La production industrielle du secteur public national a enregistré une hausse de +3,2% au quatrième trimestre 2023, situant la croissance moyenne annuelle à +5,0%. La plupart des secteurs ont appréciablement progressé durant le quatrième trimestre 2023. En effet, après une croissance de +7,6% inscrite au trimestre précédent, le secteur de l’énergie a continué dans la performance et affiché une nouvelle variation de + 5,8%. En inscrivant un taux de 3,3%, les hydrocarbures ont poursuivi leur tendance haussière entamée dès le deuxième trimestre de l’année 2022. Le secteur des mines et carrières a affiché pour le quatrième trimestre consécutif des hausses appréciables, le taux affiché durant ce trimestre est de +9,9%. Dans les mêmes proportions, les industries agro-Alimentaire ont marqué une performance de +20,0 %, une variation bien au-delà de celle observée à la même période de l’année précédente (+1,9%) et les industries des textiles un taux de +20,6%. Avec une hausse de +29,8% inscrite durant le quatrième trimestre 2023, les industries des bois ont continué dans la performance entamée dès le dernier trimestre de l’année précédente (+49,5%, +38,7%, +51,7% et +49,4%) respectivement. En revanche, un net recul de la production a été constaté au niveau du reste des secteurs, avec un taux de -9,4%, les matériaux de construction
-11,8% et les industries des cuirs de -27,2 %, et ce, contre des hausses de 7,8%, 12% et de 54,3% observées respectivement à la même période de l’année précédente. L’évolution de la production industrielle par secteur d’activité permet de distinguer les aspects suivants : le secteur de l’énergie s’est caractérisé par des hausses appréciables durant l’année 2023. Hormis une baisse modérée de 0,2% accusée au deuxième trimestre de l’année, le reste a appréciablement progressé en inscrivant des taux respectivement de +5,6%, +7,6% et +5,8%, situant ainsi le taux moyen annuel à + 4,9%. La production dans les hydrocarbures a continué de progresser en 2023 et a affiché une croissance moyenne annuelle de +3,7%. La hausse a gagné l’ensemble des trimestres avec des taux plus ou moins notables, soit respectivement de +6,4%, +0,7%, +4,5% et +3,3%. En inscrivant des performances de +10,5%, +16,2%, +29,1 et +13,5% respectivement aux quatre trimestres de l’année, la liquéfaction du gaz naturel a formidablement progressé en 2023, situant le taux moyen annuel à +17,1% contre une baisse de 6,1% accusé en 2022, ce qui a sensiblement influé sur la tendance générale du secteur. Toutefois, on note une baisse du rythme de hausse de la production du pétrole brut et gaz naturel durant l’année 2023. Hormis le premier trimestre qui a inscrit un taux de 5,5%, la production au reste des trimestres s’est remarquablement repliée aux deux suivants (+0,4 % et de +1,1%) pour marquer une stabilité au dernier, situant ainsi la variation moyenne annuelle à +1,7%, bien en deçà de celle inscrite l’année précédente, soit +4,7%. Egalement, le raffinage du pétrole brut a nettement reculé en 2023. Malgré des taux appréciables observés au premier et au dernier trimestres de l’année (+6,4% et +8,2%), respectivement, les baisses imputées au deuxième et au troisième trimestres (-10,7% et -1,4%) ont largement impacté l’évolution annuelle, la situant à un taux de +0,4%. La production dans les mines et carrières s’est rehaussée de nouveau et affiché un taux de +9,5% en 2023. La hausse est tangible aux quatre trimestres de l’année avec des taux de +12,3%,+3,1%, +12,8% et +9,9 %, respectivement. L’ensemble des branches du secteur est concerné par cette tendance.
Source ONS
Rapport de la CNUCED sur l’Afrique
«Croissance économique médiocre face à un endettement de plus de 56 milliards de dollars»
La croissance mondiale atteindra 2,6% en 2024, avec un petit ralentissement par rapport à l’année 2023, où elle avait atteint 2,7%. Cette légère croissance fait de l’année 2024 la troisième année consécutive où l’économie mondiale croît à un rythme plus lent qu’avant la pandémie de Covid-19. La croissance économique enregistrait un taux moyen de 3,2% pour les années 2015-2019, selon le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED). Ce rapport considère que cette dynamique positive est désormais compromise du fait que certains risques menaçant de ralentir la croissance économique mondiale en 2023 ne sont pas concrétisés et certaines puissances mondiales comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Russie et les Etats-Unis ont bel et bien échappé aux problèmes financiers qui planaient au début de l’année 2023. Par contre, sur le continent africain, les données de l’agence onusienne sont peu reluisantes en raison du lot d’obstacles qui entravent toute initiative pour booster l’économie de n’importe quel pays africain, à l’exception du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Rwanda qui ont enregistré une croissance de plus de 5%. La CNUCED précise que l’activité économique africaine demeure timide et insuffisante pour aller vers le développement durable, en dépit des forts potentiels et de nombreux atouts de développement que recèle la région. Prenant l’exemple des trois grandes économies de la région et qui représentent la moitié du continent, à savoir l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud, qui sont considérés comme des moteurs de croissance, le rapport révèle que les performances économiques sont médiocres et laissent présager de perspectives de croissance pessimistes. Dans ce contexte, la CNUCED ne prévoit aucune perspective positive dans le reste de l’Afrique en raison de plusieurs facteurs qui subsistent au développement économique, à commencer par l’instabilité politique, les conflits armés, les obstacles extérieurs, outre le changement climatique qui entraîne des chocs importants. Le retard accusé dans la croissance économique dans la région pour prendre un nouvel essor économique est justifié, selon le rapport, par les contre-performances et autres blocages, telles que les capacités financières des Etats recourant à la dette extérieure qui entrave le développement des investissements pour répondre aux besoins des populations locales, surtout que la plupart des pays endettés arrivent à échéance pour le paiement. Il est à souligner que la dette des pays africains envers le FMI a atteint 32 milliards de dollars ces dernières cinq années, ce qui illustre l’ampleur de cette redevance et son impact sur les économies des pays africains souffrant déjà de beaucoup de problèmes et carences qui empêchent leur développement économique. A cet effet, le rapport indique qu’au mois de février de l’année en cours, 48 des 54 pays ont des dettes avec le FMI d’une valeur estimée à 56 milliards de dollars contre 40 pays endettés avec 24 milliards de dollars en 2019. Ce qui montre l’ampleur de la dette qui a terriblement gonflé durant les cinq dernières années seulement, et dont trois pays sont entrés en situation de défaut de paiement, à savoir l’Ethiopie, le Ghana et la Zambie. Donc, les économies de plusieurs pays du continent ne peuvent désormais évoluer dans un climat d’endettement pareil, ce qui aggrave leurs vulnérabilités socioéconomiques et qui fait fuir les investissements et tout autre échange commercial et économique, entraînant ainsi des niveaux de pauvreté au sein des populations locales insupportables.
Naima Allouche