Renégociation de l’Accord d’association Algérie-UE

«L'Algérie produit et exporte une grande variété de produits manufacturés»

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Le président Tebboune ne compte pas faire de la question de la révision de l’Accord d’association, une source de tensions entre l’Algérie et l’Union européenne. Cette révision est certes nécessaire, mais elle va être menée «avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit. Nous entretenons des relations normales avec les Etats, y compris la France» a-t-il précisé qui veut que l’Accord d’association Algérie-Union européenne ait de plus grandes implications pour l’Algérie et le peuple algérien. En fait, le Chef de l’Etat veut que cet accord permette à l’Algérie d’exporter plus de produits fabriqués localement et qui n’étaient pas disponibles à l’époque de la signature de l’accord. «L’Accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui» a affirmé le président Tebboune. Il a ajouté : «A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importons des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation» et d’estimer que «la donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres». Aujourd’hui, l’Algérie produit 15 millions d’unités par an tous types confondus, un énorme volume qui la place désormais parmi les pays les mieux développés. A titre d’exemple, la Turquie en produit 28 millions par an. Les entreprises algériennes spécialisées dans la fabrication de téléviseurs sont arrivées à produire localement les cartes mères, un composant électronique, une technologie aujourd’hui à la portée des entreprises nationales. Cette prouesse technique permet ainsi une intégration de plus de 80% dans la fabrication de téléviseurs. C’est ce qu’impliquerait pour l’Algérie la révision de cet accord d’association, la hausse des exportations et de préférence les ramener au niveau des importations effectuées depuis l’Union européenne. Surtout que l’esprit même de cet accord est le libre-échange censé caractériser les relations économiques entre les deux parties. « Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit», précise encore Tebboune, non sans rappeler que les Etats membres de l’UE «veulent entretenir de bonnes relations économiques avec l’Algérie et ne s’opposent pas à une révision de l’accord». L’Algérie et l’Union européenne s’apprêtent à renégocier un accord d’association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Les consultations techniques qui débuteront dans les prochaines semaines visent à résoudre les problèmes qui ont entravé le développement des relations commerciales entre les deux parties. Depuis 2021, des restrictions commerciales imposées par l’Algérie ont suscité des tensions avec certains pays européens. Pour remédier à cette situation, des consultations techniques sont prévues dans les prochaines semaines. Diego Mellado, nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie, a souligné l’importance de ces discussions pour établir un climat de coopération. L’un des principaux motifs de cette révision réside dans les déséquilibres commerciaux persistants. Le nouvel ambassadeur Mellado a annoncé que la Commission européenne s’engageait à «relancer le dialogue afin de trouver des solutions aux restrictions algériennes». Ces consultations se tiendront à Alger et visent à clarifier les attentes de l’UE tout en prenant en compte les préoccupations algériennes. La révision de l’accord offre une occasion de diversifier les exportations algériennes et de stimuler la production locale. Du côté algérien, l’objectif est de tirer pleinement parti des opportunités offertes par le marché européen. Les deux parties devront trouver un équilibre entre leurs intérêts respectifs.

S.F