
L’Entreprise nationale de canalisations (ENAC, filiale de Sonatrach) a récemment lancé un avis d’appel d’offres exclusivement national ouvert pour l’acquisition de tubes spirales de diamètre 24 pouces. Ces tubes sont destinés au projet de réhabilitation de l’oléoduc Béjaïa 1 (ROB1 24″) reliant la station SP1 Bis Djamaa à la station SP3 M’sila.
L’oléoduc ROB1 est une infrastructure cruciale pour le transport du pétrole brut en Algérie. Dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la fiabilité et l’efficacité de son réseau de pipelines, l’ENAC a déjà entrepris la réhabilitation de l’oléoduc ROB1 de diamètre 22 pouces et 24 pouces sur une distance de 174 kilomètres, entre M’sila et Béjaïa.
Présentement, l’ENAC se concentre sur la prochaine phase de réhabilitation de l’oléoduc, qui s’étend de Djamaa à M’sila, sur une distance d’environ 304 kilomètres. Cette étape vise à renforcer la capacité et la durabilité de l’oléoduc ROB1 24″ afin de répondre aux besoins croissants du secteur énergétique en Algérie. L’appel d’offres lancé par l’ENAC concerne spécifiquement l’acquisition de tubes spirales de diamètre 24 pouces. Ces tubes seront utilisés pour la construction et le remplacement de sections de l’oléoduc existant, garantissant ainsi un transport sûr et efficace du pétrole brut sur l’ensemble du tronçon Djamaa-M’sila. En tant qu’appel d’offres exclusivement national ouvert, cette initiative vise à encourager la participation des entreprises nationales spécialisées dans la fabrication et la fourniture de tubes spirales de haute qualité conformes aux normes internationales. Deux entreprises algériennes sont concernées par ce projet : Alphapipe (publique, filiale du groupe Anabib) et la filiale algérienne de Tosyali. Auparavant, ces projets étaient ouverts à la concurrence internationale qui sauvaient en permanence des fournisseurs français du spectre de la fermeture. La réhabilitation de l’oléoduc Béjaïa 1 (ROB1 24″) entre Djamaa et M’sila revêt une importance stratégique pour le secteur énergétique algérien. En renforçant les infrastructures existantes, l’ENAC contribue à garantir une production et une distribution stables du pétrole brut, soutenant ainsi la croissance économique du pays.
Un pipeline lié à l’histoire d’un pays
L’oléoduc OB1/24 est le premier pipeline installé en Algérie par l’entreprise SOPEG, fondée en 1957 par la Compagnie française de pétrole (CFP) et la Société nationale de recherches et d’exploitation de pétrole en Algérie (SN REPAL). Mis en service en 1959, cet oléoduc relie le parc de stockage CDHL à HEH au Terminal marin de Béjaïa. Il s’agit d’un pipeline de 668 km de long et d’un diamètre de 24 pouces.
Au début, l’OB1 était équipé de trois stations de pompage : SP1/HEH, SP2/Biskra et SP3/M’sila, avec une capacité de 12,5 millions de tonnes par an (1800 m³/h). Peu après sa mise en service en 1959, afin d’augmenter sa capacité à 15 millions de tonnes par an (2200 m³/h), une quatrième station a été construite à Djamaa, située en aval de SP1 au kilomètre 190. Cette station, nommée SP1Bis Djamaa, a été inaugurée en 1961, car elle se trouvait en amont de SP2.
Vers 1969, en réponse à la demande croissante en pétrole, quatre stations intermédiaires, également appelées stations satellites (SPA, SPB, SPC et SPD), ont été mises en service pour porter la capacité de l’oléoduc à 17,8 millions de tonnes par an (2540 m³/h). Aujourd’hui, le transport du brut de l’OB1 est assuré par quatre stations principales (SP1, SP1Bis, SP2 et SP3) et quatre stations satellites (SPA, SPB, SPC et SPD). Le débit actuel de l’oléoduc varie de 700 m³/h à 1800 m³/h, mais peut atteindre jusqu’à 2000 m³/h selon les besoins du Terminal de Béjaïa. Cela a été rendu possible grâce à la mise en service des nouvelles stations SP1Bis, SP2 et SP3. Toutes ces stations, ainsi que le Terminal marin de Béjaïa, sont gérées par la Direction régionale de Béjaïa (DRGB), à l’exception de la station de départ SP1, qui relève de la responsabilité de la Direction régionale de Haoudh-El-Hamra (DRGH).
En 1974, le transport du condensat (C5+) a été ajouté à l’OB1. De plus, à partir de 1970, sur une distance de 131 km, un branchement de 16 pouces a été réalisé sur l’OB1, ainsi qu’une station de pompage (SBM), afin d’acheminer le brut vers la raffinerie de Sidi Arcine Alger (TRA). Auparavant, la raffinerie était alimentée par cabotage à partir de Béjaïa. Ce nouvel oléoduc a été appelé OG1 (premier oléoduc arrivant à Alger). La station SBM, étant la seule station de pompage de l’OG1, assure l’approvisionnement régulier de la raffinerie de Sidi Arcine en prélevant directement du flux de l’OB1 de 22 pouces. En cas de présence de colonne de condensat dans l’OB1 de 22 pouces, le prélèvement s’effectue à partir de deux réservoirs spécialement installés à cet effet à Béni Mansour.
En 2005, sur un tracé presque identique, ce pipeline a été entièrement remplacé par un nouveau pipeline de 20 pouces d’une longueur de 145 km. Depuis la mise en service de l’oléoduc NK1 reliant le Terminal de Skikda au Terminal de Béjaïa en 2009, l’OB1/24 transporte exclusivement du pétrole brut. Les quatre principales stations de pompage sur lesquelles il convient de se concentrer sont les suivantes :1. SP1Bis Djamaa, située dans la wilaya d’El Oued ; 2. SP2 El Outaya, située dans la wilaya de Biskra ; 3. SP3 Chef Lieu, située dans la wilaya de M’sila et 4. SBM Béni Mansour, située dans la wilaya de Béjaïa.
Yacine Merzougui