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mardi, mars 25, 2025

Rencontre Gouvernement-walis : De véritables pouvoirs donnés aux walis pour developer leurs territoires

Dans la continuité de sa feuille de route visant à donner un rôle majeur aux walis dans la mise en œuvre des politiques publiques, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé jeudi dernier l’ouverture des travaux de la cinquième réunion périodique Gouvernement – walis.
Lors de cette rencontre qui se veut une occasion pour évaluer l’action et bilan des premiers magistrats des wilayas, le chef de l’État a abordé la place qui sera accordée à ces derniers dans la concrétisation des recommandations et directives de l’Exécutif face aux nombreux enjeux dans leurs territoires : chercher la performance et l’efficacité dans le développement local, création de l’emploi et amélioration de quotidien des citoyens.
Organisée sous le thème « Développement local : évaluation et perspectives », au premier rang des dossiers les plus importants de cette rencontre Gouvernement- walis figurent le développement local et l’expansion des investissements dans les Hauts-plateaux et le Grand Sud, ainsi que la numérisation de l’administration, afin d’atteindre une plus grande décentralisation dans la prise en charge des préoccupations des citoyens et la lutte contre la bureaucratie.
Un rythme accéléré
À la lumière de l’élargissement des pouvoirs des walis en tant que véritables représentants de l’État dans leurs territoires, le président Tebboune a donné des instructions pour accélérer le rythme des réalisations afin de passer en un temps record au stade du changement radical et gagner les multiples paris économiques et sociaux.
L’objectif ultime est de rendre visible et concret l’Algérie nouvelle et étendre la relance économique et le développement au point le plus éloigné du pays.
Les coulisses de la rencontre
Dans les coulisses de cette rencontre de haut niveau, les walis des différentes wilayas de la République, dont ceux du Sud du pays, étaient présents.
Toutefois, on pouvait noter l’absence de wali de Béjaïa, qui serait due à des soucis de santé.
Par rapport aux précédentes rencontres, un climat de sérénité et de confiance a marqué les esprits des walis, d’où un sentiment général d’avoir la pleine protection politique dans la gestion des affaires de leurs territoires respectifs.
Ils ont beaucoup apprécié les garanties et assurances données par les Hautes autorités du pays pour accomplir leur mission et faire prouve de meilleures performances dans les jours à venir.
Plusieurs walis sont intervenus lors des travaux de cette rencontre.
Le walis de Souk Ahras s’est distingué par une bonne élocution et une maîtrise de l’art de communication et de manier les chiffres pour exposer le bilan de sa wilaya et évoquer les carences qui entravent encore son développement.
Membre du gouvernement le plus actif et le plus sollicité lors de cette rencontre, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi a échangé longtemps avec une grande partie des walis, alternant successivement des têtes à têtes et des entretiens en aparté avec plusieurs d’entre eux en marge des travaux, pour aborder d’éventuels lancements de projets dans leurs territoires ou répondre à des questions sur des aspects lié à son secteur.
Faisant montre d’un geste de solidarité, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a préféré prendre sa place jeudi dernier parmi les walis pendant la pause déjeuner, et non pas dans le carré réservé à ses collègues de l’Exécutif.
En véritable vedette lors de cette rencontre Gouvernement – walis, le wali de Tiaret, Ali Bouguerra, grâce à son présence remarquable sur les réseaux sociaux touchant tout le public de sa wilaya et même au-delà, y compris les jeunes, n’hésitant pas à se mettre en scène et créer le « buzz » lors de ses sorties de travail sur terrain ou en conférences de presse, a été facilement reconnu par les journalistes qui l’ont innondé de questions.
Avec sa maîtrise des codes des réseaux sociaux, ce wali a révolutionné la communication au niveau de son wilaya, n’ayant pas peur des commentaires de ses concitoyens.
Équation de développement local et de l’emploi
Après avoir remporté avec succès, en fin de cette année, le défi des zones d’ombre, le gouvernement est appelé dès à présent à s’attaquer avec plus de fermeté à la hausse des prix face aux conséquences de l’inflation, la revalorisation des salaires et rémunérations et la lutte contre le chômage des jeunes à travers la création d’emplois.
Ce dernier point demeure un défi majeur car, faut-il le rappeler, le président de la République a affirmé qu’il sera un paramètre principal dans l’évaluation et le contrôle de la performance des walis.
S’ajoute aussi un autre défi, non moins complexe, qui est celui de l’équilibre régional et la répartition de la richesse et des investissements dans les 58 wilayas de la République.
Le chef de l’État, en effet, n’a cessé de promettre d’apporter à chaque territoire sa part de développement en garantissant les mêmes chances à tous.
La décision de chef de l’État de tenir une nouvelle réunion du gouvernement et les walis, quelques mois seulement après la rencontre de même genre tenue en septembre dernier, traduit son souci de suivre en détail le processus de la réalisation des réformes, la concrétisation du changement, ainsi que la correction des carences constatées et subies par le citoyen.
La dernière réunion, tenue en septembre dernier, sous le slogan “Promotion de l’économie nationale et développement local”, a permis de passer en revue les principales réalisations socioéconomiques accomplies dans différentes wilayas du pays, à la lumière d’indicateurs positifs de l’économie nationale, grâce aux mesures prises sur plus d’un plan, notamment à travers la levée des obstacles administratifs à l’investissement, la mise à disposition du foncier, le soutien aux jeunes entrepreneurs, le contrôle de l’inflation, l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, le soutien au secteur agricole et la réduction des importations.
Lors de la précédente 4e édition de la rencontre Gouvernement-Walis dont le débat a porté sur trois principaux axes, à savoir le rôle du wali dans le développement économique local, le nouveau cadre juridique de promotion du climat d’investissement et la réforme de la finance et de la fiscalité locale, le Président Tebboune avait affirmé que l’ensemble des problèmes de développement dont souffraient les zones d’ombre à travers les wilayas du pays avaient été définitivement résolus, et souhaité que les problèmes restants soient réglés au plus tard début 2023.
A cette occasion, il a été procédé à l’évaluation de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route dont les contours ont été définis lors de la 3e édition de la rencontre tenue en septembre 2021 et sanctionnée par 182 recommandations, relatives à la réactivation de l’investissement et à l’adaptation des programmes de développement local, avec une réforme des modes de gestion des structures publiques locales.
Cette rencontre, placée sous le thème «Relance économique, équilibre régional, justice sociale», a été marquée par des décisions importantes pour soutenir le développement, avec des données et des chiffres encourageants pour une relance économique fondée sur des bases solides.
Le défi alors était de jetter les bases d’une transformation radicale de l’économie algérienne, en passant de mode rentier – dont les revenus sont tirés essentiellement par les exportations d’hydrocarbures – à un mode basé sur la diversification et l’orientation à l’exportation avec des facilités et incitations aux investisseurs et porteurs de projets.
C’était à l’époque les premières décisions et dispositions de président Tebboune dans l’application de son plan de relance économique, qui sonne la fracture définitive avec des années d’une gestion économique dominée par les hydrocarbures.
À coup de chiffres et d’un bilan très encourageant, Tebboune a commencé à débloquer un par un les verrous et contraintes qui se dressaient devant sa démarche : lutte contre la corruption, amendement et révision des lois entravant l’investissement et la libre initiative économique en s’engageant à protéger les responsables et gestionnaires intègres.
Rendre visible l’Algérie nouvelle
La deuxième rencontre Gouvernement – walis, qui a eu lieu en août 2020, était intervenue dans une conjoncture internationale marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 et son impact sur l’économie mondiale et les économies des pays.
L’accent a été mis sur la reprise de la bonne santé de l’économie nationale, l’assistance et le soutien de l’État aux entreprises en difficultés financières, l’accompagnement des travailleurs et salariés des secteurs qui ont été touchés par les restrictions sanitaires, et aussi l’évaluation des mesures liées au développement local dans les zones d’ombre et la numérisation qui s’est imposée comme un choix inéluctable durant l’épidémie face à la suspension des moyens de transport et la fermeture d’espaces commerciaux et lieux à forte densité de la population.
Organisée quelques mois après la première rencontre du gouvernement avec les walis, présidée par le Président Tebboune en février 2020, soit moins de deux mois après son investiture à la tête du pays, avec le slogan «Pour une Algérie nouvelle», cette rencontre a permis de débattre les fondements du nouveau mode de gouvernance selon une approche de développement durable et intégré pour l’amélioration du niveau de vie du citoyen.
Le défi de cette première réunion qui deviendra une tradition ensuite était en grande partie politique qu’économique, d’autant que le thème central était la restauration de la confiance entre l’État et le citoyen, une relation écorchée par des années de corruption et de promesses non tenues de l’ancien régime.
Dès l’entame de son mandat à la tête du pays, le président Tebboune s’est retrouvé confronté à de multiples défis (renouveler les institutions et instances du pays, mettre un terme à la Issaba et la traque des fonds détournés et transférer à l’étranger, en finir avec le tout import, érosion des réserves de changes, …).
Si certaines de ses 54 promesses (réformes du climat d’affaires, numérisation, éducation, finances et banques) ont été menées à bien, d’autres sont en chemin.
Hamid Mecheri

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