La campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre prochain a été clôturée avant-hier à minuit. Ayant démarré le 15 du mois écoulé, la campagne s’est déroulée dans la sérénité la plus totale. Trois semaines d’activités intenses pour les trois candidats et leurs soutiens ont été suffisantes pour confirmer, si besoin est, le possible débat politique sans heurts, sans insultes et sans invectives. Hormis quelques tentatives de saborder la «quiétude» des citoyens pour l’élection du premier magistrat du pays, les trois candidats, comme leurs partisans, ont tenu à animer une campagne dans le calme et la sérénité. Présents dans les quatre coins du pays, les animateurs de la campagne électorale, notamment les candidats, n’ont dénoncé aucune restriction ou tentative de les empêcher de tenter de convaincre les électeurs de la nécessité de leur offrir leurs suffrages. Un fait notable est celui où les affiches des candidats n’ont pas été déchirées ou retirées des tableaux conçus pour cet effet. En tout, les services de sécurité ont arrêté trois personnes pour avoir enfreint la réglementation sur les élections, en déchirant les affiches des candidats. Mis à part ces trois cas, aucun autre n’a été signalé depuis le début de la campagne. Ce qui est en soi une avancée importante dans le respect des choix de tout un chacun. Donc, contrairement aux précédentes campagnes électorales, qu’elles soient locales, législatives ou pour les présidentielles, celle de cette année fait la différence. Elle se distingue justement par cette nouvelle façon d’animer les rencontres et les meetings. Une nouvelle approche faite principalement de respect des positions des autres, même si la critique, aussi acerbe soit-elle, est acceptée, ce qui est la base même de la politique. Cette fois-ci, la nouveauté, c’est l’engagement des candidats, comme leurs soutiens, à bannir de leurs discours toute insulte et invective. C’est vraiment redonner à la politique son lustre et sa façon d’impliquer loin des anciensclichés où les attaques parfois insupportables sont conçues comme la seule et unique façon de faire de la politique. Il y aura sûrement ceux qui diront que cette campagne a été presque «morose» du fait de l’absence d’annonce «tonitruantes» ou «d’attaques personnelles» ou de «révélations éclatantes», pensées comme moyen de gagner la sympathie des électeurs et éliminer les concurrents. Il faut aussi souligner que de leur côté, les autorités publiques ont déployé de grands efforts pour assurer la sécurité lors de cette campagne. Ils étaient, en effet, des centaines, voire des milliers d’éléments des services de sécurité, tous corps confondus, qui ont veillé au bon déroulement des activités programmées par les candidats et autres animateurs de la campagne. Aucun incident n’a été signalé grâce au vaillant engagement des services de sécurité à assurer la quiétude des manifestations politiques, notamment les rencontres de proximité qui ont drainé les foules. Il faut noter également que sur le plan de la gestion de la campagne elle-même, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a mis les moyens nécessaires pour assurer une campagne digne. Les plages horaires, les couvertures médiatiques et le suivi minutieux des candidats étaient au rendez-vous de cette campagne. L’ANIE a veillé au respect de la réglementation, ce qui a évité tout dépassement. C’est dire, au final, qu’il suffit d’une grande volonté et d’une conscience pour s’assurer une lutte politique sereine et respectable.
L. Hichem