A travers la note datée du 3 octobre, Ouyhaia aura mis fin définitivement au système Tebboune qui a dominé la commande publique pendant des années.
Ouyahia vient de s’adresser aux opérateurs publics pour les instruire de privilégier les appels d’offres nationaux. Dans cette note qui s’adresse aux membres du gouvernement, les walis et les responsables des groupes économiques publics, le premier ministre décide qu’aucun appel d’offres à l’international ne doit être lancé sans l’aval de son Cabinet.
Cette mesure « s’applique pour les contrats de réalisation des travaux, acquisitions de biens ainsi que pour la prestation des services » ajoute encore le premier ministre.
Détebounisation
Les statistiques de e-bourse indiquent que depuis plus de deux ans, les appels d’offres internationaux ont considérablement baissé en volume. Chaque semaine, ce sont 20 appels d’offres destinés aux prestataires de droit étranger. 50% de ces procédures sont lancées dans le secteur de l’énergie où les prestataires algériens ne peuvent répondre aux exigences de Sonatrach et Sonelgaz notamment.
20% des appels d’offres internationaux sont lancés dans le secteur de la défense. Et cela est naturel dans un pays qui n’a pas encore développé une industrie dans ce secteur.
Le reste des appels d’offres sont lancés dans le secteur de l’équipement (en rénovation-extension dans le secteur industriel) et fourniture de divers engins roulants.
Du coup, cette instruction de Ahmed Ouyahia ne va nullement gêner les formules actuelles des appels d’offres internationaux.
En revanche, ce sont les sociétés du bâtiment qui vont être sévèrement touchées. Depuis son arrivée à la tête du ministère de l’habitat, Abdelmadjid avait fait un choix dans la gestion de la réalisation du programme du logement. Il avait lancé des opérations de présélection d’entreprises étrangères qui allaient être chargées de la réalisation du programme des logements et équipements publics. Les sociétés étrangères retenues dans la short-List du ministère signaient alors des contrats de gré à gré pour la réalisation des différents projets. Les prix unitaires étant définis par le ministère de l’habitat sous le contrôle des services du ministère des finances.
Avec la nouvelle instruction du premier ministre, les responsables du ministère de l’habitat n’ont plus la possibilité de conclure directement des marchés en gré à gré avec les entreprises étrangères. Ils doivent recevoir préalablement l’accord du premier ministre.
Dès lors, ce sont des dizaines de sociétés étrangères qui seront obligées de plier bagage dès la réception des projets en cours de réalisation dans le secteur du bâtiment.