Après une première hausse en septembre, la compagnie maritime française impose de nouvelles surtaxes pour l’importation et l’exportation à partir du 1ᵉʳ octobre 2024.La compagnie maritime française CMA-CGM, l’un des leaders mondiaux dans le transport maritime et la logistique, a annoncé une nouvelle augmentation de ses tarifs pour les transports à destination et en provenance de l’Algérie. Cette décision, effective à partir du 1ᵉʳ octobre 2024, intervient seulement une semaine après une précédente hausse des frais pour le transport des conteneurs vers les principaux ports algériens. Dans un communiqué officiel, CMA-CGM a justifié ces nouvelles hausses tarifaires par l’augmentation des prix du carburant, obligeant ainsi la compagnie à revoir ses surtaxes sur le carburant pour ses services de transport maritime, notamment le service Roro South, qui dessert la France, l’Algérie et d’autres pays d’Afrique du Nord. Ce service est couramment utilisé pour le transport de véhicules, de conteneurs ainsi que d’équipements industriels et de travaux publics. Les nouvelles surtaxes touchent principalement le transport des voitures particulières, des véhicules utilitaires, des petits camions et des équipements de travaux publics, qu’ils soient chargés ou vides. En détail, l’expédition des conteneurs chargés de véhicules vers l’Algérie coûtera désormais 1 147 euros par unité, tandis que les conteneurs vides seront facturés à 722 euros. De plus, les voitures particulières et petits camions seront soumis à une tarification de 247 euros par véhicule, une hausse qui pourrait peser sur les coûts d’importation. Les marchandises groupées, qui peuvent être divisées lors du déchargement (Breakbulk), verront également leurs tarifs révisés à hauteur de 70 euros par mètre cube. Quant aux équipements de travaux publics, tels que les engins à roues, ceux montés sur chaînes ou les camions destinés au transport de bétail, le prix sera de 149 euros par mètre linéaire. Ces augmentations toucheront aussi bien les opérations d’importation que celles d’exportation. Toutefois, la compagnie n’a pas précisé si ces tarifs concerneraient aussi bien les particuliers que les entreprises. Cette mesure pourrait compliquer la gestion des coûts pour les importateurs et les exportateurs, dans un contexte économique déjà marqué par l’inflation et la hausse des prix des carburants. La hausse annoncée par CMA-CGM intervient dans un contexte particulier pour l’Algérie, notamment avec les élections présidentielles prévues en 2024 et les réformes portuaires en cours. Déjà, le 6 septembre 2024, la compagnie avait introduit une surtaxe de 150 euros par conteneur de 20 pieds en raison de l’encombrement dans les ports d’Alger, Oran, Skikda et Béjaïa. Cette surcharge visait à compenser les délais et difficultés logistiques rencontrées dans ces installations portuaires. Ces nouvelles augmentations risquent d’avoir un impact direct sur le secteur du commerce en Algérie. Alors que les ports algériens demeurent des plaques tournantes essentielles pour l’approvisionnement du pays en biens divers, les importateurs pourraient être contraints de répercuter ces hausses sur les prix de vente finaux, aggravant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs. Face à cette situation, les acteurs économiques algériens suivront de près l’évolution des tarifs maritimes, d’autant que CMA-CGM reste une des principales compagnies desservant le pays. La stratégie de la compagnie pourrait aussi influencer d’autres acteurs du secteur du transport maritime, créant ainsi un effet domino dans les mois à venir.En conclusion, cette décision de CMA-CGM, bien que motivée par l’augmentation des coûts du carburant, risque de peser lourdement sur les échanges commerciaux algériens, en particulier dans un contexte économique global où les coûts logistiques jouent un rôle central dans la fixation des prix des marchandises.
SoniaH.