Les opérations préliminaires en vue de la concrétisation du quai minéralier au port d’Annaba ont été initiées par l’Agence nationale de réalisation des infrastructures portuaires (ANRIP), en collaboration avec les parties prenantes locales. «Ce projet majeur s’inscrit dans une vision de développement et de modernisation des infrastructures portuaires nationales», selon les déclarations de Mohamed Mahdi Younsi, directeur du projet à l’ANRIP qui indique que «les premiers travaux sont déjà en cours, notamment la mise en place des bases de vie et l’aménagement des sites de chantier dans la partie sud du port, en direction de Seybouse, dans la commune d’Annaba». Ces opérations comprennent la clôture du site sur une superficie de trois hectares, des travaux topographiques et géotechniques essentiels, ainsi que l’identification des voies de transport pour les matériaux et équipements nécessaires à l’extension du port. Dans le cadre de la préparation des travaux de construction du quai minéralier dédié à l’exportation de phosphate et de produits phosphatés, une coordination étroite est établie avec le comité local de pilotage présidé par le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui. Ce comité regroupe les responsables des différents secteurs impliqués, notamment les travaux publics, les ressources en eau, l’emploi, le transport, et les services d’électricité et de gaz afin de garantir le bon déroulement du projet et de surmonter les éventuels obstacles. La réalisation de ce quai minéralier, d’une longueur de 1600 mètres et d’un tirant d’eau de 16 mètres, est confiée à un consortium algéro-chinois composé de la China Harbour Engineering Company (CHEC), de Cosider-TP et de l’Entreprise publique économique méditerranéenne des travaux maritimes (Meditram). Ce projet stratégique permettra d’accroître la capacité d’accueil du port d’Annaba pour les navires de grande taille, facilitant ainsi les opérations de chargement, de déchargement et de transport des phosphates et produits phosphatés. Un budget conséquent de 89 milliards de DA a été alloué à ce projet, qui devrait créer près de 2000 emplois dans la région. Cette réalisation s’inscrit dans le cadre du mégaprojet de phosphate intégré, englobant les wilayas de l’Est algérien (Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba), visant à diversifier et à promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Le port d’Annaba, qui occupe actuellement 130 hectares, est l’un des ports algériens les plus importants en termes d’activités d’exportation hors hydrocarbures, selon les informations recueillies par l’APS. L’infrastructure, qui comprend 22 postes à quai, a réalisé en 2023 un volume total d’exportations hors hydrocarbures de plus de 4 millions de tonnes de marchandises diverses (produits sidérurgiques, engrais phosphatés, clinker et produits de l’agriculture et de la pêche). Des exportations effectuées par des opérateurs économiques publics et privés activant dans plus de 17 wilayas de l’Est du pays, selon les données fournies par les gestionnaires du port. Le projet phosphate intégré, plus grand projet d’investissement dans le domaine des engrais, consolidera l’importance économique du port d’Annaba en matière d’exportations hors hydrocarbures, a-t-on noté. Le projet du quai minéralier au port d’Annaba a été décidé dans le cadre d’un marché à l’amiable, soulignant ainsi son caractère urgent et stratégique pour le développement économique régional et national.
I.H