La ministre de la Culture et des Arts, le D r Soraya Mouloudji, a reçu, lundi dernier, au siège du
ministère, M. Saïd Moussi, ambassadeur d’Algérie à Paris, qui lui a remis l’épée de l’Emir Abdelkader.
Une pièce d’une grande et importante valeur historique, programmée pour être vendue aux
enchères à Paris, selon un communiqué du ministère. Cette récupération entre dans le cadre de
l’application des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Teboune, visant le
renforcement de la protection du patrimoine culturel national, la préservation de la mémoire
collective et la récupération des biens culturels détenus à l’étranger.
D’une longueur de 107 cm, l’épée de l’Emir Abdelkader est fabriquée en argent, avec une gaine en
bois recouverte d’argent, décorée de rouleaux de feuilles et équipée d’un bracelet à deux anneaux
suspendus avec une chaîne. Elle est datée 1808-1883, souligne le communiqué du ministère de la
Culture et des Arts.
Elle a été acquise dimanche dernier par les services de l’ambassade d’Algérie à Paris, suite à un
processus de coordination avec les services du ministère de la Culture et des Arts, qui ont pu
détecter le processus de vente programmé à travers la cellule de vigilance récemment mise en place
au niveau dudit ministère, pour suivre et récupérer les biens culturels nationaux se trouvant à
l’étranger.
Toujours selon le même communiqué, l’épée ainsi que les documents qui l’accompagnent seront
conservés au sein des collections muséales nationales, avec les autres artefacts archéologiques et
artistiques récupérés récemment.
Pour rappel, l’Algérie mène, depuis son indépendance, un travail colossal pour récupérer tous les
biens de son patrimoine culturel national détenu à l’étranger. Ce n’est pas la première récupération
d’importance. En juillet dernier, les services de l’ambassade de notre pays à Berne (Suisse) ont pu
récupérer deux fusils faisant partie de notre patrimoine historique et culturel, remontant à l’époque
ottomane. Ils ont été acquis auprès d’une famille suisse qui les avait mis aux enchères. En juin
dernier, sept pistolets, datant également de l’époque ottomane, ont été récupérés à Londres.
Considérés comme des pièces historiques très importantes d’un point de vue historique et artistique,
ils avaient été proposés à la vente aux enchères en ligne avant que les services de l’Etat algérien
n’interviennent pour les récupérer. Enfin, les autorités algériennes ont réussi à récupérer, en avril
dernier en France, un manuscrit islamique rare, remontant à 1659. Il a été soustrait par les autorités
coloniales en 1842 suite à une attaque menée par l’armée française contre l’Emir Abdelkader dans
les montagnes de l’Ouarsenis.
La détermination de l’Etat à récupérer le patrimoine historique et culturel national détenu à
l’étranger vise à préserver la mémoire collective et permettre aux générations futures de connaître
l’histoire de leur pays.
Amine I.