Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a incité jeudià Alger les entreprises algériennes à s’impliquer davantage dans la diversification de l’économie algérienne en augmentant leurs taux d’intégration pour réduire les importations et en adoptant une démarche plus agressive en matière d’exportation.
Inaugurant la 26ème édition de la foire de la production algérienne (FPA), qui se tient du 21 au 27 décembre au Palais des expositions (Pins maritimes), M. Ouyahia a visité les différents pavillons de la Foire, en commençant par les stands des entreprises de production du ministère de la Défense nationale qui participe pour la deuxième fois à cette manifestation économique.
Le stand de l’ANP englobe des unités de production relevant des Commandements des Forces aériennes et navales, des Directions des fabrications militaires, du Matériel et des Infrastructures militaires.
Il s’agit des établissements et des unités de productions de l’ANP spécialisées dans divers domaines, à l’instar du secteur des industries mécaniques légères et lourdes, des industries électroniques, de la construction et de la rénovation des matériels aériens et navals ainsi que du secteur du textile.
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Visitant les autres stands, le Premier ministre a notamment appelé les entreprises exposantes dans différents secteurs à diversifier leurs activités et éviter de recréer des productions existant en abondance sur le marché.
« Il faut de la rationalité, si nous avons cinq ou six nouvelles entreprises qui démarrent c’est bien, mais si elles font toutes la même chose, qu’est ce que cela pourra nous apporter en terme macro-économique? », a-t-il asséné à l’adresse d’un producteur de chauffages à gaz.
Le même message a été adressé à des producteurs d’appareils électroniques et électroménagers.
Il a en outre invité les opérateurs privés, à s’associer, notamment dans le cadre du Forum des chefs d’entreprises (FCE), pour investir le domaine du Fret aérien et maritime pour essayer de réduire le coût du transport des produits exportés et rendre ainsi plus compétitives leurs exportations en termes de prix.
Le Premier ministre a, une fois encore, assuré de la détermination du Gouvernement à aider et accompagner les opérateurs privés notamment ceux qui exportent.
Il a appelé par la même ces opérateurs à « aider » l’Etat à réduire davantage les importations.
« Aidez-nous à réduire les importations pour préserver les réserves de changes et par conséquent l’indépendance financière du pays », a-t-il lâché à des producteurs privés.
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S’adressant à certains opérateurs publics présents à cette foire, il leur a rappelé la situation financière difficile que traverse le pays en affirmant que « l’Etat n’a plus les moyens financiers pour continuer l’effacement des découverts ».
Il a noté, dans le même sillage, que l’Algérie était le « seul pays au monde qui pratique une bonification des crédits de 2,5 points ».
La majorité des opérateurs ont salué les mesures engagées par le Gouvernement pour soutenir la production nationale et ont notamment applaudi la suppression récente du régime des licences d’importation pour des centaines de biens produits localement.
S’arrêtant dans divers stands d’opérateurs activant dans l’automobile, il a pointé du doigt le nombre trop élevé de demandes pour l’assemblage automobile, en affirmant que cette activité sera « très limitée » dans le futur, et ce dans le cadre d’une démarche rationnelle visant à éviter une saignée des devises. « Nous n’allons pas laisser refaire l’histoire des minoteries », a-t-il lâché à l’adresse d’un concessionnaire.
Cette démarche du Gouvernement est surtout dictée par l’amenuisement des réserves de change du pays du fait de la baisse des cours de pétrole, selon lui. « Si on a arrêté d’importer 500.000 véhicules/an, soit 6 milliards de dollars, ce n’est pas pour importer 600.000 ou 800.000 kits aujourd’hui.
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Les 500.000 véhicules étaient importés à l’époque où nous avions 174 milliards de dollars (de réserves de change, Ndlr) mais aujourd’hui, à novembre, nous n’en avons que 98 milliards de dollars « , a-t-il argué.
En s’adressant à un autre concessionnaire qui a déjà investi le marché de l’assemblage, il a dit à propos du nombre d’assembleurs qui y seront retenus: « dans l’avenir vous serez cinq (5) pour l’automobile et cinq (5) pour les camions » sans donner plus de détails.
« Ceci ne va pas plaire à certains mais, en tant que gouvernement, nous avons à défendre les intérêts du pays », a-t-il lâché.
Organisée sous le thème « Economie diversifiée et performance à l’export », cette manifestation économique voit la participation de 483 exposants avec 169 entreprises publiques et 314 entreprises privées avec des stands s’étendant sur une superficie globale de 22.742 m2.
Cette édition est marquée par la présence, pour la première fois, du secteur national de l’automobile à travers la participation de neuf (9) sociétés de montage de véhicules.
Les entreprises participantes relèvent des industries manufacturière, électronique, électrique et électroménagère, agroalimentaire et emballage, chimique et pétrochimique, et l’industrie mécanique, sidérurgique et métallurgique, ainsi que des secteurs des banques et assurances.
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