Le Directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural, Khaled Ben Mohammed, confirme que les résultats du recensement général de l’agriculture de 2023 permettront la mise en place d’une approche prospective pour éviter les fluctuations des prix des produits agricoles de large consommation. S’expriment sur les ondes de la chaîne 2 de la Radio nationale au sujet de l’instabilité des produits agricoles, ce responsable précise que «les résultats du recensement général de l’agriculture vont assouplir et stabiliser les prix des produits agricoles sur le marché national». D’après le même responsable, «les problèmes de commercialisation, les coûts élevés de transport et le manque de main-d’œuvre pour la collecte des récoltes sont derrière la perturbation des prix des produits agricoles durant la période actuelle». Avec un coût estimé de 789 millions de dinars, le même responsable précise que l’organisation du recensement général de l’agriculture arrive au bon moment pour mettre à jour les données du secteur, dont le dernier recensement remonte à 2001», a-t-il révélé. Le troisième recensement général de l’agriculture sera lancé au mois d’octobre prochain. «Cette importante opération qui va durer trois mois va permettre de se donner une visibilité sur la structure agraire, en faisant ressortir quelle est la répartition spatialede nos productions, quelle est la structure des animaux d’élevage et quelles sont les informations sur l’emploi». Cela va ainsi donner une cartographie agricole actualisée, qui tient compte notamment du potentiel agricole au niveau du Sud du pays.
L’opération se déroulera en deux phases
Ben Mohammed a également indiqué que ce recensement pourrait permettre de découvrir un certain nombre de secteurs émergents qui pourraient constituer un élément fondateur pour d’autres secteurs à l’avenir. Il est à noter que le recensement général de l’agriculture, qui comprend toutes les activités exercées par les investisseurs agricoles, sera réalisé en deux phases, la première permettant l’élaboration d’un fichier de référence à partir des données des services statistiques rattachés aux différentes directions des services agricoles. Pour ce qui est de la deuxième phase, des enquêtes seront menées pour compléter l’enquête de base, dans le but de mettre en évidence certaines opérations, notamment l’utilisation d’engrais, la mécanisation et l’élevage. Pour rappel, le troisième recensement général sera lancé en octobre prochain, ce qui nécessite la mobilisation de 11 000 personnes, dont 8000 enquêteurs sur le terrain, pour réaliser le recensement au niveau national, dans le cadre d’un processus pour lequel un budget de 789,5 millions de dinars a été alloué. Les pouvoirs publics ont notamment pour objectif d’exploiter les grands espaces pour asseoir une agriculture à grande échelle, type industrielle, qui permettrait de réaliser de grandes performances et satisfaire un maximum des besoins alimentaires des citoyens, particulièrement en cette conjoncture marquée par de nombreuses perturbations géopolitiques complexes. A cet effet, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural est conscient de la nécessité de disposer de données statistiques fiables, détaillées et actualisées pour orienter son action, c’est pour cela que le gouvernement devrait mettre à sa disposition un système d’information reflétant la réalité du secteur et de ses opérateurs.
La priorité, répondre aux préoccupations et aspirations des agriculteurs
Dans le but de répondre aux différentes questions que se posent les agriculteurs, le Directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural souligne que «ce recensement général est une occasion d’écouter leurs préoccupations et aspirations de ces derniers. Il permet également une meilleure connaissance de la réalité de l’agriculture par la mise à jour des données selon chaque commune et chaque wilaya, afin d’améliorer la prise de décision, orienter et définir les politiques de la filière au niveau local et national au service de l’agriculteur et des différents acteurs de la filière et fixer des indicateurs agricoles dans le cadre des objectifs de développement durable».
L’irrigation d’appoint pour augmenter les rendements agricoles
Khaled Ben Mohamed a appelé à mettre en œuvre l’irrigation d’appoint pour augmenter sensiblement le rendement des cultures agricoles et d’assurer la stabilité de la production avec des conditions climatiques variables d’une année à une autre. L’opération consiste à apporter de l’eau supplémentaire nécessaire pour le développement des cultures durant un ou plusieurs stades phénologiques. Selon le même responsable, cette technique d’irrigation assure la production agricole d’environ 40 millions de quintaux de céréales, soit l’équivalent au rythme de production lors de la campagne de l’an dernier. Il a toutefois exprimé sa satisfaction face aux bonnes performances réalisées dans le domaine de la culture de la pomme de terre, avec une production d’environ 750 à 800 quintaux à l’hectare.
M. B.