Par M. Mouloudj
M. Abdelmadjid Tebboune a été réélu pour un second mandat présidentiel en obtenant 5 329 253 de voix, soit un taux de 94,65% des votes exprimés, à l’issue de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier, selon les résultats préliminaires annoncées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Il est suivi du candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Abdelaâli Hassani Cherif, qui a obtenu 178 797 voix, soit un taux de 3,17% et du candidat du Front des forces socialistes (FFS), M. Youcef Aouchiche qui a obtenu 122 146 voix, soit un taux de 2,16%. L’annonce des résultats par le président de l’ANIE n’a pas laissé indifférents les trois candidats. Ainsi, ils ont rendu public, le soir de l’annonce, un communiqué commun dans lequel ils font état «d’imprécisions, de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences» relevées dans les chiffres lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’ANIE. «Nous informons l’opinion publique nationale que des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences ont été relevées dans les chiffres lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections», lit-on dans le communiqué. Le texte cite, en particulier, «des imprécisions et des contradictions dans les chiffres des taux de participation annoncés et des contradictions entre les chiffres annoncés par le président de l’Autorité et les procès-verbaux de dépouillement et de concentration des voix remis par les commissions électorales communales et de wilaya». Les directions de campagne ont aussi relevé «l’ambiguïté du communiqué d’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle, qui ne comportait pas la plupart des données essentielles des communiqués d’annonce des résultats, comme il est d’usage dans toutes les échéances nationales importantes», faisant également état d’«une incohérence dans les taux annoncés pour chaque candidat». A première vue, les candidats ont le plein droit de contester les chiffres donnés par l’ANIE. D’ailleurs, les deux malheureux candidats ont déposé des recours à la Cour constitutionnelle. Ils sont dans leur droit le plus absolu de défendre les voix qu’ils ont obtenues. Le plus important dans la «fronde» est le fait que le communiqué des trois candidats n’aborde nullement l’élection elle-même. Aucun candidat n’a dénoncé le résultat final, même s’il demeure provisoire pour le moment. Ils ont tous les trois réclamé plus de voix. Abdelmadjid Tebboune s’estime lésé de quelque 500 000 voix. Abdelaâli Hassani de quelque 180000 voix, et enfin Youcef Aouchiche de quelque 120 000 voix. A jumeler toutes les voix réclamées par le trio contestataire, le résultat ne changera pas d’un iota. Le but étant, finalement, de secouer l’ANIE pour plus de précisions dans ses chiffres. Autrement, aucune contestation des chiffres obtenus qui pourraient éventuellement changer le cours des choses une fois le verdict de la Cour constitutionnelle rendu. Même avec un million, voire deux millions de voix en litige, la réélection d’Abdelmadjid Tebboune est déjà garantie et certifiée. La preuve, les félicitations qui pleuvent de partout, notamment de la part des grandes puissances qui n’ont pas attendu la décision de la Cour constitutionnelle pour affirmer leur reconnaissance de la nouvelle autorité politique nationale.
M. M.