Novembre 1954: 70 ans après 

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Un programme national pour honorer la mémoire

Un vaste programme de commémoration du 70e anniversaire de la Guerre de libération est lancé par le ministère des Moudjahidine sous le thème « Glorieux Novembre, fidélité et renouveau ». Cette initiative vise à transmettre aux jeunes générations les valeurs de la Révolution et à perpétuer l’esprit de Novembre à travers des activités diverses.

L’audiovisuel au service de l’histoire

Le ministère mise fortement sur la production audiovisuelle avec le lancement d’un concours national pour les entreprises spécialisées. Point d’orgue de cette programmation, le projet d’un grand film sur la bataille d’Imzi, qui témoignera de la barbarie coloniale dans la région d’Ain Sefra. La numérisation prend également une place importante avec la création de portails électroniques dédiés aux sites historiques et aux témoignages vivants.

Arts et spectacles pour raviver la mémoire

Les manifestations artistiques occupent une place centrale dans ces célébrations. Au programme figurent le spectacle épique « Qiblat el-ahrar », trois représentations de « Afin que nul n’oublie », et la grande fresque « Rouh El Djazair » prévue pour la cérémonie officielle. Ces créations visent à incarner et transmettre les valeurs de la Révolution.

Une dimension académique et pédagogique

Le volet scientifique n’est pas en reste avec l’organisation de rencontres nationales et internationales, de journées d’études et de conférences. Des concours sur l’histoire, destinés à la jeunesse, sont prévus en collaboration avec les ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse et des Sports. La réimpression d’œuvres d’historiens algériens majeurs complète ce dispositif mémoriel.

Selon le ministre Laid Rebiga, la réussite de ces manifestations doit beaucoup à l’engagement personnel du président Abdelmadjid Tebboune envers la mémoire nationale. Cette implication au plus haut niveau de l’État permet au ministère de poursuivre son travail de transmission et de célébration dans les meilleures conditions possibles.

 S.T/APS

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La première étincelle de Novembre 

Un village des Aurès, témoin du grand départ

La réunion historique qui a précédé le déclenchement de la Révolution algérienne s’est tenue dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954 à Dechrat Ouled Moussa, petit bourg perché sur les hauteurs d’Ichemoul, dans la wilaya de Batna. C’est dans la demeure des frères Benchaïba que le martyr Mostefa Benboulaïd supervisa la distribution des armes aux premiers combattants de la liberté. Cette nuit-là, 39 groupes de moudjahidine s’élancèrent vers leurs objectifs désignés.

Un lieu stratégique minutieusement choisi

Culminant sur un plateau qui surplombe les localités d’Arris et d’Ichemoul, la position de Dechrat Ouled Moussa s’est révélée idéale pour accueillir discrètement les futurs révolutionnaires. La vaste demeure des Benchaïba, avec ses trois grandes cours et sa vingtaine de pièces, pouvait héberger jusqu’à 400 personnes. Selon El Abed Rahmani, secrétaire de wilaya de l’Organisation nationale des Moudjahidine, ce site témoigne de « l’intelligence et la perspicacité » des planificateurs de la Révolution.

Les dernières heures avant l’assaut

La journée du 30 octobre fut consacrée aux ultimes préparatifs. Les combattants, infiltrés par petits groupes, nettoyèrent leurs armes et chargèrent les cartouches. Seuls les chefs de groupes connaissaient l’heure exacte du déclenchement. Les instructions de Benboulaïd étaient strictes : personne ne devait quitter les lieux sans son autorisation expresse. La réunion finale rassembla des figures historiques comme Chihani Bachir, Adjel Adjoul, Abbas Laghrour et Mustapha Boucetta.

L’héritage d’une nuit historique

Aujourd’hui, la demeure des Benchaïba conserve son austérité d’antan. Selon le Dr Djamel Mesrahi de l’université de Batna1, cette « citadelle imprenable » garde une importance particulière pour avoir abrité l’ultime concertation avant le début de la guerre de libération. Le site attire désormais chercheurs, étudiants et visiteurs du monde entier, fascinés par ce lieu symbole d’une révolution qui, 70 ans plus tard, reste un modèle de courage et d’abnégation.

R.N/APS

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L’héritage de Novembre 1954 

La Mémoire au cœur de l’Algérie nouvelle

À l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laid Rebiga, souligne la profonde symbolique de cet événement historique. La Proclamation du 1er Novembre, érigée en référent constitutionnel, continue d’incarner l’attachement à l’identité nationale et la cohésion sociale du pays.

Un patrimoine historique en constante expansion

Le ministère des Moudjahidine intensifie ses efforts pour préserver la mémoire nationale. Plus de 1.200 ouvrages d’histoire ont été publiés ces dernières années, couvrant la Résistance populaire, le Mouvement national et la Révolution. L’anniversaire du 60e anniversaire de l’indépendance a notamment vu l’impression de 150 nouveaux titres historiques, témoignant d’une avancée qualitative dans ce domaine.

La révolution numérique au service de la mémoire

Le secteur s’engage résolument dans la voie de la numérisation. Un vaste projet de collecte et de conservation des témoignages vivants est en cours, avec la création d’un centre de données dédié. Cette initiative s’accompagne d’une production audiovisuelle significative : 12 longs métrages historiques ont déjà été réalisés sur les grandes figures de la Révolution, tandis que trois nouveaux films sont en production, consacrés à Zighoud Youcef, Si M’hamed Bouguerra et Si El Haoues.

Un héritage tourné vers l’avenir

Pour le ministre Rebiga, cet anniversaire s’inscrit dans la dynamique de l’Algérie nouvelle, « édifiée sur des bases solides ». Le pays puise dans son passé glorieux les principes qui fondent aujourd’hui sa souveraineté, ses institutions, son économie prometteuse et sa diplomatie influente. Cette vision, portée par le Président Abdelmadjid Tebboune, dépasse le cadre des simples commémorations pour nourrir un projet national ambitieux.

R.N/APS