Rect’Angle
Par : Mohamed Mouloudj
Avant-hier, au Théâtre national algérien, l’épopée de Novembre a été racontée de la manière la plus sublime, la plus fidèle et la plus sincère. « Fil rouge » de la comédienne Elisa Biagi, petite fille d’un grand maquisard, Abdelhafid Yaha, alias Si Lhafid, est ce dialogue intergénérationnel entre la grand-mère et sa petite-fille, explorant les luttes des femmes durant les années du combat libérateur. Ce « fil rouge » symbolise le lien indéfectible entre les générations, soulignant l’importance de la mémoire et du partage d’expériences. La jeune artiste raconte Novembre, ses sacrifices, ses engagements, sa force et sa victoire. « Fil rouge », est une œuvre poignante qui (re) plonge dans les souvenirs et les luttes des familles, notamment les femmes durant la guerre de libération. Une immersion au cœur de cette épopée à travers une narration embellie du jeu théâtral de la comédienne. Un hommage vibrant aux femmes qui ont joué un rôle crucial dans la résistance contre le colonialisme. En tant que petite-fille d’un grand maquisard, Elisa Biagi évoque un héritage chargé d’émotions, où chaque mot retentit avec la profondeur de l’histoire familiale et renvoie les cœurs aux tréfonds des souffrances endurées. Une histoire que peut raconter toutes les autres familles engagées dans ce combat, dont on célèbre le 70e anniversaire. Mis en scène par Anaïs Caroff, accompagnée des compositions de Laurie-Anne Polo, le spectacle invite le public à une réflexion collective sur le passé et ses échos dans le présent, sur les combats menés et ceux à engager. « Fil rouge » est non seulement un récit personnel ou familial mais aussi une célébration des combats pour la liberté et la dignité qu’ont menée les femmes. C’est Novembre sur scène. Novembre des émotions, du courage et de la bravoure. « Fil rouge » est ce temps qui raconte Novembre dans l’intimité d’une famille. Qui dit ses vérités, ses souffrances et ses résistances. Des résistances plurielles au cœur d’un combat libérateur. Novembre est cette lumière que met « Fil rouge » sur le sentier de la liberté. Que « Fil rouge » allume pour éclairer les ténèbres d’une longue nuit coloniale. « Fil rouge » est ce lien de « sang » qui relie deux générations, deux vies, mais un seul combat. Celui de la liberté, de l’égalité et de la dignité. « Fil rouge » explore ce lien, le parcoure et le traverse pour le saisir, le comprendre, le sentir et le faire vivre. Le faire-vivre pour l’éternité, pour les autres générations qui auront à saisir elles aussi le sens de l’engagement et de Novembre. C’est un héritage à préserver, à protéger et à célébrer. C’est un repère vers lequel toutes les générations à venir doivent se référer. C’est une halte à observer pour mieux repartir. « Fil rouge » est ce spectacle à voir. Une œuvre qui raconte cette épopée, cette fierté et cet héroïque combat. Merci pour ces moments Elisa Biagi. Au-delà du jeu théâtral sublime qui est le vôtre, vous avez de qui tenir toute cette bravoure !