Moyen-Orient : une poudrière au bord de l’implosion
par l’armée d’occupation s’annonce «imminente», les dernières 48 heures ont connu des tensions croissantes touchant les intérêts américains et israéliens au Moyen-Orient, ce qui fait craindre l’exacerbation du conflit dans la région. Jeudi, un navire de guerre de la marine américaine a intercepté trois missiles tirés par les combattants houthis depuis le Yémen, qui, selon le Pentagone, se dirigeaient potentiellement vers des cibles en Israël. Alors que le président américain, Joe Biden, prononçait un discours sur les conflits en Israël et en Ukraine en présentant au Congrès un projet de loi sur la défense d’une valeur d’environ 100 milliards de dollars, l’«USS Carney», un destroyer lance-missiles de la marine américaine dans le nord de la mer Rouge, a abattu jeudi plusieurs missiles et drones lancés par les Houthis du Yémen.
Selon des médias internationaux, c’est la première fois dans l’histoire récente qu’un navire de la marine américaine au Moyen-Orient intercepte des missiles et des drones qui n’étaient pas directement dirigés vers le navire. Il s’agit également de la première action militaire américaine entreprise pour défendre l’Etat sioniste dans la crise actuelle. Cela fait craindre le spectre d’accroître les tensions régionales. Le navire se trouvait dans le nord de la mer Rouge jeudi soir, lorsqu’il a intercepté trois missiles d’attaque terrestre et plusieurs drones, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder lors d’un point de presse. Il a ajouté que le navire américain a abattu huit drones lancés par les Houthis. L’évaluation préliminaire des Etats-Unis est que l’«USS Carney» n’était la cible d’aucun missile ou drone houthi, selon plusieurs responsables américains. «Nous ne pouvons pas dire avec certitude ce que visaient ces missiles et drones, mais ils ont été lancés depuis le Yémen en direction du nord le long de la mer Rouge, potentiellement vers des cibles en Israël», a déclaré Ryder. On ne sait pas exactement d’où les missiles de la milice houthie ont été tirés, mais ils se dirigeaient vers le nord, a indiqué le même responsable. La semaine dernière, le chef houthi Abdel-Malek al-Houthi avait déclaré que si les Etats-Unis intervenaient directement dans le conflit à Ghaza, son groupe réagirait en tirant des drones et des missiles et choisirait d’autres options militaires. «Il y a des lignes rouges en ce qui concerne Ghaza », a-t-il mis en garde. Les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région depuis le début de l’opération «Déluge d’Al Aqsa» lancée par le Hamas et la résistance palestinienne contre l’armée d’occupation, le 7 octobre dernier.
L’«USS Carney» fait partie du groupe aéronaval «USS Gerald R. Ford» qui a été déployé en Méditerranée orientale pour dissuader l’Iran et le Hezbollah de se joindre à la guerre entre Israël et le Hamas. Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a récemment prolongé le déploiement du groupe d’attaque «Ford» afin qu’il puisse rester en Méditerranée orientale et a ordonné le déploiement d’avions de combat supplémentaires dans les bases aériennes américaines de la région. Pour accroître ce qu’il prétend être une action de dissuasion américaine, le «Ford» sera bientôt rejoint en Méditerranée orientale par le groupe aéronaval «USS Dwight D. Eisenhower» qui a quitté Norfolk, en Virginie, la semaine passée et pourrait arriver dans la région au cours des 7 à 10 prochains jours. Ce déploiement américain envoie des signaux d’alerte, étant donné qu’il suffit d’une petite étincelle pour enflammer toute la région, menaçant la stabilité de tous les pays de Moyen-Orient pour ne sauvegarder que celle de l’Etat sioniste.
Selon des observateurs internationaux, le risque pour les forces et les intérêts américains et israéliens dans la région s’est particulièrement accru à la suite du bombardement meurtrier de l’armée d’occupation d’un hôpital à Ghaza, qui a attisé les tensions régionales et la colère dans les rues arabes et musulmanes. Mercredi, trois drones ont été abattus par les forces militaires américaines alors qu’ils s’approchaient de bases situées dans l’ouest et le nord de l’Irak, et un autre drone a été abattu jeudi près des forces américaines dans l’est de la Syrie. Un soldat américain qui s’était réfugié dans l’une des bases en Irak est décédé d’un arrêt cardiaque lors de l’un des incidents, ont rapporté des médias américains. La base aérienne d’Al Asad, dans l’ouest de l’Irak, a subi jeudi des tirs de missiles et attaques de drones, selon la chaîne qatarie Al Jazeera. Les attaques de drones qui ont visé également la base américaine en Syrie ont fait des «blessés», a reconnu le Pentagone. Mercredi, deux drones ont visé la garnison d’al-Tanf en Syrie, où sont basées les forces américaines et la coalition anti-Etat islamique.
Un drone a été intercepté et détruit, et un autre a percuté la base, causant des blessures légères aux forces de la coalition, ont indiqué des responsables américains. Plus tôt cette semaine, une frappe de l’armée d’occupation a visé dans la nuit de mercredi à jeudi une position militaire du régime dans le sud de la Syrie, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), quelques jours après une frappe contre l’aéroport d’Alep (nord). «Des bruits d’explosions ont retenti dans la province de Kuneitra après une frappe israélienne contre une position de l’armée syrienne», a relevé l’ONG. Appréhendant toute menace, l’Etat sioniste a retiré tout son personnel dans ses ambassades dans les pays arabes, et une grande partie de celle en Turquie, après des manifestations et des tentatives d’infiltration par des manifestants qui ont eu lieu récemment à Ankara. Dans plusieurs capitales arabes, des manifestants ont brûlé les drapeaux américains à cause du soutien US aveugle à l’Etat juif, et ont scandé des slogans appelant à boycotter les produits et services américains considérant qu’ils contribuent à financer la machine de guerre d’occupation. L’Iran a averti à plusieurs reprises qu’Israël pourrait faire face à des menaces plus larges s’il ne mettait pas fin à sa guerre contre les enfants et femmes civils à Ghaza. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a averti mardi que «si les crimes du régime sioniste continuent, les musulmans et les forces de résistance deviendront impatients et personne ne pourra les arrêter». Lors d’un appel téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré lundi que le temps presse pour parvenir à une solution politique au conflit Israël-Hamas, mettant en garde contre la «possibilité d’étendre la portée de la guerre et du conflit à d’autres fronts». Cependant, Washington ne semble pas disposé à écouter les appels pour désamorcer les tensions régionales, le président Biden ayant considéré dans son discours jeudi soir qu’un cessez-le-feu n’est pas à l’ordre de jour de son pays, et qu’il proposera un plan de 100 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre de l’Etat sioniste.
Au Sud Liban, les affrontements entre le Hezbollah et l’armée d’occupation font toujours rage. Hier, le Hezbollah ainsi que des factions palestiniennes activant dans cette zone ont intensifié leurs opérations le long de la frontière libanaise, entraînant un grand nombre de morts et de blessés dans les rangs de l’armée d’occupation. Le Hezbollah a élargi la portée de ses attaques le long de la ligne de front, jusqu’aux fermes de Chebaa, détruisant plusieurs chars ennemis avec des missiles de précision Kornet. La veille, le mouvement chiite a visé le dispositif de radars, caméras de surveillance et outils d’espionnage placés sur la clôture érigée par l’Etat sioniste sur la frontière avec le Liban, selon des images diffusées par la résistance sur les réseaux sociaux.
Entre-temps, la branche des Brigades Al-Qassam au Liban a revendiqué la responsabilité du lancement de 30 roquettes depuis le Sud Liban vers les colonies de Nahariya et Shlomi dans le nord occupé de la Palestine. Dans un communiqué, les forces d’occupation ont reconnu que le Hezbollah a réussi à rendre non opérationnels des points d’observation sur la frontière et rapporté aussi la destruction de plusieurs chars, mais refusant toutefois de dévoiler le bilan des soldats tués ou blessés. Les évolutions rapides sur le front nord de l’Etat sioniste avec le Liban commencent à inquiéter l’ennemi, son armée, ses médias et les colons. Suite aux tensions croissantes dans le nord, l’Etat sioniste a commencé à évacuer la colonie de Kiryat Shmona, située près de la frontière libanaise. Le 16 octobre, Israël avait décidé d’évacuer 28 colonies situées près de la frontière libanaise.
Hamid Mecheri