L’histoire de la Bourse d’Alger a connu mardi un tournant majeur avec l’introduction officielle de Moustachir, marquant l’entrée historique de la première start-up sur le marché financier algérien.
Cette opération, qui a rencontré un succès retentissant avec une sursouscription de 120%, ouvre une nouvelle ère pour le financement des jeunes entreprises innovantes. Le succès de cette introduction en bourse a été confirmé par le ministre des Finances, Laaziz
Faid, lors d’une cérémonie au siège de la Bourse d’Alger, en présence des principales autorités du secteur financier et technologique. La demande exceptionnelle des investisseurs s’est traduite par 149.615 actions requises pour une offre initiale de 125.000 actions, représentant 25% du capital de la société.
L’analyse détaillée des souscriptions révèle un intérêt diversifié des investisseurs. Sur les 306 souscripteurs, 257 sont des personnes physiques ayant acquis 62.500 actions, tandis que 29 fonctionnaires et conseillers de Moustachir ont souscrit 12.500 actions. Les 20 personnes morales algériennes participantes ont absorbé 50.000 actions, démontrant l’attrait de cette valeur auprès des investisseurs institutionnels.
La répartition géographique des souscriptions témoigne d’une forte concentration dans trois wilayas principales. Alger domine avec 39.453 actions (31,56%) réparties entre 71 souscripteurs, suivie de Béjaïa avec 24.725 actions (19,78%) pour 5 souscripteurs, et Sétif qui totalise 14.204 actions (11,36%) pour 11 souscripteurs. Cette distribution reflète à la fois la concentration des activités financières dans ces régions et le potentiel de développement vers d’autres wilayas.
Moustachir, qui a obtenu le « Label start-up » en 2022, se positionne comme un acteur innovant dans le conseil en ligne. Sa plateforme met en relation consultants et experts avec entreprises et particuliers, répondant ainsi aux besoins croissants de conseils professionnels personnalisés. Le prix de souscription, fixé à 760 DA par action, a permis de lever 94,625 millions de dinars, des fonds qui serviront à accélérer le développement de l’entreprise.
Cette introduction porte à sept le nombre de sociétés cotées à la Bourse d’Alger, aux côtés d’Alliance Assurances, Biopharm, l’Entreprise de gestion hôtelière Aurassi, Saidal, le CPA et AOM Invest. Le marché s’apprête par ailleurs à accueillir la Banque de développement local (BDL), qui prévoit de mettre en vente 44,2 millions de nouvelles actions, renforçant ainsi la présence du secteur bancaire public sur le marché.
Cette opération réussie marque un jalon important dans la stratégie de développement du marché financier algérien. Elle ouvre la voie à d’autres start-ups innovantes en quête de financement et contribue à la diversification des instruments financiers disponibles pour les investisseurs. La création d’un compartiment dédié aux start-ups témoigne de la volonté des autorités de faire de la Bourse un véritable outil de financement de l’économie de la connaissance.
Le succès de Moustachir pourrait également encourager d’autres jeunes entreprises technologiques à considérer la Bourse comme une source de financement alternative, contribuant ainsi à la dynamisation du marché financier et au développement de l’écosystème des start-ups en Algérie.
Y.M