
L’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) anticipe toujours une demande pétrolière mondiale en hausse d’ici 2040, tirée par l’émergence de pays comme l’Inde, mais a revu en baisse ses prévisions à cause de la pandémie de Covid-19 et souligne les incertitudes.
Dans un rapport annuel, l’Opep prévoit une augmentation de près de 10 millions de barils par jour (mb/j) de la demande de brut sur 25 ans, passant de 99,7 mb/j l’an dernier à 109,3 mb/j en 2040 puis 109,1 mb/j en 2045.
Dans l’immédiat, la crise sanitaire a eu un effet radical sur la demande,qui doit se contracter cette année, avec la quasi mise à l’arrêt de certains secteurs comme le transport aérien.
Mais les prévisions de l’Opep se fondent sur l’hypothèse d’un retour à une croissance économique normale après la pandémie mais aussi à un effet de rattrapage pour les secteur les plus affectés, comme l’aviation, le transport routier et les industries. C’est la pétrochimie qui devrait tirer la demande future.
L’Opep souligne que la pandémie de Covid-19 a un effet plus prononcé sur la demande pétrolière dans les pays développés de l’OCDE, ce qui exacerbe la divergence de leur trajectoire avec les pays en développement.
Pour les nations plus prospères, la demande devrait atteindre un plateau entre 2022 et 2025, avant d’entamer un déclin.
En revanche, la demande devrait continuer de progresser dans les autres pays, Inde en tête, tirée par l’émergence de la classe moyenne ainsi que la croissance démographique et économique.
Mais l’Opep admet elle-même que ses prévisions sont marquées par une marge d’incertitude pouvant aller jusqu’à 10 mb/j pour ses prévisions à 2045,essentiellement en raison des différents scénarios de croissance économique mais aussi de l’émergence plus ou moins rapide de certaines technologies (comme les véhicules électriques).
« En plus du défi du changement climatique, la pandémie de Covid-19 ainsi que la crise économique consécutive et le changement de comportement des consommateurs ont rajouté aux certitudes existantes pour les perspectives futures de la demande et de l’offre pétrolières », écrit-elle.