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mardi, janvier 14, 2025

Mohamed Bouhicha plaide pour la redynamisation de la Recherche scientifique

Le Directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, le professeur Mohamed Bouhicha, a évoqué, hier, le rôle pivot de la recherche scientifique dans le développement socio-économique du pays. Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne 3, le Pr Bouhicha a fait savoir que le ministère de l’Enseignement supérieur, à travers ses centres de recherche et laboratoires, œuvre à la conception d’innovations transversales destinées à divers secteurs. Le Pr Bouhicha a souligné l’importance accordée aux domaines stratégiques tels que la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables et la santé publique. A cet égard, une cinquantaine de recherches ont déjà été transmises aux secteurs concernés, mettant en lumière des avancées significatives telles que des solutions pour la conservation des céréales, des semences adaptées aux changements climatiques, ainsi que des dispositifs révolutionnaires pour la prise en charge des Accidents vasculaires cérébraux (AVC) et le suivi robotisé des patients. Cependant, malgré ces avancées prometteuses, le Pr Bouhicha a exprimé des préoccupations quant au manque d’engagement des entreprises dans le soutien à la recherche scientifique et à l’absence d’intérêt des investisseurs pour les produits innovants proposés par les chercheurs. Dans cette optique, il a encouragé les chercheurs à se lancer dans l’entrepreneuriat pour transformer leurs découvertes en produits finis, créant ainsi une valeur ajoutée pour l’économie nationale. Mohamed Bouhicha a souligné le manque existant dans le système de recherche scientifique, notamment en ce qui concerne le développement des laboratoires de recherche. Bien que le dispositif législatif prévoie la création d’entités de recherche dans diverses institutions, publiques ou privées, ainsi que dans les fondations et associations scientifiques, cette disposition est rarement mise en œuvre. Ce manque constitue l’une des faiblesses du système, selon le Pr Bouhicha. Il a également noté que la majorité du potentiel scientifique du pays est concentrée au sein du ministère de l’Enseignement supérieur, avec seulement quelques centres de recherche dans d’autres ministères. Pour remédier à cette situation, explique-t-il, il est impératif d’introduire l’emploi scientifique dans d’autres secteurs, ce qui favorisera un déploiement plus large de la recherche scientifique. En ce qui concerne la diversification des secteurs de la recherche scientifique, le Pr Bouhicha a mentionné que la Direction générale de la recherche élabore un plan gouvernemental qui prend en compte les recommandations du gouvernement. Cette année, un programme axé sur la sécurité digitale, la numérisation et la cybersécurité est en cours d’élaboration et sera lancé prochainement. Ces initiatives visent à préparer les étudiants aux métiers de demain, qui reposent de plus en plus sur la manipulation des données à travers l’intelligence artificielle. Il a souligné l’importance pour le pays de posséder des compétences en recherche scientifique afin de répondre aux défis de la transformation digitale et de rester en phase avec les développements mondiaux. En conséquence, il est essentiel que la formation des étudiants et des chercheurs soit alignée sur les besoins du marché et les tendances technologiques émergentes, garantissant ainsi que l’Algérie reste compétitive sur la scène internationale.

Intégrer l’université comme moteur de l’économie nationale

Le professeur Mohamed Bouhicha a souligné l’engagement présidentiel visant à positionner l’université comme un pilier central de la politique socio-économique du pays. Pour concrétiser cet objectif ambitieux, de nombreuses initiatives ont été lancées, notamment la création d’un grand nombre d’incubateurs dans les universités, centres de recherche et établissements d’enseignement supérieur. Selon lui, chaque université dispose désormais d’un incubateur où les étudiants peuvent bénéficier d’un accompagnement dans leurs projets de fin d’études, avec pour objectif ultime la création d’entreprises innovantes. Parallèlement, des centres de développement de l’entrepreneuriat ont été mis en place pour encourager l’entrepreneuriat étudiant, transformant ainsi les étudiants en créateurs d’emplois et de richesses plutôt qu’en demandeurs d’emploi. En ce qui concerne les investissements dans la recherche scientifique, le Pr Bouhicha a souligné que la part de la recherche scientifique dans le PIB est actuellement de 0,35%, principalement constituée d’investissements publics. Il a souligné la nécessité de développer la recherche en partenariat avec le secteur socio-économique, qui contribuera au financement des activités d’innovation et de recherche. Il a également mis en avant l’exemple des pays investissant 4% de leur PIB dans la recherche, où près de 60 à 70% de ces investissements proviennent du secteur privé. En ce qui concerne la valorisation des produits de la recherche, Mohamed Bouhicha a révélé une augmentation significative du nombre de brevets déposés, passant de 528 brevets entre 2018 et 2022 à près de 1400 brevets en 2023. Cette hausse témoigne de la performance accrue en matière d’innovation et d’économie de la connaissance. Il a également annoncé que son organisme travaillera sur le développement d’un potentiel pour la réalisation de puces électroniques, avec la mise en place d’un réseau thématique visant à créer le capital humain nécessaire pour devenir un acteur majeur dans ce domaine, actuellement dominé par quelques pays privilégiés. Concernant le secteur automobile, il a dévoilé les plans ambitieux du Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI) pour la production en série du premier véhicule électrique «Made in Algeria» dès l’année prochaine. Le Directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur a déclaré que le CRTI, en collaboration avec des partenaires industriels, s’engage à concrétiser ce projet novateur, amorcé avec la présentation du prototype en avril dernier. Cette initiative marque un pas de géant pour l’industrie automobile nationale et témoigne de la montée en puissance de l’expertise algérienne dans le domaine des technologies éco-responsables.

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