Par Salah Bey
Se suffirait-on d’ériger des stèles pour immortaliser le combat des Amis de la glorieuse Guerre d’indépendance et ont payé cher leur soutien indéfectible à la cause algérienne ? La question mérite d’être posée car, au-delà des stèles érigées en leurs noms, nos Amis méritent mieux. Ils méritent plus.
Frantz Fanon, Audin, Chollet, Valli, Mattei… ont certes écrit, chacun à travers sa contribution anticoloniale, notre Histoire en lettres d’or. Ne méritent-ils pas qu’on évoque leurs parcours dans les manuels scolaires ? Ne méritent-ils pas qu’on consacre en leur honneur une Journée nationale pour saluer leur Mémoire ? Honorer leur Mémoire, c’est aussi les visiter dans les musées, visiter leurs biographies et les valeurs qui les ont hissés à glorifier la Révolution de Novembre 1954.
Ce sont ces valeurs humanitaires à inculquer aux générations montantes au lieu de ces dépenses inutiles pour pister leurs restes mortuaires.
Saluer la mémoire des Amis de la Révolution Algérienne, ce n’est pas seulement leur octroyer des médailles ou ériger des stèles, c’est aussi graver leur combat dans la mémoire des Algériens appelés à préserver l’idéal pour lequel ils ont donné leurs vies. Rendre aux Amis de l’Algérie leur mérite n’est pas la mission du seul ministère des Moudjahidine mais l’affaire de tous les ministères, à savoir ceux de la Culture, de l’Education nationale, de la Solidarité et de la Communication. Ce dernier est même le premier qui devrait s’impliquer pour mettre en œuvre son arsenal audiovisuel pour écrire de nobles pages de l’Histoire d’Algérie – en son et en images – pour immortaliser la mémoire de ceux qui, par leurs voix et leurs valises, ont rendu celle de l’Algérie plus audible à l’international.
L’Algérie qui a souffert dans le passé de l’injustice et de la tyrannie et dont le peuple combattant a subi l’iniquité et le despotisme s’engage aujourd’hui à perpétuer le message des Amis, chouhada et moudjahidine, à travers le soutien d’un peuple qui luttait contre la colonisation. Les Algériens ne tairont jamais cette précieuse aide et ce valeureux engagement immuable en faveur de la Révolution de Novembre pour le recouvrement de notre souveraineté colonisée.
C’est à notre tour de défendre leur Mémoire en rendant vivace cette célèbre maxime du leader du Nord-Constantinois, Didouche Mourad : «Si nous mourrons, défendez notre mémoire.» Et le devoir de mémoire ne doit pas être otage de discours ou cloitré dans les cérémoniaux de conjoncture. C’est un devoir de tous les jours, de longue haleine, pour que nul n’oublie…