été élaboré pour atteindre les objectifs fixés, en vue de développer les cultures stratégiques au sein des unités de production agricole. M. Cherfa a indiqué que ce plan inclut un programme d’investissement portant sur la mobilisation des ressources hydriques, l’acquisition de matériel agricole, d’intrants et de plants d’arbres résistants afin de concrétiser cette nouvelle vision agricole. «A travers cette nouvelle vision, le secteur tend à reconsidérer les potentialités agricoles de l’Algérie, en s’appuyant sur le plan des cultures stratégiques et la création d’unités de production agricole», a conclu le ministre.
Les unités de production agricole remplaceront les fermes pilotes
M. Cherfa a annoncé la restructuration des fermes pilotes en unités de production agricole appartenant à l’Etat, spécialisées dans la production et le développement de filières stratégiques telles que les légumineuses, l’intensification des semences, les graines oléagineuses et les arbres résistants. Cette transformation s’inscrit dans la mise en œuvre des décisions de la 183e session du Conseil des participations de l’Etat (CPE) tenue le 6 mars 2024. Le ministre a affirmé que la création des unités de production agricole constitue «un cadre approprié» pour appliquer la nouvelle stratégie, avec une définition précise de leurs spécialisations dans les filières agricoles stratégiques. Cette approche permet également de maintenir les activités agricoles dans ces espaces, préservant ainsi leur vocation agricole initiale. Elle contribue au développement de la production nationale, à la réduction des importations et au renforcement de la sécurité alimentaire, a ajouté le ministre. Les coopératives agricoles, créées en 1967, visent à faciliter les opérations de production, de transformation, d’achat et de vente, à réduire les coûts et à vendre certains produits et services au profit de leurs membres. Elles permettent d’assurer les missions des entrepreneurs ou des intermédiaires grâce à la coopération entre les membres. Le ministère de l’Agriculture recense 861 coopératives agricoles à l’échelle nationale, dont 148 spécialisées dans la production animale, 55 dans la production végétale, notamment des céréales, et 658 dans d’autres filières et activités agricoles et rurales, incluant la femme rurale, les foggaras et l’irrigation.
Sonia H.