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dimanche, décembre 1, 2024

Ports d’Algérie: L’Algérie futur hub maritime ouvert sur l’Afrique

Enfin du nouveau pour les ports d’Algérie qui souffrent de multiples problèmes liés à leurs gestions et aux aspects extérieurs comme la liaison avec les voies terrestres. En effet, ce binôme voie maritime-voie terrestre a été longtemps ignoré voire complètement sous-estimé d’abord par l’absence d’études spécifiques à ce sujet et ensuite parce que les gestionnaires ont mis longtemps à s’apercevoir de la réalité des choses. Pourtant, les réalisations de l’Algérie ces dernières années dans le domaine maritime, et plus particulièrement dans les infrastructures et la logistique portuaires lui permettent de devenir un hub maritime régional ouvert sur l’Afrique. Lors des travaux de la conférence internationale sur l’économie maritime, des experts ont relevé que la position géographique de l’Algérie, ainsi que les mesures prises par les pouvoirs publics en vue de relancer l’économie maritime en général, devraient conférer au pays le statut de hub de transbordement de et vers l’Afrique. «Il est impératif de donner à l’Algérie une place de premier plan sur la scène internationale comme point d’entrée et hub pour l’Afrique dans le domaine maritime et portuaire, pour répondre aux attentes des opérateurs économiques nationaux», a insisté Ahmed Tibaoui, directeur de World Trade center Algiers, organisateur de cette conférence qui en est à sa deuxième édition. Selon cet expert, l’étendue de la façade maritime nationale et la proximité du pays du sud de l’Europe, outre sa situation sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, permet à l’Algérie de «jouer un rôle important dans le domaine maritime à l’international». Il a ajouté que le réseau routier national et son ouverture sur les pays enclavés du Sahel via la route Transsaharienne (Alger-Lagos) donne à l’Algérie l’avantage d’envisager la construction d’un hub de transbordement pour desservir son commerce intérieur et celui de ses voisins du sud et, pourquoi pas, celui de la rive nord de la Méditerranée. Un hub de transbordement est un port où les marchandises sont déchargées d’un navire pour être rechargées sur un autre permettant de réduire les coûts, et pour une plus grande flexibilité. Enfin, les autorités portuaires ont pris des mesures pour décongestionner les principaux ports. Face à une congestion persistante dans plusieurs ports depuis plusieurs mois, le ministère des Transports a décidé de mettre en œuvre des mesures d’urgence. L’objectif est de réduire les temps d’attente des navires à 24 heures maximum, et ainsi limiter les coûts supplémentaires. (Surestaries), souvent exorbitants et réglés en devises étrangères. Selon une note interne du ministère des Transports, datée du 4 novembre 2024, les agents maritimes sont désormais tenus de «rediriger les navires vers d’autres ports moins engorgés en cas de congestion dans le port d’origine». Si cette mesure devrait permettre de réduire les coûts liés aux temps d’attente prolongés en mer, elle pourrait en engendrer de nouveaux pour les importateurs. En effet, le transport des marchandises depuis le nouveau port d’arrivée jusqu’à leur destination finale pourrait entraîner des frais supplémentaires. Aussi, les ports d’Alger, Oran, Béjaïa et Skikda sont particulièrement concernés par cette congestion.

S.F

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Entreprise portuaire de Mostaganem 

Remaniement du conseil d’administration

L’entreprise portuaire de Mostaganem, fondée en 1989, continue de jouer un rôle majeur dans le secteur des services portuaires en Algérie. En date du 8 avril 2024, des modifications importantes ont été apportées à son conseil d’administration, marquant une nouvelle étape dans son développement. L’entreprise, qui se trouve sous la forme juridique d’une société à actions, appartient au secteur public et bénéficie d’un capital de 1,5 milliard de DA. Sa raison sociale reste l »Entreprise portuaire de Mostaganem et elle est inscrite sous le numéro 990782148 auprès du centre national du registre du commerce (CNRC). Le siège de l’entreprise se situe sur la rue principale Salamandre, à Mostaganem, dans la wilaya du même nom, avec un code postal 27001. Son domaine d’activité est diversifié, incluant principalement la manutention et les services portuaires, des activités réglementées essentielles pour le bon fonctionnement du commerce maritime en Algérie. Elle détient également la propriété de ses locaux, où elle mène ses opérations depuis plus de trois décennies. L’un des changements majeurs majeurs concerne le remaniement du Conseil d’administration de l’entreprise, intervenu en avril 2024. Parmi les membres clés figurent Abdelkader Bensaid, DG , et plusieurs autres figures importantes, telles que le président du Conseil d’administration, Hocine Bendiff. Ce remaniement vise à renforcer la gestion et l’efficacité de l’entreprise dans un environnement économique en constante évolution. L’entreprise portuaire de Mostaganem est un acteur stratégique dans le secteur logistique algérien, notamment dans la gestion et la facilitation du commerce extérieur. Sa participation dans des activités portuaires essentielles, couplée à un cadre juridique solide, lui permet de continuer à se développer et à s’adapter aux exigences du marché.  Avec ces réformes internes et son positionnement dans un secteur clé pour l’économie algérienne, l’entreprise portuaire de Mostaganem est bien placée pour jouer un rôle croissant dans la facilitation du commerce international et dans l’amélioration de la compétitivité du port de Mostaganem à l’échelle nationale et régionale.

Sonia.H

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Infrastructures portuaires

Un nouveau cap pour le port de Mostaganem

Le port de Mostaganem entame une nouvelle page de son histoire avec la nomination, en mais 2023, de M. CheriguiBenyebka à la tête de l’Entreprise Portuaire de Mostaganem (EPM), une infrastructure stratégique qui a marqué le développement économique de toute une région.

C’est avec une émotion palpable que le nouveau Directeur Général a pris ses fonctions à la tête de l’EPM. Cette nomination n’est pas le fruit du hasard : M. Cherigui a gravi tous les échelons au sein de cette institution, partageant pendant des années le quotidien des travailleurs portuaires. Cette connaissance intime des rouages de l’entreprise constitue un atout majeur pour conduire les transformations nécessaires.

Le port de Mostaganem, dont l’histoire remonte à 1840 avec la construction du premier débarcadère, s’est progressivement imposé comme une infrastructure majeure du littoral algérien. De la modeste jetée de 80 mètres en 1848 aux installations modernes actuelles, ce port n’a cessé de se développer pour répondre aux besoins croissants de l’économie nationale.

Fort de cette riche histoire, le nouveau directeur général déploie une stratégie articulée autour de quatre axes fondamentaux. L’innovation technologique figure au premier rang des priorités, conscient que la compétitivité d’un port moderne repose sur sa capacité à intégrer les dernières avancées techniques. La fidélisation de la clientèle constitue le second pilier, témoignant d’une volonté de consolider les relations commerciales existantes tout en attirant de nouveaux partenaires.

L’amélioration continue des prestations et le développement des compétences complètent ce dispositif stratégique. Cette approche globale vise à maintenir le port de Mostaganem dans le peloton de tête des infrastructures portuaires nationales.

Une gestion participative

L’une des marques distinctives du nouveau management réside dans sa dimension participative. M. Cherigui encourage activement l’ensemble du personnel à contribuer au processus d’amélioration continue. Cette approche novatrice, qui valorise l’expertise de terrain, traduit une conviction profonde : les solutions les plus efficaces émergent souvent de ceux qui sont quotidiennement confrontés aux réalités opérationnelles.

La force de l’EPM repose avant tout sur ses ressources humaines. Le nouveau directeur général met un point d’honneur à souligner l’engagement et le professionnalisme des équipes. Cette « famille portuaire », comme il aime à la désigner, constitue le véritable moteur de la réussite de l’entreprise. La fidélité et le dévouement du personnel, forgés au fil des années, représentent un capital inestimable pour relever les défis futurs.

Dans un environnement maritime international en constante mutation, le port de Mostaganem doit faire face à des enjeux majeurs. La modernisation des installations, l’optimisation des processus logistiques et l’adaptation aux nouvelles normes environnementales figurent parmi les priorités. La vision managériale de M. Cherigui, alliant expérience du terrain et ouverture à l’innovation, apparaît particulièrement adaptée pour répondre à ces défis.

L’EPM aborde cette nouvelle phase de son développement avec des atouts considérables. Sa position géographique stratégique, ses infrastructures modernisées et surtout la qualité de ses équipes constituent des gages sérieux de réussite. La dynamique insufflée par la nouvelle direction, associée à l’engagement collectif du personnel, laisse augurer des perspectives encourageantes pour l’avenir du port.

M. Cherigui conclut son message inaugural sur une note d’optimisme et de confiance. Cette confiance n’est pas un vœu pieux, mais s’appuie sur une connaissance approfondie du potentiel de l’entreprise et de ses collaborateurs. Le port de Mostaganem s’engage ainsi dans une nouvelle ère de son histoire, fidèle à sa tradition d’excellence tout en se projetant résolument vers l’avenir.

A.D

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Performances économiques

Le port de Mostaganem retrouve son éclat

L’Entreprise portuaire de Mostaganem affiche un redressement spectaculaire en 2023, avec un chiffre d’affaires atteignant 2,47 milliards de dinars, soit une hausse de 75,8% par rapport à l’exercice précédent. Cette performance traduit une reprise vigoureuse de l’activité après plusieurs années de turbulences.

Évolution des indicateurs clés 2019-2023 (en millions DA)

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Une transformation profonde

Le redressement s’appuie sur une restructuration en profondeur des activités portuaires. Les charges d’exploitation ont été rationalisées, comme en témoigne leur évolution :

Structure des charges d’exploitation 2023

Structure des charges d’exploitation 2023

Nature des chargesMontant (MDA)Part (%)
Personnel1 329,459,1%
Services extérieurs66,53,0%
Achats consommés65,72,9%
Impôts et taxes48,62,2%
Dotations aux amortissements571,525,4%
Autres charges167,37,4%
Total2 249,0100%

La maîtrise des coûts

« Cette restructuration des charges témoigne d’une gestion rigoureuse », analyse un expert portuaire sous couvert d’anonymat. Les achats consommés ont été réduits de 26,5% par rapport à 2019, passant de 89,4 à 65,7 millions de dinars. Les services extérieurs affichent également une baisse significative, s’établissant à 66,5 millions de dinars contre 97,0 millions en 2019.

Une rentabilité restaurée

L’excédent brut d’exploitation connaît une progression remarquable :

  • 2019 : 153,6 millions DA
  • 2020 : 240,8 millions DA
  • 2021 : 128,0 millions DA
  • 2022 : 294,0 millions DA
  • 2023 : 967,0 millions DA

Cette évolution traduit l’amélioration de la productivité opérationnelle du port.

Gestion financière prudente

Le volet financier révèle une approche équilibrée :

  • Produits financiers : 17,5 millions DA
  • Charges financières : 53,1 millions DA
  • Résultat financier : -35,6 millions DA

Si le résultat financier reste négatif, il s’améliore progressivement, témoignant d’une gestion plus efficace de la trésorerie.

Investissements soutenus

Les dotations aux amortissements atteignent 571,5 millions de dinars en 2023, reflétant un effort constant de modernisation des installations portuaires. Cesinvestissementsvisentà :

  • Renouveler les équipements
  • Moderniser les infrastructures
  • Optimiser les flux logistiques
  • Renforcer la sécurité

Création de valeur

La valeur ajoutée générée connaît une progression spectaculaire :

  • 2019 : 1 281,8 millions DA
  • 2020 : 1 323,6 millions DA
  • 2021 : 1 203,6 millions DA
  • 2022 : 1 296,3 millions DA
  • 2023 : 2 345,0 millions DA

Le taux de valeur ajoutée atteint 94,7% du chiffre d’affaires en 2023, contre 89,0% en 2019, démontrant une meilleure efficience opérationnelle.

Contribution fiscale

L’entreprise participe significativement aux recettes publiques :

  • Impôts sur les résultats : 78,4 millions DA
  • Impôts et taxes d’exploitation : 48,6 millions DA
  • Impôtsdifférés : 26,1 millions DA

Ressources humaines et productivité

La masse salariale, qui s’élève à 1 329,4 millions de dinars, constitue le premier poste de charges et souligne l’importance du capital humain dans l’entreprise. L’efficacité de la gestion des ressources humaines se traduit par une amélioration remarquable de la productivité : chaque agent générait une valeur ajoutée de 1,8 million de dinars en 2019, ce chiffre a presque doublé pour atteindre 3,3 millions en 2023.

Perspectives d’avenir prometteuses

Le port de Mostaganem dispose désormais d’une assise solide pour son développement futur. L’assainissement de sa situation financière, conjugué à la modernisation de ses infrastructures, lui permet d’envisager l’avenir avec sérénité. La hausse constante de la productivité et la maîtrise de l’endettement viennent renforcer ces fondamentaux positifs.

Une stratégie de développement ambitieuse

La direction du port a élaboré une stratégie de développement qui repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier concerne la diversification des activités portuaires pour réduire la dépendance à certains types de trafics. Le deuxième axe mise sur la transformation digitale des opérations pour gagner en efficacité. Le troisième pilier vise l’excellence opérationnelle à tous les niveaux de l’organisation.

« Notre objectif est de consolider cette dynamique positive », confie une source interne. Dans cette optique, un plan de développement ambitieux prévoit plusieurs chantiers d’envergure. L’entreprise portuaire compte augmenter ses capacités de stockage tout en modernisant ses équipements de manutention. Le renforcement des infrastructures s’accompagnera d’une optimisation globale des processus opérationnels.

Un moteur économique régional

Le redressement spectaculaire du port génère des retombées économiques majeures pour toute la région. Au-delà des emplois directs créés, l’activité portuaire stimule la création d’emplois indirects dans de nombreux secteurs connexes. Le tissu économique local se développe grâce à l’attraction de nouveaux investissements, tandis que l’intensification des échanges commerciaux dynamise l’ensemble de l’économie régionale.

Un exemple de résilience

Le parcours du port de Mostaganem illustre parfaitement la capacité de résilience du secteur portuaire algérien. La transformation opérée en quatre ans, qui a permis de passer d’une situation déficitaire à une rentabilité solide, repose sur plusieurs facteurs clés. La direction a su déployer une vision stratégique claire, soutenue par une gestion rigoureuse des ressources. Des investissements judicieusement ciblés, associés à l’engagement remarquable du personnel, ont permis cette métamorphose réussie.

Les résultats 2023 confirment la pertinence de cette transformation. Avec un résultat net de 294,8 millions de dinars, l’entreprise renoue avec les bénéfices de manière spectaculaire, effaçant les pertes des exercices précédents.

Cette performance s’inscrit dans une dynamique de long terme, portée par la modernisation des infrastructures et l’optimisation des processus opérationnels. Le port de Mostaganem s’affirme ainsi comme un acteur clé du développement économique régional, alliant efficacité opérationnelle et responsabilité sociale.

Yacine Merzougui

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Histoire portuaire de Serport

De la gestion des ports au mécénat sportif

L’histoire du Groupe Serport reflète les mutations profondes du secteur portuaire algérien. Gestionnaire stratégique des principales infrastructures maritimes du pays, ce groupe public a connu des transformations majeures depuis 2020, s’aventurant même sur le terrain sportif avec le rachat de l’USM Alger.

Avec un chiffre d’affaires avoisinant les 500 millions d’euros et des bénéfices oscillant entre 25 et 40 millions d’euros annuels, Serport gère un réseau de onze ports stratégiques, d’Annaba à Ghazaouet. Cette holding publique supervise notamment les ports d’Alger, Béjaïa, Oran et Skikda, véritables poumons économiques du pays.

Les turbulences de 2022

Le 13 mai 2022, un séisme secoue la direction du groupe. Achour Djelloul, alors PDG, est démis de ses fonctions suite au scandale des conteneurs Hyundai. L’affaire, qui concernait la sortie illégale de 311 conteneurs contenant 1.064 voitures démontées au port de Mostaganem, conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Le 24 février 2021 marque un tournant technologique avec la signature d’un accord historique pour la fabrication du premier moteur marin en Algérie. Ce projet, fruit d’une collaboration entre Serport, le GACU, l’EMO et la DGRSDT, vise à réduire la facture d’importation à travers une stratégie de reproduction industrielle ambitieuse.

Un nouveau cap sous Harkati

Le 19 juin 2022, Mohamed Karim Eddine Harkati prend les commandes du groupe sur nomination du président Tebboune. Sa mission, encadrée par un contrat de performance triennal, traduit la volonté présidentielle de moderniser le secteur portuaire.

Le 2 mars 2020, Serport diversifie ses activités en acquérant 94,34% des parts de l’USM Alger. Un investissement conséquent de 2 milliards de dinars, soit environ 13 millions d’euros, accompagné d’ambitieux projets d’infrastructure, dont un centre d’entraînement de 30.000 mètres carrés à Aïn Benian.

Partenaire du football national

L’engagement sportif du groupe s’étend désormais au niveau national. Le 7 janvier 2024, Serport signe un protocole de partenariat avec la Fédération algérienne de football, s’engageant pour la période 2024-2026 dans le développement du football et le soutien aux équipes nationales.

Sarah M.

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SERPORT 

Un géant portuaire entre paradoxes financiers et défis opérationnels

Par Yacine Merzougui

Dans les quartiers d’affaires d’Alger, Serport fait figure d’exception dans le paysage des entreprises publiques algériennes. Ce groupe, qui chapeaute tous les acteurs publics du secteur portuaire, présente un profil financier aussi atypique qu’intriguant. Notre examen approfondi sur ses comptes de résultats 2018-2022 révèle une réalité complexe, où performances financières remarquables et défis opérationnels se côtoient dans un équilibre précaire.

UN PARADOXE FINANCIER SAISISSANT

« C’est comme avoir une Ferrari qui ne sort jamais du garage », nous confie sous couvert d’anonymat un analyste financier familier du dossier. Le parallèle est saisissant : Serport affiche des résultats nets qui feraient pâlir d’envie nombre de sociétés – 9,8 milliards de dinars en 2022 – tout en ne générant aucun chiffre d’affaires opérationnel. Une situation pour le moins inhabituelle dans le secteur portuaire.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2022, l’entreprise a engrangé plus de 10,5 milliards de dinars de produits financiers, en hausse de 7% par rapport à 2021. « C’est un modèle économique unique », souligne Maître Karim B., expert-comptable spécialisé dans le secteur public. « Serport se comporte davantage comme un holding financier que comme un opérateur portuaire traditionnel. »

LA FACE CACHÉE DE L’EXPLOITATION

Derrière cette apparente prospérité financière se cache une réalité opérationnelle plus préoccupante. Les services extérieurs ont bondi de 140% entre 2021 et 2022, atteignant près de 496 millions de dinars. « C’est le symptôme d’une structure de coûts qui s’alourdit dangereusement », analyse Sarah M., consultante en stratégie portuaire.

Plus inquiétant encore, le résultat opérationnel s’est enfoncé dans le rouge, passant de -619 millions de dinars en 2021 à -1,5 milliard en 2022. Une hémorragie provoquée par le Covid-19 qui a paralysé le trafic mondial de marchandises et de voyageurs.

UNE GESTION RIGOUREUSE DU PERSONNEL

Dans ce tableau contrasté, la gestion des ressources humaines apparaît comme un point de relative stabilité. Les charges de personnel, légèrement supérieures à 133 millions de dinars en 2022, ont baissé de 2,2% par rapport à l’année précédente. « C’est le signe d’une gestion prudente des effectifs », observe un responsable syndical du secteur.

Face à ces constats, Serport se trouve à la croisée des chemins. « L’entreprise doit impérativement développer ses activités opérationnelles tout en préservant sa remarquable performance financière », insiste le Docteurr Ahmed L., de l’École Supérieure de Commerce d’Alger.

Plusieurs pistes de transformation se dessinent :

  • La diversification des sources de revenus opérationnels
  • La modernisation des infrastructures portuaires
  • L’optimisation de la structure des coûts
  • Le développement de nouveaux services à haute valeur ajoutée

Serport dispose d’atouts considérables pour réussir sa transformation. Le groupe peut notamment s’appuyer sur une situation financière solide et une absence totale d’endettement financier.

Les prochaines années seront importantes. Dans un secteur portuaire en pleine mutation, avec des enjeux de digitalisation et de transition énergétique, Serport devra transformer ses paradoxes en opportunités. C’est un défi, mais aussi une chance unique de réinventer le modèle portuaire algérien.

ENCADRÉ

CHIFFRES CLÉS 2022

  • Produits financiers : 10,57 milliards de dinars (+7%)
  • Résultat net : 9,82 milliards de dinars
  • Charges de personnel : 133,58 millions de dinars
  • Services extérieurs : 495,83 millions de dinars
  • Résultat opérationnel : -1,55 milliard de dinars

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Tableaux des indicateurs financiers clés de Serport 2018-2022

(En millions de dinars algériens)

  • 1. Évolution des principaux indicateurs de performance
Indicateur20222021Variation
Achats consommés4,415,88-25%
Services extérieurs495,83206,01+140%
Charges de personnel133,58136,57-2,2%
Résultat opérationnel-1.545,79-619,47-149%
Produits financiers10.573,449.880,28+7%
Résultat net9.818,9010.817,71-9,2%
  • 2. Structure des charges d’exploitation
Nature des charges2022% du total
Achats consommés4,410,7%
Services extérieurs495,8378,2%
Charges de personnel133,5821,1%
Total633,82100%

3. Évolution de la performance opérationnelle

Indicateur202220212020
Valeur ajoutée-500,24-211,90N/A
EBE-636,46-353,44N/A
Résultat opérationnel-1.545,79-619,47N/A
Marge opérationnelleN/AN/AN/A

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L’entreprise portuaire de Béjaïa 

Une position stratégique et reliée à la route

L’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), une société par actions du secteur public algérien, constitue un pilier central dans le secteur du transport maritime et de la logistique en Algérie. Fondée en 1982, cette entreprise, dont la raison sociale est officiellement enregistrée sous le numéro 00B0183582, possède une longue histoire dans le développement des infrastructures maritimes du pays. Avec un capital de 3,5 milliards de DA elle est actuellement implantée au môle de la Casbah à Béjaïa, une position stratégique pour l’activité portuaire algérienne. L’EPB, sous le statut de société par actions, se concentre sur une gamme d’activités régies par des réglementations strictes. Ces activités comprennent le transport routier de marchandises, les services portuaires, le stockage, ainsi que la manutention. Ces services essentiels, répartis sous différents codes d’activité, confèrent à l’EPB un rôle indispensable dans la chaîne logistique nationale, contribuant ainsi au soutien du commerce extérieur de l’Algérie . Dans une démarche de modernisation, l’EPB a récemment entrepris une harmonisation de ses statuts et un remaniement de son conseil d’administration, en date du 6 août 2024, selon le centre national du registre du commerce (CNRC). Ce remaniement reflète une diversité d’expériences au sein de la direction. Le conseil est présidé par Righi El Badar qui possède une expérience dans la gestion portuaire. La direction générale est assurée par Hadjal Riad, qui apporte une vision axée sur l’innovation et la compétitivité. D’autres membres, tels qu’Achour Abdenour et Benabdessalem Mohamed El Hadi, enrichissent l’équipe de leurs compétences respectives, contribuant ainsi à la croissance et à la modernisation de l’entreprise. En août 2024, l’EPB a apporté plusieurs changements structurels dans le cadre de son évolution continue. Le 6 août 2024, une modification a été effectuée afin d’harmoniser ses statuts et de remanier le conseil d’administration, témoignant d’un engagement à renforcer la gouvernance de l’entreprise et à optimiser ses opérations. Ces réformes visent à aligner l’EPB avec les standards internationaux, assurant ainsi une meilleure efficacité et compétitivité dans le secteur maritime . L’entreprise portuaire de Béjaïa fonctionne en partenariat avec l’État, occupant des locaux et infrastructures portuaires sous un bail renouvelable de 36 mois. Ce modèle de gestion des espaces portuaires est essentiel pour maintenir l’activité portuaire dans une optique de durabilité et de continuité, tout en bénéficiant d’une propriété foncière appartenant à l’État. L’intégration de l’EPB dans le réseau des infrastructures nationales montre son importance pour le soutien logistique des entreprises, notamment celles impliquées dans l’import-export. L’EPB s’efforce de diversifier ses services pour répondre aux besoins des opérateurs économiques. Son engagement dans les activités de stockage, de manutention et de transport témoigne de sa volonté d’être un acteur majeur dans la gestion logistique, en soutenant le développement des entreprises locales et en favorisant une économie ouverte aux marchés internationaux. L’accent mis sur les réformes et les investissements dans la modernisation des infrastructures souligne la stratégie de l’entreprise pour s’adapter aux exigences d’un marché en constante évolution. En tant que fournisseur de services essentiels au commerce extérieur, l’EPB contribue de manière significative à l’économie nationale en facilitant la circulation des marchandises et en fournissant des services aux opérateurs nationaux et internationaux. Ce positionnement stratégique et les efforts pour améliorer ses processus administratifs, sa gouvernance et son offre de services font de l’entreprise portuaire de Béjaïa un acteur indispensable pour le développement économique de l’Algérie. Enfin, l’entreprise portuaire de Béjaïa se distingue comme un moteur du secteur maritime et un appui crucial pour la logistique nationale. Ses réformes récentes et son engagement en faveur de la modernisation la placent en bonne position pour faire face aux défis et répondre aux attentes croissantes d’un secteur portuaire en pleine expansion.

Sonia.H 

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Gestion portuaire Port de Bejaia

Une locomotive économique à l’épreuve des chiffres

Dans un paysage portuaire algérien en pleine mutation, l’Entreprise Portuaire de Bejaia s’impose comme un modèle de performance financière. L’analyse détaillée de ses comptes de résultats sur la période 2018-2022 dévoile une gestion rigoureuse, alliant efficacité opérationnelle et solidité financière.

Évolution des indicateurs financiers 2018-2022

Indicateurs (millions DA)20182019202020212022
Chiffre d’affaires5 904,86 332,35 954,35 266,85 266,8
Valeur ajoutée5 052,25 620,85 332,44 551,44 551,4
Résultat opérationnel1 359,3846,6656,5400,9400,9
Résultat net1 065,5553,0547,3609,9609,9

Les performances de l’entreprise se caractérisent par une remarquable stabilité. Le chiffre d’affaires, qui culminait à 6.332,3 millions de dinars en 2019, s’est stabilisé à 5.266,8 millions en 2022, témoignant d’une capacité d’adaptation aux fluctuations du marché maritime international.

Structure de coûts maîtrisée

L’analyse détaillée des charges d’exploitation révèle une gestion optimisée des ressources :

Structure des charges 2022 :

  • Personnel : 3.348,1 millions DA (71,2%)
  • Services extérieurs : 505,1 millions DA (10,7%)
  • Achats consommés : 210,2 millions DA (4,5%)
  • Impôts et taxes : 168,0 millions DA (3,6%)
  • Autres charges : 471,6 millions DA (10,0%)

La prédominance des charges de personnel illustre l’importance du capital humain dans l’activité portuaire. « Notre performance repose sur l’expertise de nos équipes », souligne un cadre dirigeant sous couvert d’anonymat.

Une rentabilité préservée

L’excédent brut d’exploitation, bien qu’en repli par rapport aux sommets de 2018 (2.324,5 millions DA), se maintient à un niveau appréciable de 1.035,3 millions DA en 2022. Cette évolution reflète l’impact des investissements consentis pour moderniser les installations.

Gestion financière prudente

Le volet financier témoigne d’une gestion avisée :

  • Produits financiers 2022 : 488,5 millions DA
  • Charges financières : 197,7 millions DA
  • Résultat financier net : 290,8 millions DA

Cette performance financière positive contribue significativement au résultat global de l’entreprise.

Création de valeur soutenue

La valeur ajoutée demeure l’un des points forts de l’entreprise :

  • 2018 : 5.052,2 millions DA (85,6% du CA)
  • 2019 : 5.620,8 millions DA (88,8% du CA)
  • 2020 : 5.332,4 millions DA (89,6% du CA)
  • 2021 : 4.551,4 millions DA (86,4% du CA)
  • 2022 : 4.551,4 millions DA (86,4% du CA)

Cette capacité à générer de la valeur souligne l’efficience du modèle économique adopté.

Politique d’investissement active

Les dotations aux amortissements (1.022,2 millions DA en 2022) révèlent une politique d’investissement soutenue. L’entreprise maintient ses efforts de modernisation malgré un contexte économique parfois tendu.

Contribution fiscale significative

L’entreprise participe substantiellement aux recettes publiques :

  • Impôts sur les résultats : 81,9 millions DA
  • Impôts et taxes d’exploitation : 168,0 millions DA
  • Autres contributions fiscales : 47,3 millions DA

Une gestion équilibrée des ressources

Le ratio de productivité (valeur ajoutée/charges de personnel) atteint 1,36 en 2022, traduisant une utilisation efficiente des ressources humaines. Cette performance s’inscrit dans une tendance longue de rationalisation des coûts.

Perspectives et enjeux

L’entreprise fait face à plusieurs défis :

  • Modernisation des infrastructures
  • Digitalisation des opérations
  • Formation continue du personnel
  • Adaptation aux normes environnementales

Atouts concurrentiels

Le port de Bejaia dispose d’avantages distinctifs :

  • Position géographique stratégique
  • Infrastructures modernisées
  • Expertise reconnue
  • Solidité financière
  • Capital humain qualifié

La stratégie de développement s’articule autour de trois axes :

  • Excellence opérationnelle
  • Innovation technologique
  • Responsabilité environnementale

« Notre ambition est de consolider notre position d’acteur portuaire de référence », affirme un membre de la direction. Les résultats financiers viennent conforter cette vision ambitieuse.

Les cinq derniers exercices démontrent la capacité de l’Entreprise Portuaire de Bejaia à maintenir ses performances dans un environnement changeant. La solidité de ses fondamentaux financiers, couplée à une gestion prudente et une stratégie claire, positionne l’entreprise favorablement pour affronter les mutations du secteur maritime.

Y.M

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Port de Djen Djen

Passer de la gestion portuaire à l’industrie portuaire

Avec l’explosion ces dernières années des exportations, tout genre de produits confondus, les pouvoirs publics ont misé sur l’extension du port de Djen Djen (Jijel) pour accompagner cette dynamique. Selon Abdeslem Bouab, CEO de l’EPE Djendjen, l’objectif des responsables du port est d’offrir une meilleure qualité des prestations, promouvoir le développement de l’infrastructure afin de la placer comme un leader dans son domaine. Dans ce contexte, des grands projets d’équipements ont été initiés  afin de répondre aux besoins croissants des opérateurs publics et privés.  A la faveur de l’association du groupe Serport avec des partenaires émiratis depuis 2009, a été créée la société par actions DP World Djendjen, alors que la forme juridique est de type privée dirigée par le CEO Abdeslem Bouab. Dans le but d’atteindre un objectif d’exploitation de 30.000.000 tonnes de marchandises par an le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base a lancé récemment un appel d’offres national et international pour réaliser une étude sur l’extension du port de Djendjen  qui est déjà considéré comme le plus grand port maritime en activité du pays mais aussi l’un des plus grands de la Méditerranée alors qu’il est situé à seulement 50 milles marins de la route  maritime internationale qui relie le Canal de Suez en Egypte et le détroit de Gibraltar en Espagne. D’autre part, le port est relié à la gare ferroviaire de triage à moins de 500 m, ce qui lui donne accès direct au réseau national de chemin de fer. Pour la route, le projet de la pénétrante Djendjen-El Eulma qui s’étalera sur 110 km et donnera un coup d’accélérateur à la concrétisation d’une vision porteuse d’espoir et de croissance dans la région et changera radicalement le visage de son réseau routier. En outre, le port de Djen Djen, leader national dans le domaine d’exportation notamment les matériaux de construction et sidérurgiques, s’est engagé à augmenter les capacités de chargement grâce à l’achat de deux nouveaux équipements de chargement automatique (shiploader) pour un montant de 7 millions d’euros et d’une nouvelle grue portuaire pour un montant de 4.5 millions d’euros. En attendant de nouvelles performances, le port de Djen Djen réalise plus de 60% du trafic des opérations d’exportation hors hydrocarbures  par rapport aux autres ports du pays.  A propos du projet d’extension du port de Djen Djen, il faut savoir que lors du Conseil des ministres du 15 juillet 2024, le président Tebboune a ordonné la préparation d’un plan national d’extension de plusieurs ports afin d’améliorer leur activité. Ainsi, il a instruit le ministre des Travaux Publics, à l’effet de créer une société algérienne de grands travaux maritimes spécialisée dans l’aménagement des ports, de procéder à l’extension du port de Djendjen de Jijel pour qu’il puisse jouer un rôle central en Méditerranée. Un appel d’offres national et international pour l’extension et le développement du plus grand port d’Algérie vient d’être lancé par le ministère pour réaliser une étude d’agrandissement du port de Djendjen, considéré comme le plus grand port de commerce du pays. L’avis d’appel d’offres a indiqué que l’Agence nationale de réalisation des infrastructures portuaires (ANRIP), est chargée en tant que maître d’ouvrage délégué, de gérer et de superviser, au nom de l’État, toutes les opérations liées aux études et à la mise en œuvre des ports, infrastructures et équipements. Par ailleurs, l’un des objectifs de cette opération d’agrandissement de la capacité du port de Djen Djen est de permettre à ce dernier d’exploiter un poste d’amarrage d’une profondeur de 20 mètres et d’une longueur de 3.000 mètres, pouvant faciliter l’accostage  en même temps de plusieurs navires de plus grande taille et de plus grande charge. Par contre actuellement il est considéré comme étant le seul au niveau national qui dispose d’une profondeur d’amarrage de 18 mètres, qui accueille des navires de grande capacité plus que tout autre port du pays..

Des super-Panamax accostent désormais  au port de Djendjen 

Pour la première fois de l’histoire du transport maritime en Algérie, un navire géant dit super-Panamax, chargé de 100.000 tonnes de matières premières destinées au complexe sidérurgique de Bellara à El-Milia a accosté en 2022 au port de Djendjen de Jijel. Le navire en question de 292 mètres de long et 45 mètres de large a été assisté par cinq remorqueurs pour accoster dans de très bonnes conditions au terminal du complexe sidérurgique de la Société Algerian Qatari Steel (AQS), cela témoigne des  capacités et les grands moyens dont dispose le port de Djendjen. Le 3 novembre dernier, la direction du port a annoncé l’arrivée du plus grand navire jamais accosté dans un port algérien, le MSC Tamara d’une longueur de 265 mètres et d’une largeur de 32 mètres accosté au terminal à conteneurs du port de Djendjen, peut-on lire dans un communiqué publié sur le site web de l’entreprise. Il s’agit, selon la même source, d’une «première nationale», soulignant que le terminal à conteneurs de l’infrastructure «dispose désormais d’un linéaire de quai en eau profonde permettant l’accostage des navires de la taille de MSC Tamara». À noter que le MSC Tamara est un container Ship naviguant sous le pavillon de Panama. La réception de porte-conteneurs géants au port de Djen Djen permettra notamment de réduire le coût du transport. Cela va aussi réduire d’environ 20 jours le délai de transit des marchandises en provenance d’Europe et destinées à des pays africains, avait indiqué le PDG de cette infrastructure portuaire, Abdeslam Bouab, en mars dernier. Bouab a indiqué en outre qu’un plan d’investissement visant à renforcer la compétitivité de ce port a été élaboré et porté sur la relance du projet d’extension du terminal à conteneurs, parallèlement au lancement de l’étude d’une seconde extension du port vers l’Est afin de renforcer sa place parmi les ports nationaux et internationaux.

Rabah Rabah 

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DP World Djendjen (Jijel)

Cinq années de transformation et de défis (2018-2022)

Dans le paysage portuaire algérien, DP World Djendjen occupe une place singulière. L’analyse approfondie de ses performances financières entre 2018 et 2022 révèle une entreprise en pleine mutation, confrontée à des défis majeurs mais déterminée à maintenir son cap stratégique.

UNE TRAJECTOIRE COMMERCIALE FLUCTUANTE

Le chiffre d’affaires de DP World Djendjen dessine une courbe contrastée sur la période étudiée. Parti d’un niveau solide de 381,81 millions de dinars en 2018, il a connu des variations significatives :

  • Un pic à 388,88 millions de dinars en 2019 (+1,85%)
  • Une chute brutale à 279,07 millions en 2020 (-28,24%)
  • Un rebond encourageant à 362,15 millions en 2021 (+29,77%)
  • Un nouveau repli à 296,56 millions en 2022 (-18,11%)

« Ces fluctuations reflètent la sensibilité de l’activité portuaire aux chocs externes », analyse Mohammed K., expert en économie maritime. La pandémie de 2020 a particulièrement impacté les performances de l’entreprise, comme en témoigne la chute brutale du chiffre d’affaires cette année-là.

TRANSFORMATION DE LA STRUCTURE DES COÛTS

L’évolution de la structure des charges révèle une transformation profonde du modèle opérationnel :

  1. Charges de personnel
  • Une progression continue, passant de 45,24 millions en 2018 à 126,11 millions en 2022
  • Cette augmentation de 178% en cinq ans témoigne d’une politique active de recrutement et de valorisation des compétences
  1. Services extérieurs
  • Une volatilité marquée, oscillant entre 98,11 et 152,81 millions
  • Une tendance à la rationalisation en 2022 avec une baisse significative
  1. Achats consommés
  • Une relative stabilité, entre 15 et 20 millions par an
  • Une optimisation progressive des approvisionnements

« Cette évolution traduit une modernisation progressive des opérations », observe Leila M., consultante spécialisée dans le secteur portuaire. « L’entreprise investit clairement dans son capital humain tout en cherchant à optimiser ses coûts externes. »

PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE : UN DÉFI PERMANENT

Le résultat opérationnel raconte une histoire en trois actes :

2018-2019 : L’âge d’or

  • Des résultats opérationnels robustes (160,85 et 88,32 millions)
  • Une marge opérationnelle solide
  • Une maîtrise des charges

2020 : L’année charnière

  • Basculement dans le rouge (-8,12 millions)
  • Impact brutal de la crise sanitaire
  • Désorganisation des chaînes logistiques mondiales

2021-2022 : La recherche d’un nouveau souffle

  • Un rebond en 2021 (33,40 millions)
  • Un nouveau repli en 2022 (-6,58 millions)
  • Une volatilité qui traduit un environnement complexe

GESTION FINANCIÈRE : ENTRE PRUDENCE ET ADAPTATION

La gestion financière de DP World Djendjen se caractérise par :

  • Une variabilité du résultat financier
  • Une capacité à générer des produits financiers en 2022 (5,23 millions)
  • Une gestion prudente de l’endettement

PERSPECTIVES ET ENJEUX STRATÉGIQUES

DP World Djendjen doit relever plusieurs défis majeurs :

  1. Défis opérationnels
  • Stabilisation du chiffre d’affaires
  • Optimisation continue des coûts
  • Amélioration de la productivité
  1. Défis stratégiques
  • Renforcement de la position concurrentielle
  • Développement de nouveaux services
  • Modernisation des infrastructures
  1. Défis humains
  • Gestion de la masse salariale croissante
  • Formation continue des équipes
  • Adaptation aux nouvelles technologies

RECOMMANDATIONS POUR L’AVENIR

Pour consolider sa position, DP World Djendjen pourrait :

  1. Au niveau commercial
  • Diversifier ses sources de revenus
  • Développer des services à forte valeur ajoutée
  • Renforcer ses partenariats internationaux
  1. Au niveau opérationnel
  • Poursuivre la modernisation des équipements
  • Optimiser les processus
  • Renforcer l’efficience opérationnelle
  1. Au niveau financier
  • Maintenir une gestion rigoureuse des coûts
  • Développer de nouvelles sources de revenus
  • Sécuriser les marges opérationnelles

L’analyse des performances financières de DP World Djendjen sur la période 2018-2022 révèle une entreprise en pleine transformation, confrontée à un environnement changeant mais déterminée à maintenir son cap stratégique. Si les défis sont nombreux, les fondamentaux restent solides et les perspectives de développement réelles.

Le port de Djendjen a prouvé sa résilience. Sa capacité à traverser les turbulences tout en maintenant ses investissements stratégiques témoigne d’une vision à long terme prometteuse.

La réussite future de DP World Djendjen dépendra de sa capacité à conjuguer excellence opérationnelle, innovation technologique et adaptation aux nouvelles exigences du commerce maritime international. Un défi à la mesure de ses ambitions méditerranéennes.

Yacine Merzougui

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Évolution des indicateurs financiers clés DP World Djendjen 2018-2022

(En millions de dinars algériens)

1. Évolution du chiffre d’affaires et de la production

AnnéeChiffre d’affairesVariation (%)
2018381,81
2019388,88+1,85%
2020279,07-28,24%
2021362,15+29,77%
2022296,56-18,11%

2. Structure des charges d’exploitation

AnnéeAchats consommésServices extérieursCharges de personnelTotal charges
201818,36114,7945,24178,39
201919,85152,8180,72253,38
202015,16125,6089,40230,16
202117,27134,27113,15264,69
202215,5598,11126,11239,77

3. Évolution des résultats

AnnéeRésultat opérationnelRésultat financierRésultat net
2018160,85-4,23154,56
201988,32-5,5882,74
2020-8,120,55-7,57
202133,40-0,6932,71
2022-6,585,23-1,35

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