Normalisation des relations avec l’entité sioniste

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La rue marocaine dit non au makhzen

Une marche en soutien aux Ghazaouis et pour la défense des droits légitimes du peuple palestinien a été organisée dimanche dernier à Rabat, au Maroc. Des centaines de milliers de personnes ont marché dans les rues de Rabat pour dénoncer les crimes génocidaires commis à l’encontre du peuple palestinien et réclament également la suspension de la normalisation signée entre le Maroc et l’entité sioniste. Du jamais-vu dans les rues de Rabat depuis vingt ans.

La marche a été organisée par le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation (FMSPCN), qui rassemble une vingtaine de partis, de syndicats et d’associations, et le Groupe d’action nationale pour la Palestine, proche des islamistes du Parti de la justice et du développement. «Il y avait plus de 300 000 personnes dans la rue», rapporte Abdullah Abaakil, élu au Conseil de Casablanca sous l’étiquette du Parti socialiste unifié.

Cette revendication met le gouvernement marocain dans une position délicate vis-à-vis de la normalisation, car elle traduit sans ambages la réelle volonté du peuple marocain qui, rappelons-le, était contre la normalisation du royaume chérifien avec l’indu-occupant israélien. Les manifestants dénonçaient le massacre subi par les Palestiniens à Ghaza et le crime contre l’humanité perpétré par l’armée de l’entité sioniste avec la complicité de l’Occident à l’encontre des enfants ghazaouis. Un génocide à grande échelle.

En effet, les manifestants qui protestaient dimanche dernier dans les rues de la capitale du Maroc ont dénoncé le rapprochement israélo-marocain et pousser le gouvernement à revoir aussi sa position dans la coopération économique militaire. C’était l’occasion pour eux de relancer les appels au boycott massif et général des produits et entreprises de l’occupant sioniste. En 2022, le niveau des échanges commerciaux entre Rabat et Tel-Aviv a atteint le seuil de 56 millions de dollars. Concernant cette marche, Mohamed Tozy, universitaire marocain et professeur de sciences politiques a déclaré, rapporte RFI, qu’«il y a un certain inconfort. D’abord, la manifestation a été non seulement autorisée, mais aussi accompagnée. Les slogans étaient plutôt des slogans d’indignation et qui posent le problème des droits universels et des crimes de guerre».

10 décembre 2020 : date de la normalisation

L’accord de normalisation entre le Maroc et l’occupant israélien a été annoncé le 10 décembre 2020. Cela a défrayé la chronique, choquant ainsi le peuple marocain qui a exprimé son total refus à cette normalisation. Cet accord a été facilité et appuyé par les Etats-Unis dans le cadre de l’Accord d’Abraham, lequel accord incluait des accords de normalisation entre l’entité sioniste et d’autres pays arabes comme les Emirats arabes unis et le Bahreïn. L’accord du 10 décembre 2020 stipule la normalisation des relations diplomatiques entre les deux parties. Cela signifie aussi l’ouverture d’ambassades, donc l’établissement de liens diplomatiques officiels. Sur le plan économique, les deux parties ont exprimé leur intention de collaborer dans divers domaines comme le commerce, l’agriculture, le tourisme, la technologie et l’innovation. Par ailleurs, l’accord comprend des dispositions pour la coopération dans les domaines de la sécurité et de l’intelligence, visant le renforcement contre le terrorisme et les menaces régionales. L’un des principaux points de cet accord, et non des moindres ayant pesé sur la balance en faveur de l’agresseur israélien, est celui «de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En retour de la normalisation des relations du Maroc avec l’occupant sioniste, les Etats-Unis ont reconnu systématiquement la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental. Un territoire occupé, qui lutte pour son indépendance.

Vers la remise en cause de la normalisation ?

La manifestation populaire de dimanche dernier dans les rues de Rabat va-t-elle influencer le gouvernement marocain et exercer sur lui une pression pour revoir sa copie quant à la normalisation des relations entre le Maroc et l’occupant sioniste ? Les revendications des manifestants sont claires et confortent leur détermination à en découdre avec le génocidaire israélien. Selon de nombreux spécialistes, cette grande marche a mis le pouvoir marocain dans une délicate position. Car si les relations entre les deux parties sont mises à l’épreuve, le Maroc ne semble pas près à mettre fin à la normalisation. Il doit, désormais, composer avec la position propalestinienne de son peuple, qu’il a d’ailleurs fortement exprimée dimanche dernier. Le makhzen ira-t-il jusqu’à mettre entre parenthèses ses relations avec l’occupant israélien ? Depuis cette marche, Rabat a multiplié les contacts avec les autorités palestiniennes. Le Maroc insiste sur la responsabilité du génocidaire israélien quant à ce qui se passe à Ghaza, affirmant que la politique d’occupation israélienne reste la principale responsable de l’impasse actuelle. Ce qui contraste fortement avec ses récentes déclarations concernant «la dynamique de renforcement de la coopération entre le royaume et Israël».

R. N.

Voici un résumé des principaux points de l’accord :

  1. Normalisation des Relations Diplomatiques : Le Maroc et Israël ont convenu de normaliser leurs relations diplomatiques. Cela signifie l’établissement de liens diplomatiques officiels, y compris l’ouverture d’ambassades dans les deux pays.
  2. Coopération Économique et Commerciale : Les deux pays ont exprimé leur intention de collaborer dans divers domaines économiques, notamment le commerce, le tourisme, l’agriculture, la technologie et l’innovation.
  3. Coopération dans les Domaines de la Sécurité et de l’Intelligence : L’accord comprend des dispositions pour la coopération dans les domaines de la sécurité et de l’intelligence, visant à renforcer la lutte contre le terrorisme et les menaces régionales.
  4. Reconnaissance de la Souveraineté Marocaine sur le Sahara Occidental : En retour de la normalisation des relations avec Israël, les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, un territoire disputé.
  5. Promotion de la Coexistence Interreligieuse : L’accord encourage la promotion de la coexistence interreligieuse et de la tolérance entre les communautés musulmanes, juives et chrétiennes.