Migration illégale: Kacimi appelle au renforcement de la surveillance des frontières

0

Le rapatriement des ressortissants étrangers séjournant de manière irrégulière sur le territoire d’un autre pays est un sujet de préoccupation majeure pour de nombreux gouvernements à travers le monde. Parmi ces flux migratoires, celui des ressortissants nigériens se trouvant de manière irrégulière en Algérie a attiré l’attention ces dernières années. Cette problématique soulève des questions complexes liées à la migration et à la sécurité nationale. Chaque jour, plus de 500 tentatives d’entrées illégales sur le territoire national sont enregistrées aux frontières sud du pays. Sur ce sujet, le spécialiste international des migrations et des menaces dans la région du Sahel, Hassan Kacimi, a exprimé de vives inquiétudes quant à la montée en puissance des réseaux criminels spécialisés dans le trafic et la contrebande de migrants africains à travers les frontières de l’Algérie, en provenance du Mali, du Niger et de la Libye. Lors de son passage sur les ondes de la radio internationale, M. Kacimi a souligné les graves implications de l’activité de ces réseaux sur la sécurité nationale et géostratégique de l’Algérie. Il a mis en lumière le fait que ces activités s’inscrivent dans le cadre de plans internationaux et sionistes visant à installer ces migrants africains sur le sol algérien, dans le but de modifier de manière sournoise la composition démographique des provinces frontalières du Grand Sud, ce qui pourrait entraîner une fragmentation et une instabilité futures du pays. M. Kacimi a exhorté le gouvernement algérien à prendre des mesures immédiates pour contrer ces scénarios élaborés dans l’ombre par des cercles et des pays hostiles à l’Algérie. Il a proposé de confier au ministère de la Justice la préparation d’un projet de loi visant à lutter contre les réseaux de trafic et de contrebande de migrants, à soumettre ensuite aux deux chambres du Parlement pour approbation, conformément aux accords internationaux, notamment la Convention de Palerme. Dans ce contexte, l’expert a révélé que «les autorités issues du coup d’Etat militaire au Niger avaient récemment suspendu l’application de la loi adoptée par le gouvernement légitime de Niamey en 2015, qui visait à poursuivre et à criminaliser les réseaux de trafic et de contrebande de migrants». Cette décision a encouragé l’activité croissante de ces réseaux criminels à travers les frontières algériennes, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles vagues de migration de milliers de migrants africains vers la région de l’Afrique du Nord, en particulier l’Algérie. Il a également souligné que «les statistiques des organisations internationales qui suivent l’activité de ces réseaux criminels indiquent que les revenus de ces opérations de contrebande dépassent le milliard de dollars par an, dépassant parfois les bénéfices tirés du commerce et de la contrebande de drogue». L’invité de la radio a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les centres et les points de surveillance aux frontières avec le Niger et le Mali afin de réduire l’activité de ces gangs sans relâche. Il a également appelé à intensifier la coopération et la coordination entre les forces de l’Armée nationale populaire, les membres de la Gendarmerie nationale et la Garde frontalière pour protéger le pays des dangers potentiels. Il y a lieu de noter que l’Algérie lutte contre la migration clandestine et le crime organisé de manière «intelligente» en se basant sur les techniques d’anticipation et les d’expériences cumulées en matière de lutte contre le terrorisme.

Imen H.