Dans la perspective d’une modernisation profonde de son système de paiement, l’Algérie s’engage résolument dans la transformation digitale de ses transactions financières. Une réunion de coordination intersectorielle majeure, tenue à Alger, vient de définir les contours de cette révolution numérique programmée pour début 2025.
La rencontre, qui s’est déroulée hier au siège du ministère des Finances, a réuni les principaux acteurs du secteur sous la présidence conjointe du ministre des Finances Laaziz Faid, du ministre de la Poste et des Télécommunications Sid-Ali Zerrouki, et du gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb. Cette configuration au plus haut niveau témoigne de l’importance stratégique accordée à ce chantier de modernisation.
L’assemblée a réuni un panel complet des institutions concernées : l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (SATIM), le Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE Monétique), Algérie Poste et Algérie Télécom. Cette mobilisation générale vise à coordonner efficacement le déploiement des nouvelles solutions de paiement électronique.
Des objectifs ambitieux pour 2025
La feuille de route présentée lors de cette réunion s’articule autour de plusieurs axes prioritaires :
- *Le déploiement du paiement instantané
- *La généralisation des cartes bancaires, notamment sans contact
- *L’expansion du paiement mobile
- *L’intégration des grands facturiers dans le système de paiement en ligne
Le ministre des Finances a particulièrement insisté sur la double dimension de cette transformation : d’une part, la modernisation des infrastructures du système de paiement national, et, d’autre part, la diversification des instruments de paiement accessibles aux usagers des services bancaires.
Des avancées concrètes et mesurables
Le directeur général du Trésor et de la comptabilité a présenté un bilan encourageant des progrès réalisés. Les échéanciers fixés pour la finalisation du cadre réglementaire et des infrastructures de paiements sont respectés. Un effort particulier a été consenti dans la formation des agents qui seront chargés d’accompagner les usagers dans l’utilisation de ces nouveaux moyens de paiement.
L’état d’avancement à fin novembre 2024 montre une progression satisfaisante dans la mise en œuvre des différents volets du programme. Les discussions ont notamment porté sur les arbitrages nécessaires pour accélérer la réalisation des objectifs fixés, avec une attention particulière portée aux éventuels obstacles techniques ou organisationnels.
Cette initiative va bien au-delà de la simple modernisation technique. Comme l’a souligné le ministre Faid, elle vise à assainir la sphère économique et à mettre le système financier national en conformité avec les normes internationales, particulièrement en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Pour les citoyens et les opérateurs économiques, les bénéfices attendus sont multiples : simplification des transactions, réduction des délais de paiement, sécurisation des échanges financiers et intégration dans l’économie numérique mondiale.
Une stratégie de communication ciblée
Conscients que le succès de cette transformation dépend largement de son adoption par le public, les autorités prévoient le lancement d’une vaste campagne de vulgarisation. Cette initiative mobilisera l’ensemble des acteurs concernés pour sensibiliser tant les commerçants que les consommateurs aux avantages des moyens de paiement électronique.
Une nouvelle réunion d’évaluation est programmée avant la fin de l’année pour dresser un bilan final avant le lancement officiel des dispositifs début 2025. Les différents acteurs ont été appelés à renforcer leur coordination et à anticiper les éventuelles difficultés pour garantir une transition fluide vers ces nouveaux modes de paiement.
Cette modernisation du système de paiement représente une étape cruciale dans la transformation numérique de l’économie algérienne. Son succès dépendra de la capacité des différents acteurs à maintenir leur mobilisation et à accompagner efficacement les usagers dans cette transition technologique majeure.
M.K.